du porc-épic eft très-courte ; il eft carnafïier plutôt que
frugivore, & cherche à furprendre les oifeaux, les petits
animaux, les volailles a , au lieu que le'porc-épic ne
fenourrit que de légumes, de racines & de fruits. II
dort pendant le jour comme le hériffon , & court pendant
la nuit; il monte fur les arbres b & fe retient aux
tranches avec fît queue, ce que le porc-épic ne fait ni
ne pourrait faire ; fa chairc, difent tous les Voyageurs,
■ eft très-bonne à manger ; on peut l’apprivoifer; il demeure
ordinairement dans les lieux élevés, & on le
trouve dans toute l’étendue de l’Amérique, depuis le
Brefd & la Guiane jufqu’à la Lonifiane <Sc aux parties
méridionales du Canada; au lieu que le porc-épic ne fe
trouve que dans les pays chauds de l’ancien continent.
‘ Ce fûtaflurépar Marcgrave& Piton il’eft pas certain,car Hernandès
dit au contraire que l’Hoitztlacuatzin tê nourrit de fruits.
b S candit arbores fe d tardo grejfu quia pollice caret ; defcendens autem
taudam circumvolvit ne lab a tu r, admodum enim metuit lapfum, nec fa lire
potejl. Marcgr. H ijl. n at. B ràf. pag. 2.3 3. — Nous vîmes un Porc-
épic fur un petit arbre que nous coupâmes pour avoir Le piaifir de
voir tomber cet animal..............II eft fort gras & on en mange la chair.
Voyage de la H o n tan , tome I , page 8 2 .
c Carnem habet bonam & pergratam ; nam ajjatam fæ pe comedi, &
ab incolis valde cejlimatur. Marcgr. pag. 233. — Il eft bon à manger,
on Le met au feu pour le faire griller comme un cochon ; mais auparavant
les femmes Sauvages en arrachent tous les poils de defîus le dos
| c’eft-à-dire, tous les piquans ) qui font les plus grands, & elles font
de beaux ouvrages...,. Étant brûlé,bien rôti,lavé & mis à la broche,
il vaut un cochon de lait ; il eft très-bon bouilli ,mais moins bon que rôti.
JDefcription de l 'Amériquepar D enis. P a ris 1 1 6 y 2 , tome 11, page3 2 4 .
En tranfportant le nom du porc-épic au coendou;
on lui a fuppofé & tranfmis les mêmes facultés , celle
fur-tout de lancer fes piquans ; & il eft étonnant que les
Naturaliftes & les Voyageurs s’accordent fur ce fait,
& que Pifon qui devoit être moins fuperftitieux qu’un
autre, puifqu’il étoit médecin, dife gravement que les
piquans du coendou entrent d’eux-mêmes & par leur
propre force dans la chair & percent le corps jufqu’aux
vifcères les plus intimes. Ray. eft le feul qui ait nié ces.
faits, quoiqu’ils paroiftent évidemment abfurdes: Mais,
que de chofes abfurdes ont été niées par des gens
fenfés, & qui cependant font tous les jours affirmées,
par d’autres gens qui fe croient encore plus fenfés !