voifin *} les chamois font auffi vifsb, mais moins forts
que
qu! font toujours verds, ce qui eft leur réfrefohement. Leur peau e(l
chaude quand elle efl: corroyée en bonne làifon : car le froid ni la pluie
ne la peuvent percer, fi le poil efl dehors ; leur chair n’eft pas trop laine :
car elle engendre fièvres.... La chaffe du bouc n’eft de grande maî-
trilë , parce qu'on ne peut accompagner les chiens, ne aller avec eux
à pied ne à cheval. Gajlon Phtebus, vénerie de Dufouilloux, feuillets 6 S
& dp.
1 Ibex venatorem expedat, ù* follicite obfervat an inter ipfum d f rupe'm
minimum interft fpatium; nam f i vifii dumtaxat intertueri ( ut italoquar)
poffit, impetu fado fe transfert ir venatorem impulfum précipitât. Stumpfius
apud Gefiier , pag. 305.
1 M. Perroucl, entrepreneur des mines de criftal dans les Alpes,
ayant amené un chamois vivant à Verfàilles, nous a donné de bonnes
informations for les habitudes naturelles de cet animal, & nous les
publions ici avec plaifir & reconnoilïànce. « Le chamois efl un animal
s> làuvage & néanmoins fort docile, il n’habite que les montagnes & les
33 rochers; il efl de la grandeur d’une chèvre domeftique, il lui relîêmble
3 , en beaucoup de choies., il efl d'une vivacité charmante & d’une agilité
33 admirable. Le poil du chamois efl court comme celui d'une biche, au
33 printemps il efl d’un gris - cendré , en été d’un fàuve-de-biche, en
33 automne couleur de fauve-brun mêlé de noir, &en hiver d’un brun-
33 noirâtre. On trouve dés chamois en quantité dans les montagnes du
33 haut Dauphiné , du Piémont, de la Savoie, de la Suifle & de l’AIIe-
33 magne ; les chamois font fociables entr'eux, on les trouve deux, trois,
33 quatre, cinq , fix enfemble, & très-fouvent par troupeaux de huit à
33 dix, quinze ou vingt & plus ; on en voit jufqu’à foixante & quatre-
3> vingts enlèmble, & quelquefois jufqu’à cent qui font dilperles par divers
33 petits troupeaux for le penchant d’une même montagne ; les gros cha-
3i mois mâles le tiennent fouis & éloignés des autres, excepté dans le
3 3 temps du rut qu’ils s'approchent des femelles & en écartent les jeunes.
Iis ont alors une odeur très-forte, comme les boucs & même encore
que les bouquetins, ils font en plus grand nombre, ils
vont ordinairement en .troupeaux ; cependant il y en a
beaucoup moins aujourd’hui qti’il n’y en avoit autrefois,
du moins dans nos Alpes & dans nos Pyrénées ; le nom
plus forte.;^ls bêlènt fouvent & courent d ’une montagne à l’autre ; le «
temps de leur a ccouplement efl en O é to b re & N o v em b r e , ils fo n t «
leurs petits en M a rs & A v r il ; une jeune femelle prend le mâle à un an «
& demi, ils fo n t u n petit par porté e & qu e lqu e fo is deux , mais allez «
rarement ; le petit lu it là mère ju fq u ’au mois d ’O é io b r e , quelquefois «
plus lo n g - t em p s , fi les chalîêurs ou les loups ne les dilperfent pas : «
on alfore q u ’ils vivent entre v in g t & trente ans ; fa viande du chamois «
efl bonne à m a n g e r , u n chamois bien gras aura ju fq u ’à d ix & douze K
livres de f o i f , qui forpalîè en dureté & bonté ce lui de la ch èvre ; le «
fan<r du chamois efl extrêmement c 'h au d , o n prétend q u ’il approch e
beaucoup du làn g du bouquetin p o u r les qualités & les vertus ; ce «
fing peut fervir aux mêmes ufages qu e ce lui du b o u q u e t in , les effets «
en font les mêmes en en prenant une d oub le d o fe ; il e fl t r è s - b o n «
contre les pleuréfies ; il a [a p roprié té de d é cailler le làng & d ’o u v rir la «
tranlpiration ; les chalîêurs mélangent q u elqu efois le làng du b ouqu e tin «
& du chamois , d ’autres fois ils vendent celui du chamois p o u r du fàtîg «
du bouquetin ; il efl très-difficile d ’en faire la différence o u la- lepa- «
ration, ce la paroît annoncer que le .làng du chamois diffère t r è s - p e u ce
de celui du bouquetin. O n ne con n o ît point de cri au chamois , s ’il a cc
de la voix c ’eft trè s-peu de ch oie ; car o n ne lui connoît q u ’un b ê le - «
ment fort b a s , p eu fenfible , reflemblant u n p eu à la v o ix d ’une chèvre 'cc
enrouée ; c ’eft par c é bêlement q u ’ils s’appellent entr’e u x , fur-tôut les ce
mères & les petits : mais quand ils o n t peur ou q u ’ ils ap erçoivent leur ce
ennemi ou q u e lq u e chofe q u ’ils ne peuvent pas d iftingu ef, ils s’a v er- «
tiffentpar un fifflement dont je vais parler to u t-à -l’heure. L a vu e du «
chamois eft des plus pénétrantes ■, il n’y a rien de fi fin q u e fo n «
odorat, quand il vo it un homme diftiné lement, il le fix e p o u r un cç
inftant, & s’ il en eft près i f s’enfuit; il a l’ouïe auffi fin q u e l ’o d o ra t , cc
car il entend le moindre b ru it; quand lè v e n t fouille un p e u , & que *
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