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 heures,  retirez  deux  fois  par  jour,  le  matin  
 de  bonne  heure,  le  soir  avant  la nuit,  chaque  
 Pigeonneau  de  son  nid,  ouvrez  lui  le  bec  avec  
 adresse,  et  faites  lui  avaler  chaque  fois,  selon  
 son  espèce  et  sa  grosseur,  depuis  cinquante  
 jusqu’à  quatre  vingt  et  même  cent  grains  de  
 mais  humecté :  continuez  dix  ou  quinze  jours  
 de  suite,,  et  vous  aurez  des  Pigeons  d’une  
 graisse.aussi  fine,  que  celle  des  plus  belles  volailles  
 du  Mans ,  il  ni  aura  de  différence  que  
 dans  la  couleur,  je  puis  certifier  le  succès  de  
 cette  recette. 
 D’autres  ont  conseillé,  pour  avoir  des  Pigeonneaux  
 extrêmement  gras,  de  leur  arracher  
 les  plus  grosses  plumes  des  ailes,  pour  les  
 obliger  à  ne  point  quitter  le  nid,  ou  bien  
 de  leur  attacher  les  pieds.  Quelques-uns  
 même  leur  brisent  les  os  des  jambes,  par  ce  
 moyen,  disent-ils-,  m   les  voit  engraisser  à  
 vue  d’oeil >  parcequ’alors  la  nourriture  de  ces  
 petits  animaux  n’étant  pas  dissipée,  tout  sc  
 porte  vers  la  graisse. 
 Cette  opération,  inventée  par  la  plus  détestable  
 sensualité,  ne  contribue  en  aucune  manière 
 D E S   C  O  L  O  M  B  E  S. § 1 
 à  leur  embonpoint ;  elle  pourroit  même  leur  
 être  très  prejudiciable,  puisqu’elle  ne  saur oit  
 avoir  lieu  sans  leur  occasionner  des  douleurs  
 très  vives.  D’ailleurs,  comme  nous  l ’avons  
 dit  plus  haut,  le  père  et  la  mère  chassent  les  
 petits  du  nid  jet  cessent  de  les  nourrir  quand  
 ils  sont  occupés  d’une  nouvelle  couvée.  Les  
 Pigeonneaux  ainsi  disloqués,  maigrissent,  ne  
 cessent  d’être  maltraités  par  les  autres  dont  ils  
 sont  la  victime  s’ils  se  traînent  hors  de  leur  
 nid,  à  cause  de  l’impossibilité  dans  la  qu’elle  
 ils  sont  de  se  défendre  ou  de  les  éviter ;  
 tandis  que,  s’ils  sont  bien nourris*  et  qu’on  
 les  prenne  lorsqu’ils  sont  sur  le  point  de  
 sortir  du  nid,  c’est  à  dire,  lorsqu’ils  ont  
 trois  semaines  ou  un  mois,  ils  seront  suffisamment  
 gras  pour  ne  point  avoir  recours  à  
 de  pareils  moyens,  qui  ont  quelque  chose  de  
 révoltant.  Ce  n’est  guère  qu’à  cinq  ou  six  
 mois,  que  les  jeunes  Pigeons  commencent  à  
 roucouler,  et  qu’ils  sont  en  état  de  s’occuper  
 de  leur  reproduction. 
 P IG EONS   DE  VOL I È RE . 
 C'est  le  nom  qu’on  donne  le  plus  généralement  
 aux  Pigeons  mondains  et  aux  variétés 
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