3<5+ Histoïre Na t u r e l l e
d ép o u illé d e l’a n im a i, qui d e fo n tem p s étoit c o n fe rv é e
d an s le C a b in e t d e la S o c ié té ro yale d e L o n d r e s ; c ette
reftêmblent à celles d’un lapin, elles font droites & ont environ trois
pouces de hauteur ; la queue eft droite auflï &. n’a pas plus de deux
pouces de longueur; les jambes de devant ont environ treize à
quatorze pouces de hauteur; cet animal eft du nombre tles pieds
fourchus, le pied eft fendu profondément, armé en avant de deux
cornes ou lâbots de plus d’un pouce de long, & en arrière de deux
autres prelqu’auffi grands; les pieds de derrière manquoient au fujet
que je décris ici. Les poils de la tête & des jambes n’étoient longs
que d’un demi-pouce & étoient allez fins; fous le ventre ils étoient
un peu plus gros & longs d’un pouce & demi; fur le dos & les
fèlîes, ils avoient trois pouces de longueur, & ils étoient trois ou quatre
fois plus gros que des foies de cochon, c’eft-à-dire, plus gros que
dans aucun autre animal. Ces poils étoient marqués alternativement de
brun & de blanc depuis la racine julqu’à l’extrémité ; ils étoient bruns
fur la tete & fur les jambes, blanchâtres fur le ventre & fous la queue,
ondes, c eft-a-dire, un peu friles fur la croupe &le ventre,plus doux
au toucher que dans la plupart des autres animaux. Ils font aulfi extrêmement
légers & d’une texture très-peu compare, car en les fendant
& les regardant avec la loupe, ils paroifTent comme compofés de
petites veffies lèmblables à celles que l’on voit dans le tuyau des
plumes, en forte qu’ils font, pour ainfi dire, d’une fubftance moyenne
entre celle des poils & des tuyaux de plume. D e chaque côté de la
mâchoire inférieure & un peu au-deflous des coins de la bouche, il y a
un petit toupet de poils d’environ trois quarts de pouce de long, durs,
roides, d’égale grandeur, & alfez lêinbiables à des foies de cochon.
La veffie ou la bourfe qui renferme le mufc, a environ trois pouces
de longueur fur deux de largeur, elle eft proéminente au-deflus de
la peau du ventre, d’environ un pouce & dem i......... ; l’animal a
vingt-fix dents, fèize dans la mâchoire inférieure, dont huit incifives
devant, & quatre molaires derrière, & de chaque, côté autant de
molaires dans la mâchoire fupérieure ; & à un pouce & demi de
D u M u s c. 3 65
defcription eft en Anglois, & j ’ai cru devoir en donner
ici la traduélion.Un an après la publication de cet ouvrage
de Grew, en 1 6 8 1 , Luc Schrockius a fit imprimer à
Vienne en Autriche l’hiftoire de cet animal, dans laquelle
on ne trouve rien de fort exaél, ni d’abfolument nouveau:
nous combinerons feulement les faits que nous en
pourrons tirer avec ceux qui font épars dans les autres
auteurs, & fur-tout dans les voyageurs les plus récens;
& au moins ne pouvant faire mieux , nous aurons
raffemblé, non pas tout ce que l’on a dit, mais le peu
que l’on fait au fujet de cet animal que nous n’avons pas
diftance de l’extrémité du nez, il y a de chaque côté, dans cette même
mâchoire fupérieure, une défenlè ou dent canine d ’environ deux pouces
& demi de long, courbée en arrière & en bas & fe terminant en pointe ;
ces défenlès ne font pas rondes, mtiis aplaties ; elles font larges d’un demi-
pouce , peu épaiflès & tranchantes en arrière, en forte qu’elles refîèmblent
allez à une petite faucille ; il n’y a point de cornes fur la tête, & c. Pafîàge
que j’ai traduit de l’Angloisdans le livre qui a pour titre : Afaifoeum Reg.
Societatis By-Nehemiad. Grew A t. D . Lond. 1 6 8 1 ,pag. 2 2 à " 2 3 .
* Nota. Schrockius donne la figure de l’animal, niais fans defcription,
il dit feulement qu’il refîèmble à un chevreuil, à l’exception qu’il a
deux dents à la mâchoire fupérieure en forme de défenlès qui font
dirigées en bas & longues d’environ trois pouces; que c’eft - là le
caractère principal de cet animal, qu’il varie pour la couleur du poil,
qu’il a aulïï la tête differente du chevreuil & plus approchante de celle
d’un loup; que le poil eft ordinairement marqué de plufieurs taches,
& que la protubérance qui contient le mule eft fous le ventre, un
peu au-deflous du nombril; il ajoute que cet animal fè trouve en
Tartarie, au Thibet,à la Chine, fur-tout dans la province de Xinfi,
dans le Tunquin , au P égu, au royaume d’Aracan , de Boutan,
(page 3 2 jufqu’à la page y y .)
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