plus de la température du climat, & de la qualité des
herbes
cet animal paît en des pays arides, & mange d’herbes sèches &
chaudes, plus le bézoard eft fnlutaire ; ie Corafïbn & le bord du
golfe Perfique font de ces pays fecs & arides naturellemènt, s’il y
en a au monde ; on trouve toujours au coeur de ces pierres quelques
morceaux de ronce ou d'autre bois autour duquel fe coagule Tjhumeur
qui compofe cette pierre ; il faut obferver qu’aux Indes ce font les
chèvres qui portent ie bézoard, & qu’en Perfe ce font les moutons
& les boucs, ce qui fait qu’on eflime plus en Perfe le bézoard du
pays, comme plus chaud & plus digère, & que même On ne fait
pas de cas de l’autre qu’on donne à quatre fois meilleur marche ; le
bézoard de Perfe le vend cinquante-quatre livres le kourag, qui elt
un poids de trois gros. Voyage de Chardin, tome I I , page 1 6 .— Le
bézoard oriental vient d’une province du royaume de Golçonde en
tirant au Nord, & il fe trouve dans la p,an(è des chèvres.. . . . .Les
payfans en tâtant le ventre de la chèvre connoifient combien elle a de
bézoards, & la vendent à proportion de la quantité qu’elle en a : pour
le lavoir, ils coulent les deux mains .’fous le venue de la chèvre &
battent la panfe en long des deux côtésL, de forte que tout fe rend dans
ie milieu de la panlè , & qu’ils comptent jufte, en les tâtant, combien
il y a de bézoards.........Plus le bézoard elt gros & plus il elt cher,
haulîânt à proportion comme le diamantcar, fi cinq ou fix bézoards
pèfent une once, l’once vaudra depuis quinze jufqu’à dix-huit francs,
mais fi c’elt un bézoard d’une once , Fonce vaudra bien cent francs ;
j ’en ai vendu un de quatre onces & demi, deux mille livres.. . , Des
marchands à qui j ’avois fait vendre pour foixante. mille roupies de
bézoards m’amenèrent fix chèvres, qui le portent & que je confi-
dérai avec loifir. Il faut avouer que ce font de belles bêtes, fort hautes
& qui ont un poil fin comme de la foie.. . . Ils me dirent que l ’une de
ces chèvres n’avoit qu’un bézoard dans le ventre , & que les autres en
avoient ou deux, ou trois, ou quatre , ce qu’ils me firent voir à l’heure
même en leur battant le ventre, de la manière dont je l ’ai dit plus haut;
ce
herbes que d e la nature & d e I e fp e c e d e 1 a n im a l, fi
j’ on v o u lo it en c ro ire R um p h iu s , S e b a & quelqu es
autres a u te u rs, le vrai b é z o ard o rie n ta l, celu i qui a le
plus d ’ e x c e lle n c e 6c d e v e r t u , p ro v ie n d ra it d es lin ges
& non pas d es g azelles , d es c h è v re s ou d es m o u to n s * ;
ces fix chèvres avoient dix-fept bézoards, & une moitié comme une
moitié de noifette ; le dedans étoit comme d’une crotte de chèvre
molle, ces bézoards croiffant parmi la fiente qui eft dans le ventre
de la chèvre; quelques-uns me d^oient que ces bézoards fe pre-
noient contre le foie, d’autres foutenoient que c’étoit contre le coeur,
& je ne pus jamais me bien éclaircir de la vérité.. . . Pour le bézoard
qui vient du finge, il eft fi fort que deux grains font autant que fix
de celui des chèvres , mais I eft fort rare, & fe trouve particulièrement
dans l’ÎIe de Macaffar ; cette forte de bézoard eft rond , au lieu
que l’autre eft de diverfes figures.: comme ces pierres que l’on croit
venir des finges font beaucoup plus rares que les autres, elles font
suffi beaucoup plus chères &plus recherchées, & quand on en trouve
une de la groflèur d’une noix, elle vaudra quelquefois plus de cent
éçus. Voyage de Tavemier, tome I V , page y S d f fuiv,
* De lapidibus bézoard orientaits. ffiondum cert'o imotuit, quibufnam
in animalibus hi calculi reperiantur; funt quijlatuant, eos in ventnculo certes
caprarumfpecieigenerari:( Ràius fcilicel, Gefnerus, Tavemier, & c
Rumphius in Mufèo Amboin. refert Indos in rifum effundi audientes,
quod Europei fi/>i ir/iaginentur, lapides be\oaràcos m ventriculis caprarum
fyhejlrium generari; at contra ipfos affimare, quod m Simus crefcant,
nefcios intérim, quânam in fpecie fimiarum, an in Bflnanis diâis, an
veto in Cercopkhecis. Attamen id certum ejfe, quod ex Succadana &
Tambas, fuis in infu/â Bornéo, adfeîantur, ibique h montico/is con-
quifiti vendantur iis qui littus accolant; hos veto poserions ajferere, quod
in certâ Simiarum vel Cerçopithecorum fpecie hi lapides nafcantur ;
addere intérim Indos. quod vefipfi illi monticoloe originem,# locanatalia
horumce lapidum nondum propè exjtlorata habeant. Scfcitatus fum foepiffmè
Tome $ 11. G S