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 multiplie  ces  races,  plus  par  luxe  que  par  
 nécessité ;  ils,!  ont  altéré  leurs  formes-,  ;  et  
 leur  sentiment  de  liberté  s’est  trouvé  totalement  
 détruit. 
 Le  produit  en  grand  nombre  est  la  source  
 des  variétés  dans  les  espèces.  Nos  Colombiers  
 peuplés  par  une  quantité  de  Pigeons  
 accoutumés  et  familiarisés  avec  ces  bâtisses,  
 ont  successivement  offert  des  variétés  accidentelles  
 ,  parmi  lesquelles  on  aura  choisi  les  
 plus  belles,  et  plus  particulièrement  bigarrées; 
   celles-ci,  isolées  de  la  troupe,  élevées  
 avec  des  soins  assidus  ,  et  assorties'  
 suivant  le  caprice  ,  ont  successivement  engendré  
 toutes  ces  races  particulières  dont;  
 l’-hommc  est  le  créateur,  et  qui,  sans  lui/  
 n’anroient  jamais  existé; 
 Nos  Pigeons  de.  Colombier,  captifs  volontaires, 
   abandonnent  cependant  quelquefois  les  
 établissements  commodes  que  nous  leur  offrons  
 ,  et  désertent  nos  Colombiers ;  ils  paraissent  
 se  rendre  à  leur  ancien  état  de  nature*  
 et  choisissent  des  trous  de  vieilles  tours  ou.  
 des  creux  d’arbres  pour  nicher  et  élever  leur* 
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 progéniture:  ceux -c i,  soit  par  instinct  ou  
 par  besoin,  reviennent  souvent  s’installer  de  
 nouveau  dans  les  bâtisses  que  leurs  parens  avoi-  
 ent  fuies.  Au  reste,  ces  Pigeons  déserteurs,  
 qu’on  nomme  aussi  quelquefois  Rocherais,  ne  
 diffèrent  en  aucune  manière  du  Biset  de  Colombier  
 ,  ni •  même  du  véritable  Biset  sauvage. 
 Buffon  donne  Un  exposé  très  clair  et  en  
 même  temps  utile  pour  ce.  qui  concerne  la  
 manière  d’établir  les  Colombiers • et  d’y   propager  
 les  Pigeons.  Voici  en  substance  le  texte  
 de  cet  auteur. 
 „   Les  Pigeons  de  Colombier  ne  sent  qu’à-  
 9,  demi  domestiques,  et  retiennent  encore  de  
 „   leur  premier  instinct  l’habitude  de  voler  en  
 „   troupe;  ils  produisent  souvent  trois  fois  
 „   l’année,  pondent  à  deux  jours  de  distance,-  
 „   presque  toujours  deux  oeufs,  rarement  trois,  
 „   et  n’élèvent  jamais  que  deux  petits,  dont  
 „   ordinairement  l’un  se  trouve  mâle,  et  Pau-  
 „   tre  femelle  ;  il  y  en  a  même  plusieurs,  et  
 >,  ce  sont  les  plus  jeunes,  qui  ne  pondent  
 „   qu’une  fois.  Le  produit  du  printemps  est 
 toujours  plus  nombreux,  c’est-à-dire,  la  
 «  quantité,  de  Pigeonneaux  dans  le  même