4.32 D e s c r i p t i o n
mâchelières à chaque mâchoire; les incifives 8c les mâchelières
m’ont paru avoir beaucoup de reflemblance avec celles du fànglier
& des cochons; les défen(es du babiroufîà ont auffi des rapports
avec celles des cochons & des fangliers, même par leur direction.
Pour reconnoître ces rapports, il faut remarquer que les alvéoles
de la mâchoire fupérieure de prefque tous les animaux font dirigés
perpendiculairement au bord de la mâchoire, ainfi leur fond eft
en haut & leur orifice en bas; dans les cochons & les fangliers,
les alvéoles des défenfes de cette mâchoire font dirigés obliquement,
de façon que leur fond efi en arrière & l’orifice en avant, 8c que le
fond eft placé un peu plus haut que l’orifice, par confequent la racine
de la défenfe entre dans la mâchoire obliquement de devant
en arrière 8ç de bas en haut, tandis que les racines des dents canines
qui correfpondent à ces défenlês dans la plupart des autres animaux,
font dirigées en ligne à peu près verticale;cette différence
eft encore plus grande dans le babiroufîà, car non-lêulement le
fond de l’alvéole eft en arrière, & l’orifice en avant comme dans
les cochons Se dans les fangliers, mais l’orifice eft placé plus haut
que le fond, & par conféquent la racine de la défenfe entre dans
la mâchoire obliquement de devant en arrière 8c de haut en bas-;
la différence de direction qui eft entre les défenfes du babiroufîà
& celles des cochons & des fangliers, vient de ce que les défenfes
du babiroufîà font dirigées en haut contre la mâchoire au fortir
de l’alvéole, 8c que les défenfes des cochons 8c des fangliers s’écartent
en dehors, de manière que l’orifice de l’alvéole refteplacé
plus bas que dans le babiroufîà; mais la partie fupérieure des
défenfes des cochons & des fangliers fe prolonge en haut 8c un
peu en arrière; & fi le mufeau de ces animaux n’étoit pas plus
j°ng que celui du babiroufîà, 8c fi leurs défenfes avoient autant
de longueur que les fiennes, elles approcheroient auffi près des
yeux ;
jd ü C a b i n e t . 4.33
yeux: les défenfes fopérieures de la tête de babiroufîà qui fertde
fujet pour cette defeription, s’étendent en haut 8c fe courbent en
arrière“; leur extrémité eft recourbée en bas & même en avant 8c
un peu en dehors; elles approchent des yeux à la diftance d’un
pouce 8c demi ; les défenfes ( CD) de la mâchoire inférieure
font courbées en arrière, 8c s’étendent obliquement en haut 8c
un peu en dehors, de forte quelles ne touchent pas à celles
du deffiis : toutes ces défenfes ont beaucoup de longueur ; celles
du deffiis font les plus longues, elles fortent de fept pouces un
quart hors de l’alvéole, elles ont un pouce, huit lignes de circonférence
à la bafe; celles du deffous font plus groffes, leur bafe
a deux pouces de circonférence, mais leur longueur n’eftque de
trois pouces neuf lignes ; ces quatre défenfes font un peu aplaties
fur les côtés, leur fobftance eft une forte d’ivoire qui prend un
très-beau poli.
N .* M C C I I I.
Une peau de Cabiai bourrée.
N .° M C C I V .
L e fquelette d’un Cabiaî.
N . ° M C C V .
L ’os hyoïde d’un Cabiai.
Les pièces rapportées fous les trois numéros précédais, ont été
tirées^ du cabiai qui a fervi de fujet pour la defeription de cet
animal. II nous a été donné par M. le prince de Bouillon, qui
avoit bien voulu nous permettre de faire deffiner ce Cabiai, tandis
qu’il étoit vivant dans là ménagerie.
Tome X I J. lii