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 queue  l’éloignent  entièrement  des  autres  Co-  
 lombi-Gallines,  qui  ont  toutes  la  queue  très  
 courte  comme  les  perdrix.  Le  Goura  ressemble  
 tellement  aux  Hoccos,  que,  pour  
 le  transformer,  il  ne  faudroit  que  lui  sub-  
 ftituer  le  bec  d’un  de  ces  oiseaux;  sa  
 queue  alongée  et  arrondie,  ses  ailes  courtes  
 ,  son  corps  ramassé,  ainsi  que  sa  
 huppe  ,  lui  donnent  entièrement  la  figure  
 d un  Hocco,  dont  il  a  aussi  les  mouvements  
 et  les  allures  :  ce  n’est  donc  que 
 par  ces  mêmes -  rapports  que  Brisson  a  cru  
 devoir  placer  le  Goura  parmi  les  Faisans,  
 .genre  que  cet  auteur  confondoit  mai  
 propos  avec  celui  des  Hoccos. 
 On  se  tromperoit  étrangement  en  présumant  
 ,  d’après  des  rapports  aussi  intimes  
 avec  les  Gallinacés  ,  que  le  Goura  teint  
 plus  par  ses  caractères  et  ses  moeurs  aux.  
 oiseaux  de  cet  ordre  qu’à  ceux  des  Pigeons  
 ;  il  a  le  bec  formé  comme  celui  des  
 „Pigeons,  dont  il  a  le  roucoulement ;  comme  
 eux  il  ne  pond  que  deux  oeufs,  et  élève  
 ses  petites,  en  leur  dégorgeant  la  nourri-«  
 ture  d’avance,  macérée  dans  le  jabot;  ij 
 DES  COLOMB I - GÀL  L I N E  S.  381  
 construit,  même  son  nid  sur  la  sommité  
 des  arbres  ;  habitude  par  la  quelle  il  s’ éloigne  
 non  seulement  des  vrais  Gallinacés,  
 mais  aussi  de  la  famille  des  Colombi-  
 Gallines  ,  dont  toutes  les  autres  espèces  
 connues,  pratiquent  leur  nid  à  terre. 
 Le  Goura,  d’après  , l’énumération  de  la  
 plupart  de  ses  caractères  connus,  est  de  
 tous  les  Colombi- Gallines  celui  qui ,  par  sa  
 forme  extérieure  ressemble  le  plus  aux  Gallinacés  
 ;  tandis  que,  par  ses.  moeurs  il  a  
 bien  plus  de  rapport  avec  les  Pigeons,  que  
 toutes  les  autres  espèces  qui  composent  
 cette  section. 
 Cet  oiseau,  quoiqu’ayant  été  souvent  apporté  
 vivant  en  Hollande  par  les  vaisseaux  
 de  la  Compagnie  des  _  Indes,  s’accoutume  
 difficilement  à  la  température  humide  de  notre  
 climat;  il  exige  beaucoup  de  soins,  et  ne  
 sauroit  endurer  le  froid.  L’Impératrice  en  a  
 deux  vivants,  à  la  Malmaison,  qui  paroissent  
 assez  bien  acclimatés.  Je  doute  qu’on  puisse  
 jamais  réussir  à  le  rendre  utile  à  nos  basse-  
 cours,  où  on  est  cependant  parvenu  à  faire  
 propager;  les  diverses  epèces  de  Hoccos,  ;  de