Il faut donc, pour avoir une idée nette? de . cors.
crétions, en faire plufieurs claffes, il finit les rapporter
aux animaux qui les produifent, & en même temps
reconnoître les climats & les alimens qui favorifent le
plus cette efpèce de produétion.
i . ° Les pierres qui fe forment dans la veflîe , dans
les reins, de l’homme 8c des autres animaux, doivent
ctre féparées de la claffe des bézoards, 8c défignées
par le nom de calculs, leur liibflance étant toute différente
de celle des bézoards ; on les reconnoît aifément
à leur pefanteur , à leur odeur urineufe 8c à leur com-
pofition, qui n’eft pas régulière, ni par couches minces
8c concentriques, comme celle des bézoards.
2.0 Les concrétions que l’on trouve quelquefois
dans l'a véficulè du fiel 8c dans le foie de l’homme &
des animaux ne doivent pas être regardées comme des
bézoards, on les diftingue facilement à leur légèreté,
leur couleur êc leur inflammabilité, & d’ailleurs elles
ne font pas formées par couches autour d’un noyau,
comme le font les bézoards.
j . ° Les pelottes que l’on trouve affez fouvent dans
l’eftomac des animaux, & fur-tout des rtiminans ne
font pas de vrais bézoards ; ces pelottes que l’on
que fe trouve la pierre , la moindre e'tant de la groflêur d’un oeuf
de poule........ Il n’y a de ces lêrpens qu’aux côtes de M4in.de , &
on peutavoir de ces pierres par le moyen des Matelots & des Soldats
Portugais, qui reviennent de Mozambique. Voyage de Tavtnier,
tome IV , page 8 o. — Voyez auffi la défcription fu'iVaiite des différens
bézoards du Cabinet du Roi.
appelle égagropiles, fo n t c om p o fé e s à l’ intérieur d es p o ils
que l’animal a avalés e n fe lé c h a n t, ou d es racin es dures
qu’il a b ro u tées 8c q u ’ il n ’a p u d ig é re r, & à l’ extérieu r
elles fo n t p o u r la plufpart end uites d ’ une fu b fla n ce v if -
queufe affez fem b lab le à c e lle d es b ézo ard s ; ainfi les
égagropiles n ’o n t rien d es b é z o a rd s que cette c o u c h e
extérieu re, & la feule in fp e é tio n fuffit p o u r d iflin gu er
les uns d es autres.
4 . 0 O n tro u v e fo u v e n t d es é g ag ro p iles dans les
animaux d es clim ats tem p érés 8c jamais d es b ézo ard s ;
nos boe u fs 8c v a c h e s , les ch am o is d es A lp e s 3 , les
p o rc-é p is d ’ Italie is n e p ro d u ifen t que d es ég ag ro p iles ;
les animaux d es p ays les plus ch au d s ne d o n n en t au
contraire que d es b ézo ard s ; l’ é lé p h a n tc , le r h in o c é r o s ,
les b o u c s , les g azelles d e l ’A f ie 8c d e l’ A f r i q u e , le
lama du P é r o u , & c . p ro d u ifen t to u s, au lieu d ’é g a g r o -
p iles, d es b ézo ard s fo lid e s , d o n t la g ro ffeu r 8c la fu b f-
tance varien t relativem en t à la d iffé ren ce d es animaux
& d es clim ats.
5.0 L e s b ézo ard s auxqu els on a tro u v é ou fu p p o fé
le plus d e vertu s 8c d e p ro p r ié té s , fo n t les b ézo ard s
o rien tau x, lefq u els c om m e n ou s l ’a vo n s d it p ro v ie n n e n t
des c h è v r e s , d es g azelles 8c d es m o u to n s qui habitent
” Voyez la note ’ de la page 2 4 4 de ce volume.
'■ Nous avons trouvé une égagropile dans un porc-épi, qui nous
a été envoyé de Rome en 1 7 6 3 .
‘ Voyez la delcription de la partie du Cabinet, qui a rapport à
l’éléphapt & au rhinocéros , tome X I de cette Hijtoire naturelle*