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 du  Pigeon.  O11  ouvre  et  on  ferme  cette trappe  
 à  volonté'  au  moyen  d’une  corde,  mais  il  faut  
 toujours  la  tenir  ouverte,  et  11e  pas  s’assu-  
 jetir  à  l’ouvrir  et  à  la  fermer  soir  et  matin;  
 car,  s’il  arrivoit  qu’on  l’oubliât  une  fois,  les  
 Pigeons  ne  pourroient  sortir :  alors  les  petits,  
 faute  de  nourriture,  puisqu’ils  n’ont  que  celle  
 que  leurs  pères  et  mères  vont  chercher  dans  
 lesvchamps,  languiroient  et  pe'riroient  infailliblement. 
 Le  toit  du  Colombier  doit  avoir une pente considérable, 
   et  les  tuiles  qui  le  recouvrent  être  
 bien  jointes,  de  manière  que  les  ordures  n’y  
 .  séjournent  point  longtems,  et  que  l’humidité  
 et  les  moineaux  n’y   puissent  pénétrer ;  car  
 dés  qu’ils  manquent  de  nourriture,  ils  déchirent  
 avec  leur  bec  le,jabot  des  Pigeonneaux  pour  en  
 avoir  le  grain,  il  faut  que  tout  l’intérieur  du  
 Colombier  soit  meublé  de  niches  ou  boulins,  
 •- dont  la  forme  varie.  Dans  quelques  cantons,  
 ou  constuit  exprès  des  pots  de  terre, cuite  de  
 forme  ronde,  vernissés  en  dedans,  que  Po-n  
 place  en  échiquier  les  uns  au-dessus  des  autres,  
 d’autres  font  des  cases  en  planches de  huit  pouces  
 en  tous  sens,  sans  rebord,  pour  faciliter 
 d e s   c o l o m b e s . 
 le  nettoiement,  leur  ouverture  est  étroite,  afin  
 que  la  couveuse  se  défende  mieux  contre  ceux  
 qui  voudroient  la  déloger :  mais  le  bois  est  trop  
 chaud  et  attire  les  punaises,  d’ autres  enfin  se  
 servent  de  paniers  d’osier,  qui,  quoiqu’assez  
 en  usage,  deviennent  cependant  plus  coûteux,  
 pareequ’il  faut  en  remplacer  le  quart  environ  
 chaque  année;  plus  incommodes,  en  ce  quils  
 sont  sujets  à  se  déranger,  outre  qu’ils  nichent  
 encore  plus  sûrement  la  vermine.  Les  pots  de  
 terre  cuite  sont  donc  ceux  qu’on  doit  employer  
 de  préférence.  On  scellera  au-dessous  de  chacun  
 un  bâton  excédant  de  cinq  à  six  pouces,  
 pour  poser  les  Pigeons  quand  ils  entrent  ou  
 sortent  de  leurs  nids. 
 Le  plancher  du  Colombier  doit  être  carrelé  
 pour  en  faliciter  le  nettoiement,  et  le  carrerau  
 enclavé  dans  la  maçonnerie  des  murs  de  cote,  
 afin  que  les  rats  ne  puissent  fouiller  entre  le  
 mur  et  le  carreau-,  du  sol jusqu’à  la naissance  
 des  boulins,  on  laissera  aussi  un  espace  de  
 quatre  pieds  au  moins,  car  ou  a  vu  de  gros  
 rats  sauter  plus haut.  Dans  la partie  supérieure,  
 à  dix-huit  pouces  ou  deux  pieds  du  dernier  
 boulin  au  toit,  il  règhera aussi  tout autour  du