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 vives  'et  naturelles.  Une  troupe  de  ces  
 Pigeons  doit  former  un  coup- d’oeil  ravissant. 
 L’Oricou  est  à-peu-près  de  la  taille  du  
 Pigeon  vulgaire,  ou  Biset ;  sa  longeur,  depuis  
 le  bout  du  bec  à  l’extrémité  de  la  queue,  
 est  de  onze  pouces  quatre  lignes;  le  bec  a  
 onze  lignes;  les  pennés  caudales  sont  d’égale  
 longueur,  et  les  ailes  pliées  atteignent  jusqu’  
 aux  deux  tiers  de  la  queue. 
 Les  joues,  jusque  derrière  l’orifice  des  
 oreilles  ,  sont  dénuées  de  plumes  ;  la  peau  
 nue  se  derige  sur  tout  le  devant  du  cou s  
 où  elle  donne  naissance  à  trois  appendices  ou  
 barbillons  flottants  :  le  premier  prend  son 
 origine  à  la  base  de  la  mandibule  inférieure  du  
 bec,  et  forme  plusieurs  plis  sur  le  devant  du  
 cou;  les  deux  autres  se  dirigent  sur  chacune  
 des  parties  latérales  de  cette  peau  ;  ces  
 dernières  prennent  naissance  au-dessous  des  
 yeux:  les  narines  sont  surmontées  d’une  épaisse  
 carnosité,  d’un  beau  rouge. 
 Le  plumage  de  cette  Colombe  est  d’ un'  
 blanc  uniforme  ,  la  queue  seulement  est  
 grise  à  son  origine,  et  noire  vers  le  bout:; 
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 les  barbes  extérieures  des  pennes  latérales  de  
 chaque  côté  sont  blanches  jusqu’aux  trois  
 quarts  de  leur  longueur  ;  les  grandes  et  les  
 moyennes  pennes  des  ailes  sont  d’un  gris-  
 blanc  à  leur  origine  ,  et  noires  vers  leur  
 extrémité  ;  la  penne  extérieure  de  chaque  
 aile  est  entièrement  de  cette  couleur ;  l’aile  
 bâtarde  est  d’un  gris  noirâtre. 
 J’ai  vu  une  variété  entièrement  blanche  qui  
 n’ avoit  du  noir  que  sur  la  queue  ;  d’autres  
 avoient  le  plumage  plus  ou  moins  marqué  de  
 tachés  grises  et  noires ;  ces  derniers  m’ont paru  
 être  de  jeunes  oiseaux.  Les  pieds  sont  constamment  
 d’ un  beau  rouge,  et  le  bec  est  noir. 
 Nous  présumons  que  l’Oricou  habite  les  îles  
 de  la  mer  Pacifique,  c’est  du  moins  par  des  
 vaisseaux  venant  de  ces  parages  que  quelques  
 individus  ont  été  rapportés  en  Angleterre.  
 Le  Pigeon  qui  a  servi  à  cette  description,  
 est  déposé  dans  le  cabinet  de  M.  Raye  de  
 Brcukelerwaert,  à  Amsterdam.  Cet  amateur  
 possède  aussi  la  variété  de  cette  espèce,  dont  
 les  ailes  sont  entièrement  blanches.