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 qu’on,  acquiert  est-elle  donc  si  grande  quand  on  
 est  parvenu  à  fle'chir  dans  des  prisons  étroites,  
 le  caractère  fe'roce  'du  Lion,  du  Tigre  et  de  
 tant  d’autres  carnivores  que  l'homme  police'  se  
 félicité  d'avoir  écarte'  loin  de  sa  demeure?.  Un  
 triomphe  plus  sûr  nous  attend  dans  la  conquête  
 facile  que  nous  offrent  des  animaux  doux  et  
 familiers,  dont  le  naturel,  déjà  enclin  à  la  domesticité, 
   scroit susceptible d’être  cultivé;  utiles  
 à  nos  semblables,  ornements  de  nos  bassecours,  
 ils  seroient  des  jouissances  agréables  pour  les  
 riches,  et  par  suite,  de  nouvelles  ressources  de  
 subsistance  pour  l’économe  et  pour  l’habitant  
 des  campagnes.  Il  n’est  au  reste  aucun  doute,  
 qu’en  prenant  quelques  soins,  l’on  ne  vienne  
 facilement  à  bout  d’apprivoiser  beaucoup  de  
 Gallinacés  exotiqtics.  La  Hollande,  ce  pays  si  
 peu  fait  par  son  sol  humide  et marécageux  à  la  
 propagation  des  oiseaux  nés  dans  les  climats  
 chauds,  est  cependant  celui  où  l’exemple  a  été  
 donné;  et  la  réussite  a  fait  voir  que  les  Hoc-  
 cos,  les  Pénélopes,  les  Éperonniers,  et  tous  les  
 Faisans,  peuvent  nous  devenir  familiers;  que  
 ces  oiseaux  produisent  en  domesticité,  aussi- 
 I N T R O D U C T I O N .   5  
 bien  que  les  Paons,  les Dindons  et  les  Pintades,  
 dont  les  especes  primitives  n’appartiennent  pas  
 plus  au  climat  de  l’Europe  que  ces  autres  espèces  
 dont  nous  prenons  si  peu  de  soin. 
 Il  est  jusqu’à  présent  peu  de  genres  dans  
 l’Ornithologie  aussi pauvres  en  descriptions  d’individus  
 exotiques,  que  ceux  des  Pigeons  et  des  
 Gallinacés.  Buffon  n’en cite  environ  que  quatre-  
 vingts  espèces,  en  y   comprenant  les  individus  
 indigènes  et  domestiques.  Latham  fait  mention  
 d’un  petit  nombre  de  plus,  et  la  quantité  des  
 figures,  publiées par  les  divers  auteurs,  se réduit  
 tout  au  plus  à  trente  images  d’oiseaux  étrangers  
 ;  ajoutez  ceci  le  peu  d’ordre  qui  règne  
 dans  ces  tribus J et  le  peu  d’exactitude  qui  se  
 trouve  dans  les  descriptions. 
 En  effet,  l’on  ne  sauroit  voir,  sans  être  étonné  
 ,  que  les  genres  des  Pigeons  et des  Gallinacés  
 soient  si  mal  divisés  en  sous-classes,  sur-tout  
 que  les  auteurs  modernes  aient  pu  suivre  constamment  
 la  méthode  défectueuse  et  si  peu  conforme  
 aux  voies  de  la  nature,  que Linné nous  
 a  transmise.  Le  savant  Latham  a,  il  est  vrai,  
 amélioré  en  quelque  sorte  cette  nomenclature,  
 en  divisant  le  genre  Tétrao  de  Linné,  et  en