peu près contemporain dé Paufànias , a indiqué auez
obfcurément l’élan & le renne fous les noms alce,
machlis 8c tarandus. On ne peut donc pas dire que le
nom alce foit proprement grec ou latin, & il paroît
avoir été tiré de la 'langue Celtique, dans laquelle
l’élan fè nomniioit elch ou élk. L e nom latin du renne
‘eft: encore plus incertain que celui de l’élan : plufieurs
Naturaliftes ont penfé que c’étoit le machlis de Pline,
parce que cet auteur en parlant des animaux du Nord,
cite en même temps Y alce 8c le machlis, 8c qu’il dit
de ce dernier qu’il eft particulier à la Scandinavie 8c
qu’on ne l ’a jamais vu à Rome, ni même dans toute
l ’étendue de l’Empire romain ; cependant ori trouve
encore dans les commentaires de Célàr * un paffage
quoique très-fàvâiis & très-érudits, étoiênt très-peu verfés dans I’hiftoire
naturelle, & c’elt par cette railon qu’on trouve dans cet Auteur tant
de paflâges obfcurs & mal interprétés. Il en eft de même des traducteurs
& des commentateurs d’Ariftole ;-nous tâcherons à mefure
que l’occafîon s’en préfêntera de rétablir le vrai fens de plufieurs mots
altérés & de paflâges corrompus dans ces deux Auteurs.
* E fl bos in Herciniâ filv â , cervi figura , cujus a media fironte inter
bures unum cornu exifiit excelfius, màgifique direâum his quce nobis nota,
fiunt çotriibus : ab ejus fiummo ficut palmce ramïque late diffmduntur.
Eadem efi foeminoe motif que nalura; eadem forma, magnitudoque cornuum.
Jul. Cæfàr. de bello Gallico. lib. V I . Nota. Ce paflàge eft aflèz. précis.;
le renne a en effet des andou’tlles en avant, & qui paroiflënt former
un bois intermédiaire : Ion bois eft divife en plufieurs branches, terminées
par de Larges einpaumurès, & la femelle porte un bois comme
le mâle : au lieu que les femelles de l ’élan, du cerf, du daim & du
chevreuil, ne portent point de bois.; ainfi l ’on ne peut guère douter,.
que l’animal qu’indique ici Célàr , ne foit le renne & non pas l’élan,
d’autant plus que dans un autre endroit de lès commentaires,, il indique
l’élan par le nom âtalce, & en parle en ces termes : Sunt item
in Herciniâ filvâ quce appellantur Aices : harum efl confimilis capris
( capreis ) figura à? varietas pellium : fied magnitudine paulo antecedunt
muli/æ quæ fiunt carnibus à “ crura fine nodis articulifque babent neque
quietis caufia procumbunt. . . . his fiunt arbores pro cubilibus : ad eas fie
applicant : atque ita paulum modo reclinatce quietem capiunt : quarum
ex vefiigiis cum efl animadverfum a venatoribus quo fie recipere conflue-
vérint, ottmes eo loco aut a radicibus Jubruunt aut abfcindunt arbores
tantum ut fiumma fipecies earum fiantium reünquatur : hue cum fie confiue-
tudine reeflnaverint ; infirmas arbores pondéré aflfligunt atque una ipfix
concidunt. De bello Gallico , lib. VI. J ’avoue que cè fécond paflàge
-ira rien de précis que le nom alce, & que pour l’appliquer à l’élan,
il faut fubftituer le mot capreis à celui de capris, & fuppofer en
même temps que Célàr n’avoit vu que des élans femelles, Iefquelles
en efièt n’qnt point de cornes ; le refte peut s’entendre ; car l’élan
a les jambes fort roides , ç’e ft-à -d ire les articulations très-fermes : &
connue les Anciens éfojent perfuadés qu’il y avojt des animaux , tels
que l’éléphant, qui ne pouvoient ni plier les jambes, ni fê coucher;
il n’eft pas étonnant qu’ils aient attribué à l’élan cette partie de la
fable de l’éléphant.
* Du rangier ou ranglier, & de là nature. Le rangier eft une bête
fêmblable au cerf, & a là tête diverfe, plus gratjde & chevillée; il
porte bien quatre-vingts cors, & aucune fois moins, félon ce qu'il
L ij