g azelles d ’ A Ie p fo n t d o n c les m êm e s que c elles que nous
a v o n s ap p elées Alga^els; elles fo n t e n c o re plus c om m
u n es dans la T h é b a ïd e & dans tou te la hailte E g y p t e ,
q u ’aux en viro n s d ’ A I e p ; elles fe n o u rriffen t d ’herbes
arom atiques & d e b o u to n s d ’a rb riffeau x, fu r-to u t d e ceu x
d e l ’arbre d e fia i, d ’am b r o ifie , d ’o z eille fa u v a g e \ & c ;
elles v o n t ord in airem en t par tro u p es o u p lu tô t par fam
ille s, c ’ e ft-à -d ir e , c in q ou fix e n fem b le 11; leur c ri eft
fem b lab je à celu i d es c h è v re s. O n les c h a ffe , n o n -fe u lem
e n t a v e c les c h ien s c o u r a n s , aidés du fa u co n , mais
aijlïï a v e c la p etite pan th ère c , que n ou s a vo n s appelée
Once.
° Relation du Voyage fait en Égypte, 'par le fleur Granger. Paris,
1 7 4 s 1 p aë es 9 9 & J< ° ° ’
b On trouve en Égypte beaucoup de gazelles.. . . . . Elle? courent
ordinairement par troupes à travers les montagnes ; ces animaux ont
le poil & la queue comnre les biches, les pieds- de devant qui font
fort courts, rçfTemblent à ceux des daims, leur cou qui eft ..fans
barbe, eft long & noir, leurs cornes font droites jufqu’à l’extrémité
où elles font un peu recourbées , leur cri r,eflèn)ble à celui des autres
chèvres. Voyages de Paul Lucas. Rouen, 1 7 1 9 , tome III,p a g e 1 y a.
c Venantur non minus & ga^ellas quibus Ægyptus abundat -, quarum,
carnes bonitate & gujlu, capreolorum carnibus fimiles exiftunt. Bifulcum
animal ejl, fdvefire, fe d quod facile manfuefit, caprçe fimile, colore igneo
ad pallidum inclinante, dup/ici cornu longs introverfo lima modo, & nigro ;
auribus arreâis, ut in cervis, oculis magnis, oblongis, aigris, pulcher-
rimis. Unde in adagio apud Ægyptios dicitur de pulchris oculis ain el
G?zel, id e f, oculus Ga^ellte ; collo longo & gracili, cruribus gracilibus
atque pedibus bifulcis confiât. Pantheroe in defertis locis Gaqellas venantur,
quibus aliquandiu cornibus duriffimis, acut'fque reffiunt fed viftce eorum
proedafunt. P ili quibus conteguuntur, yidentur fane fmiles iis qui in
7Mofchifer\s
D E S G A £ Ê L L È S . 22<^
Once. Dans quelques endroits on prend les gazelles
JVofchiferis animalibus fp eâan tu r : pulcherrimum e f animal quod facile
hominibus redditur cicur manfuetumqùe. Prolperi Alpini, hifiorioe Æ g y p ti
naturalis. Pars I.‘ Lugduni-Batavorum, 1 7 3 9 , pag. 23 2 & 23 3 , fig .
tjb. X IV. Nota. La figure de Profper Alpin , ne Iaiffe aucun doute
que ce ne foit l’alg tp el ou gabelle d ’É gypte, dont il ait entendu parler,
& fa defcription nous indique que l’algazel eft fouvent, ainfi que la
gazelle commune & lekevel, marqué de taches blanches comme la
civette. —- Je crois vous avoir dit ailleurs que dans les Indes il y a
quantité de gazelles, qui font à peu près faites comme nos Faons; que
ces gazelles vont ordinairement par troupes féparéesles unes des autres,
& que chaque troupe qui n’eft jamais de plus de cinq ou fix, eft fuivic
d’un mâle feul, qui fe connoît par la couleur : quand on a découvert
une troupe de ces gazelles, on tâche de lesfairevpercevoir au léopard,
qu’on tient enchaîné fur une petite charrette ; cet animal rufo ne fo met
pas incontinent à courir après, comme on pourroit croire, mais il
s’en va tournant, le cachant & le courbant pour les approcha de
près & les furprendre; & comme il eft capable de foire cinq ou fix
fauts ou bonds d’une vîteflè prefque incroyable , quand il fe font a
portée , il s’élance delTus, les éuangle, St fo foule de leur fong, du
coeur & de leur foie , & s’il manque fon coup , ce qui arrive allez
fouvent, il en demeure là ; auflt feroit-ce en vain qu il prétendroit da
les prendre à la courfe , parce qu’elles courent bien mieux & plus
long:-: temps que lui : le Maître ou Gouverneur vient enfuite bien
doucement autour de lui, le flattant & lui jetant des morceaux de
chair, & en l’amufant ainfi , il lui met des lunettes qui lui couvrent
les yeux , l’enchaîne St le remet for la charrette. Un de ces léopards
nous donna un jour, dans la marche , ce divertiffement, qui effraya
bien du monde ; une troupe de gazelles s’éleva au milieu de 1 aimée,
comme il arrive tous les jours, par fortune elles puisèrent tout proche
de ces deux léopards qu’on menoit à l’ordinaire fur leur petite charrette
, un d’eux qui n’avoit point de lunettes fit un fi grand effort,
qu’il rompit fo chaîne St s’élança après fons rien attraper, néanmoins
Terne X II. ^ ^