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 de  Muscadivore,  parceque  dans  certains- temps  
 de  l’année,  sur-tout  aux  •  époques  où  'les  
 muscades  sont  en  maturité,  elle  en  fait  sa  
 principale  nourriture  :  ce  Pigeon  donne  la  
 piéf.rcnce  au  macis  dont  les  noix  des  grandes  
 muscades  se  trouvent  entourées  ;  pour  les  
 petites  noix,  il  ne  se  contente  pas  d’ en  enlever  
 la  pulpe,  mais  il  les  avale  avec  l’enveloppe  
 ;  le  macis  servant  uniquement  de  nour~.  
 riture  ;  se  trouve  trituré  dans  les  viscères  
 digestifs  sans  que  la  noix  éprouve  la  moindre  
 altération  en  passant  dans  ces  organes  :  le  
 Muscadivore,  en  parcourant  les  îles  voisines,  
 sème  ces  noix  en  les  rendant  avec  ses  excre%  
 ment s. 
 Il  paraît  que  les  Muscadivores  émigrent  à  
 certaines  époques  de  l’année ;  ce  temps  est  sans  
 doute  celui  où  les  jeunes  Colombes  se  trouvent  
 en  état  de  suivre  la  troupe ;  apparemment  
 ces  émigrations  se  font  quand  le  muscadier  ne  
 peut  plus  leur  fournir  la  nourriture  qui  leur  
 convient. 
 On  voit  arriver  ces  oiseaux  en  bandes  innombrables, 
   et  peupler  les  forets  de  111e  de 
 Java ;  mais  vers  le  temps  des  pontes  ils  l'abandonnent. 
   —   Une  note  que  mon  ami  M.  
 Laischenault'  a  eu  la  complaisance  de  me  
 communiquer,  porte  que  les  Colombes  muscadivores  
 se  nourrissent,  à  Java,  du  fruit  
 du  ficus  reîigiosus,  appelé,  en  langue  javane,  
 fohon  vrique j  c’est  une  petite  figue  de  la  
 grandeur  d’une  cerise  que  produit  le  figuier  
 beignan. 
 Il  est  étonnant  que  Sonnerat,  qui  a  vu  cet  
 oiseau  à  la  Nouvelle-Guinée,  en  parle  dans  
 des  termes  si  peu  propres  à  faire  reconnoître  
 i’èspèce;  ce voyageur dit que le  Muscadivoie  est  
 du  double  plus  fort  de  taille  que  notre  Ramier  
 d’Europe.  Il  me  paroît  que  Sonnerat  ne  s’ est  
 pas  trop  bien  rappelé  que  la  Coombe  ramier  
 a  déjà  dix-r sept  pouces  et  demi  de  longueur  
 totale. 
 Le  capitaine  Forster,  dans  les  relations  de  
 son  voyage  autour  du  monde,  dit,  à  la  page  
 332  de  l’édition  anglaise,  qu’à  l’île  de  Tanna  
 se  trouve  une  espèce  de  Pigeon  qui  se  nourrit  
 de  muscades :  il  y  a  toute  apparence  que  
 cette  espèce  désignée  par  le  capitaine  Forster  
 est  la  même  que  celle  dont  nous  donnons  
 i ’histoirc»  f  g