d’une gazelle,mais fa tcte eft fans cornes & fins bois;
& par ce caractère, il reflemble au memina ou chevrotain
des Indes. Il a deux grandes dents canines ou crochets
a la mâchoire fupérieure, & par-là il s’approche encore
du chevrotain, qui a auffi deux grandes dents canines à
cette même mâchoire; mais ce qui le diftingue de
tous les animaux, c’eft une efpèce de bourfe d’environ
deux ou trois pouces de diamètre qu’il porte près du
nombril, & dans laquelle fe filtre la liqueur, ou plutôt
l ’humeur grade du mufc, differente par fon odeur &
par fa confiffance, de celle de la civette. Les Grecs
ni les Romains n’ont fait aucune mention de cet arrimai
du mufc ; les premiers qui l’aient indiqué font les
Arabes a; Gefner, Aldrovande, Kircher b & Boym en
Nota. Abufîëid Serafi dit, que l’animal du Mute reflêmble allez
au Chevreuil, qu’il a la peau & la couleur femblables, les jambes
menues, la corne fendue ,le bois droit & un pou courbe, & qu'il cil armé
de deux dents blanches’, du côté de chaque joue. Cet Auteur eft le
ièul qui ait avancé que l’animal du mufc portoit un bois; & ce n’efl
vrai - fêmblablement que par analogie qu’il a penfé que cet anhnaf,
reflemblant d’ailleurs au chevreuil, devoit avoir un bois fur la tête.
Comme Aldrovande a copié cette erreur, nous avons cru devoir la
remarquer. Avicenne, en parlant du mufc, dit que c’eft la bouife ou
îa foliécule d un animal allez fêmblable au chevreuil, mais qui porte
deux grandes dents canines recourbées. Omrouve auffi une figure de
J animal dans le fragment de Colmas , imprimé dans le premier volume
des Voyages de Tavcrnier.
1 Je dis donc, en premier Heu, qu’il (ê trouve un certain cerf dans
les provinces de Xenfi & de Chiamfi, lequel fènt fort bon, & à qui
les Chinois ont donné le nom de Xerchiam, c’eft-à-dire l’animal du
ont donné des notions plus étendues, mais Grew 1 eff
le feu! qui en ait fait une defeription exaèle d’après la
mufc : l’Atlas Chinois eh parie en ces termes ; « Pour ne vous faire
pas languir davantage touchant la lignification de ce nom ou de ce mot «
Adufehus, je vous dirai ce que j’en ai vu plus d’une fois. Cet animal «
a une certaine boflê au nombril qui refièmble à une petite bourfe, parce «
qu’elle eft entourée d’une peau fort délicate, & couverte d’un poil «
fprt doux & uyès-déiié. Les Chinois appellent cette bête X c , qui veut "
dire, odeur, d’où ils compofènt ce mot x th ian g , qui fignifie l’odeur de .«*
l’animal Xe ou Je, Mufchus : » il a quatre pieds de longueur, il eft auffi
vite qu’un cerf ; toute la différence qu’il y a , c’eft que fon poil eft.
un peu plus noir & qu’il n’a point de cornes comme lui. Les Chinois
mangent fà chair parce qu elle eft très-délicate. Les provinces de Su-
chuen & de Junnan abondent extraordinairement en ces fortes d’animaux,
& on peut dire que de toutes les contrées de la Chine, il n’y
en a pas qui eh ait en fi grande quantité que les pays qui approchent
le plus de l’occident. L a Chine illujirée de K ircher, traduite p a r d ’A b
quié, Anrjlerdam, t 6 1 o , p age 2 p 6 .
* Le cerf du mufc fê trouve à la Chine Sc aux Indes orientales : il
n’eft pas mal repréfènté dans le Adufeum de Calceelar'ms. La figure qu’en
a donnée Kircher ( China illu p a ta ) pèche par le mufèau & par les
pieds. Celle de Jonfton eft abfurde ; prefque par-tout cet animal eft
mal décrit. 1 ous les Auteurs connoijfent, dit Aldrovande, q u 'il a deux
tomes, excepté Simeon Sethi, qui dit qu’il n’en a qu’une: ni l’un ni l’autre
n’eft vrai ; il en eft de même de fi defeription donnée par Scaliger,
& enfuite par Chioeco dans le Catceotariï Afufeum, elle eft très-défèc-
tueufe; fi meilleure eft celle qui fè trouve dans les Ephémérides d’Allemagne
; cependant en 1a comparant avec celle que j’ai frite moi- même,
& que je vais donner ici, j’y ai trouvé quelques différences.
Cet animal a du bout du nez jufqu'à la queue environ trois pieds,
la tête cinq à fix pouces, le cou fept à huit pouces de longueur; le
front trois pouces de largeur; le bout du nez n’a pas un pouce de
largeur, il eft pointu & fèmblable à celui d’un lévrier ; les oreillçs
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