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 COLOMBE-LARGUP. 
 Colutnba  cristata  Ml h!. 
 Vo i c i   encore  un  Pigeon  bien  remarquable,  
 <pii  se  distingue  de  tous  ses  congénères  par  
 caractère  d’autant  plus  particulier,  qu’il  est  
 jusqu à  présent  unique  dans  les  oiseaux  qui  
 composent  cette  nombreuse  tribu. 
 Dans  presque  tous  les  genres  d’oiseaux  
 on  connoît  des  espèces  qui,  pour  ornement  
 extraordinaire,  portent  sur  la  tête  des  plumes  
 plus  ou  moins  longues,  capables  d’érection :  
 le  genre  columbace  ne  nous  avoit  pas  encore  
 présenté  ce  caractère  avant  l’époque  où  nous  
 écrivons. 
 J ai  donne  le  nom  de  Colombe - Largup  à  
 ce  Pigeon,  par  rapport  à  la  largeur  que  
 présente  1 ensemble  des  plumes  occipitales  *  
 celles-ci  s’alongent  tout  à  coup  sensiblement,  
 et  forment  une  huppe  touffue,  qui  ceint  
 l’occiput  ;  ce  caractère  très  marquant  paroît  
 etre  échappé  à  Latham ;  le  naturaliste  anglais 
 D E S   C O L O M B E S .   109  
 rend  défectueusement  les  couleurs  brillantes  
 qui  parent  cet  oiseau;  on  pourroit  même  
 présumer,  avec assez de  fondement,  que Latham  
 décrit  notre  Colomb-Largup  ,  ou  d’après  
 quelque  mauvais  dessin,  ou  bien  simplement  
 d’après  des  ouï - dires.  Sonnini  ayant  traduit  
 le  téxte  du  naturaliste  anglais ,  n’a  rien  ajouté  
 à  la  connoissance  plus  parfaite  de  l’espèce. 
 Le  Largup a  la  taille  de notre Bizet,  il mesure  
 en  totalité  treize  pouces  deux  lignes;  le  bec,  
 qui  a  un  pouce,  est  fortement  courbé  vers  
 la  pointe;  La  tête,  le  cou,  la  poitrine  
 et  le  ventre  sont  d’un  gris  nuancé  en  teintes  
 de  pourpre - clair,  à  reflets  métalliques  sur  Je  
 cou  et  sur  la  poitrine;  au-dessous  des  yeux,  
 ainsi  que  sur  la  gorge  ,  est  une  grande  tache  
 d’un  jaune - terreux.  Le  manteau,  les  scapu-  
 laises  et  les  petites  couvertures  des  ailes  sont  
 d’un  violet-pourpré  à  reflets  :  les  grandes  couvertures  
 et  les  pennes  secondaires  sont  noirâtres, 
   avec  de  légers  reflets  pourprés  sur  les  
 premières.  Le  noir  verdâtre  règne  sur  le  
 dos  et  sur  toutes  les  pennes  caudales.  Les  
 cuisses,  l’abdomen,  [ainsi  que  les  couvertures  
 inférieures  de  la  queue  ont  une  belle  couleur