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 faire  connoître,  et  nous  prouverons  leur  
 dissemblance  spécifique. 
 Le  Ramier  est  la  plus  grande  espèce  d’entre  
 nos  Pigeons  indigènes;  il  n’habite  pas  l’Europe  
 dans  toutes  les  saisons  de  l’année,  la  plupart  
 de  ces  oiseaux  émigrent  dans  le  'fnois  de  
 novembre,  et  reviennent  s’établir  dans  nos  
 contrées  vers  le  commencement  de  mars  ;  
 on  ne les  voit  qu’en  avril  dans  les  climats  septentrionaux. 
   BufFon  a  vu  plusieurs  nids  de  
 Ramiers  dans  le  commencement  d’avril;  les  
 •Ramereaux  etoient  déjà  forts  à  cette  éponue.  
 •Leur  émigration  à  toujours! lieu  quinze  jours  
 ou  trois  semaines  après,  le  départ  des  Pigeons  
 des  bois,  ou  Colombins,  Ces  derniers  partent  
 on  bandes  très  nombreuses  au  lieu  que  les  
 bandes  de  Ramiers'  ne  sont  composées  que  
 de  douze  ou  tout  au  plus  de  seize  pièces;  
 comme  iis  sont  plus  grands  que  les-Colombins  
 Ils  ne  volent  pas  avec  autant  de  célérité,  
 mais  ils  s’élèvent  d’avantage  dans  la  région  
 de  Pair;  en  Italie  et  dans  tout  le  midi  l’espèce  
 est  sédentaire.  Les  Ramiers  profèrent  les  
 forets  de  pins  et  de  Melèses  à  celles  de  chênes 
 et  de  hêtres.  —   Ce  Pigeon  fait  deux  pontes  
 par  an;  la  première  est  en  avril;  les  Ramereaux  
 prennent  alors  leur  essor  dans  le  
 mois  de  mai:  .  la  seconde  ponte  se  fait  en  
 juillet,  et  les  Ramereaux  volent  en  août.  Dans  
 ces  deux  périodes  de  l’année  on  voit  régulièrement  
 de  jeunes  Ramiers. 
 Le  Ramier  place  son  nid  sur  la  cime  des  
 plus  hauts  arbres,  et  le  construit  en  entrelaçant  
 assez  grossièrement  une  certaine  quantité  de  
 branches  sèches;  c’est  là  que  la  femelle  dépose  
 ses  oeufs,  au  nombre  de  deux;  quelquefois  
 elle  en  pond  trois,  mais  ce  cas  est  extraordinaire  
 ;  le  mâle  et  la  femelle  couvent  
 alternativement;  l’incubation  est  de  seize  ou  de  
 dix-huit  jours. 
 Ce  Pigeon  aime  à  se  percher  sur  les  branches  
 élevées  de  quelque  arbre  mort,  habitude  
 qu’il  a  en  partage  avec  presque  tous  les  
 oiseaux  dont  le  naturel  est  farouche,  et  qui  
 s’enfuient  au  premier  indice  du  danger ;  
 perché  sur  la  sommité  d’un  arbre  mort,  l’oiseau  
 aperçoit  au  loin  son  ennemi :  aussi  est-il  
 très  difficile  d’approcher  du  Ramier  à  portée  
 du  fusil.  #  On  ne  parvient  guère  à  la 
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