
COLOMBE RAMIER*
Mâle.
Colutnfca Palunibus, L ath .
T ! J —rfES cinq parties du monde nourrissent uné
foule d'oiseaux qui appartiennent au genre
pigeon ; tous les pays chauds en sont abondamment
peuple's : 1*Europe est de toutes les
contrées du globe, celle, où ce genre est le
moins abondant : quatre espèces principales
y vivent dans l’état sauvage 5 on peut considérer
celles-ci comme espèces vraiment distinctes
les unes des autres, vu qu’il ne
s’est pas encore trouvé entre elles d’exemple
d’une production féconde, fruit du mélange
naturel.
Buffon n’admet en Europe que trois espèces
de Pigeons, et deux autres qu’il regarde
comme intermédiaires ; il se fonde sur ce
que les Grecs ne donnoient jamais des noms
différents à leurs oiseaux, qu’autant qu’ils se
trouvoient persuadés qu’il y avoit effectivement
diversité d’espèces : à partir de ces
principes, M. de Buffon se seroit donc vu
dans la nécessité d’établir • cinq espèces de
Pigeons propres aux climats de l’Europe,
puisque les Grecs désignent ce nombre par
des dénominations différentes.
En effet, Buffon s’est abusé en considérant
l’QEnas des Grecs, ainsi que leur Phaps,
comme espèces intermédiaires ; ces deux espèces
nominales ne forment effectivement
qu’une espèce réelle -, les descriptions de ces
Pigeons paroissent se rapporter au même
oiseau. Nous présumons au reste, avec
quelque fondement, que les Grecs ont bien
connu notre Çolonibin, qu’ils ont sans doute
désigné par leur Phaps. Ces Pigeons Colom-
bins, peu abondants, en individus, n’ont
pas été soigneusement observés par Buffon;
il a donné plus de crédit au* opinions du
vulgaire, qu’il ne s’est applique' à chercher
la vérité dans la nature.
On est encore assez généralement d’opinion,
en France, que le Biset et le Colombin sont
de la même espèce: lorsqu’il sera question