de l’animal, entrent d’eux-mêmes dans les corps où
leur pointe eft engagée 8
Le porc-épic , quoiqu’originaire des climats les plus
chauds de l’Afrique & des Indes, peut vivre & fe
multiplier dans des pays moins chauds, tels que la Perfe,
l’Efpagne & l’Italie. Agricola dit que l’efpèce n’a été
tranfportée en Europe que dans ces derniers fiée les;
elle fe trouve en Elpagne, & plus communément- en
Italie, fur-tout dans les montagnes de l’Apennin, aux
environs de Rome ; c’eft de-Ià que M. Mauduit, qui
* N ota i .“ II faut cependant excepter du nombre de ces voyageurs
crédules, le doéteur Shaw. « De tous les porc-épics, dit-il, que j’ai vus
» en grand nombre en Afrique, je n’en ai rencontré aucun qui, quelque
»choie que Ton fît pour l’irriter, dardât aucune de lès pointes; leur ma-
» nière ordinaire de fe défendre, eft de lè pencher d’un côté ; & lorfque
» l’ennemi s’eft approché d’afîèz près, de fè*iefcver fort vite & de le
piquer de l’autre. » Voyage de Shaw, traduit de l ’A nglois, tome I ,p . y 2 3 .
N o TA . 2 ° Le P. Vincent-Marie ne dit point du tout que le porc-
épic lance des piquans, il affilie feulement que quand il rencontre
des fêrpens, avec lefquels il eft toujours en guerre, il le met en boule,
cachant fes pieds & là tête, & fe roule ffir eux avec fès piquans jufqu’à
leur ôter la vie, fans courir rifque d’être bielle. II ajoute un fait que
nous croyons très-vrai, c’eff qu’il fe forme dans l’eftomac du porc-
épic des bézoards de différentes fortes, les uns ne font que des amas
de racines enveloppées d’une croûte , les autres plus petits paroiffent
être pétris de petites pailles & de poudre de pierre ; & les plus petits
-de tous, qui ne font pas plus gros q-u’une noix, paroiffent pétrifiés
en entier ; ces derniers font les plus efliraés. Nous ne doutons pas de
ces faits, ayant trouvé nous-mêmes un bézoard de la première forte,
c ’eft-à-dire, une égagropilc dans l’eflomac du porc-épic, qui nous a
■ été envoyé d’Italie.
par fon goût pour l’Hiftoire naturelle, a bien voulu fe
charger de quelques-unes de nos commiifions, nous a
envoyé celui qui a fervi à M. Daubenton pour fi def-
cription. Nous avons cru de'voir donner la figure de ce
porc-épic d’Italie (planche Li) , auffi-bien que celle du
porc-épic des Indes (planche l i i ) ; les petites différences
qu’on peut remarquer entre les deux, font de
légères variétés dépendantes du climat, ou peut-être même
ne font que des différences purement individuelles.
Pline &tous les Naturaliftes ont dit, d’après Ariflote,
quede porc-épic, comme l’ours,, fe cachoit pendant
l’hiver, & mettoit bas au bout de trente jours; nous,
n’avons pu vérifier ces faits ;& il eft fingulier qu’en Italie,
où cet animai eft commun, & où de tout temps il y ai
eu de bons Phyficiens & d’ex.cellens Obfervateurs, il
ne fe foit trouvé perfonne qui en ait écrit l’hiftoire.
Aldrovande n’a fait fur cet article, comme fur beaucoup
d’autres, que copier Gefner; & M.'s de l’Académie
des Sciences qui ont décrit & diffcqué huit de ces-
animatix, ne difent prefque rien de ce qui a rapport à
leurs habitudes naturelles: nousfavons-feulement par le
témoignage des Voyageurs & des gens qui en ont élevé
dans des ménageries , que dans l’état de domefticité, le
porc-épic n’eft ni féroce ni farouche, qu’il n’eft que
jaloux de fa liberté ; qu’à l’aide de fes dents de devant
qui font fortes & tranchantes comme celles du caftor
il coupe le bois & perce.* aifément la porte de fa loge,.
Gn fait suffi qu’on le nourrit aifément avec de la mie de
* Nous avons en Guinée des porc-épies. Ils croiffem jufqu’à