
 
        
         
		ciles,  pour  ne pas  dire  impossibles,  ont  à  coup  
 sûr  eu  beaucoup  moins  de  peine  à  les  décrire  
 qu’a  les  exécuter,  et  l’on  peut  dire  en  général  
 qu’ils  connoissent  bien  peu  la  manière  d’être  
 du  Pigeon;  son  sommeil  n’est  pas  fort,  le  
 moindre  bruit  l’effraie,  et  si  un  ou  deux  d’en-  
 tr’eux  sort  de  sa  place  tous  les  autres  s’enfuiènt  
 en  se  heurtant  à  droite  et  à  gauche  contre  les  
 murs  du  Colombier.  La  mère  qui  couve  scs  
 ceufs  s’envole  avec  précipitation,  les  entraine  
 avec  elle,  et  tout  est  bientôt  dans  une  confusion  
 extreme.  Je  regarde  ce  procédé  tout  aussi  
 praticable  que  le  moyen  qu’on  indique  aux  en-  
 fans  pour  prendre  les  moineaux,  celui  de  leur  
 mettre  un  grain  de  sel  sur  la  queue.  Au  surplus  
 ,  on  a  vu  et  on  voit  encore  tous  les jours  
 un  grand  nombre  de  Colombiers  très  vastes  
 et  très  peuplés,  où  les  Pigeons  livrés  à  eux  
 mêmes  y   vivent  tant  qu’ils  peuvent,  et  rarement  
 trouve  t’on  de  vieux  Pigeons  morts  dans  
 le  Colombier,  il  y  a  apparence  que,  plus  foj-  
 bles  que  les  autres,  ils  deviennent  la  victime  
 de  l’oiseau  de  proie. 
 ■J 
 D E S   C O L O M B E S .   149  
 N O U R R I T U R E   DES  P IGEONS . 
 La  nourriture  la  plus  ordinaire  des  Pigeons,  
 est  la  vesce,  l’orge,  le  sarrasin,  les  lentilles, 
   les  pois,  les  féverolles,  le  mais  hâtif,  
 appelé  quarantain,  les  criblures  et  quelquefois  
 du  chénevis  pour  les  échauffer,  et  les  faire  
 couver  de  bonne  heure. 
 La  Vescé:  paroit  être  la  nourriture  qui  leur  
 Convient  d’avantage,  sur  tout  lorsqu’elle  n’est  
 pas  trop  nouvelle,  car  dans  ce  cas  elle  doit  
 être  donnée  avec  beaucoup  de  réserve,  sur  
 tout  aux  jeunes  Pigeons.  On  à  remarqué  
 qu’une  trop  grande  quantité  leur  causoit  de  
 funestes  dévoiemens  ;  mais  il  faut  varier  au-  
 tâut  qu’on  le  peut  toutes  ces  .graines,  et  
 même  les  mélanger,  ear  une  seule  pourroit  
 rendre  le  produit  presque  nul,  sur  tout  1  orge  
 ou  le  froment,  et  préjudicier  à  la  propagation,  
 et  à  la  vigueur  de  cet  oiseau. 
 Les  Pigeons  fuyards  vivent  de  toutes  les  
 espèces  de  vesces  sauvages  ou  cultivées,  de  
 presque  tous  les  grains  que  leurs  offrent  les  
 ehamps,  de  pépins  de  raisins,  séparés  par  le  
 van,  et  même  d’insectes.  M.  de  Cossigny  à  
 remarqué  . à  cet  égard,  pendant  plusieurs  ank  
 3