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 COLOMB E   OR. ICOU, 
 Columba  Auricuîaris.  Mihî 
 Q 
 K-'r  la  nature,  a  décore'  et  embelli  à  nos  yeux  
 une  multitude  de  ses  production,  en  leur  
 accordant  les  apanages  du  luxe  et les  ornements  
 recherchés  d’ une  parure  élégante  et  gracieuse,  
 elle  semble  aussi  avoir  pris  plaisir  à  affubler  
 gi otesquement  quelques  uns  d’entre  les  êtres  
 que  sa  main  à  formés.  Nous ,  ne  saurions  
 souvent  nous  rendre  raison  des  fins  qu’elle  
 s’cst  proposées  en  donnant  à  quelques  oiseaux  
 des  appendices  plus  ou  moins  extraordinaires;  
 ce  n est  qu’en  étudiant  les  moeurs  de  ces  
 especes  que  nous  pouvons  espérer  de  parvenir  
 a  la  connoissance  des  voies  sages  et  bonnes  
 ^ui  l’ont  guidée  dans  l’oeuvre  de  la  création.  
 En  nous  appliquant  a  connoître  la  manière  de  
 vivre  des  animaux,  nos  lumières  se  développeront  
 insensiblement  sur  l’état  de  leur  organisation, 
   ainsi  que  sur  les  causes  qui  y  ont 
 D E S   C O L O M B E S .   237  
 souvent  donné  lieu  :  ce  n’est  qu’en  nous 
 attachant  de  préférence  à  observer  la  nature  
 animée,  et  en  établissant  les  rapports  qu’ ont  
 entre  eux  les  divers  êtres,  que  nous  vieillirons  
 à  bout  de  simplifier  et  d’orner  en  
 même  temps  de  plus  de  charmes  cette  science  
 ,  malheureusement  trop  encombrée  par  
 les  idées  philosophiques  de  savants,  qui  s’imaginent  
 avoir  découvert  du  centre  de  leur  
 bibliothèque,  les  règles  immuables  suivant  
 lesquelles,  ils  prétendent,  dicter  des  lois  à  
 la  nature. 
 Il  est  peu  d’oiseaux  qui  se  trouvent  aussi  
 singulièrement  décorés  que  l’est  la  Colombe  
 de  cet  article.  Des  prolongements  charnus  
 sont  adhérents  à  la  peau  nue  qui  recouvre  
 le  devant  du  cou;  ils  forment  trois  barbillons  
 à-peu-près  semblables  à  celui  que  porte  
 le  Dindon;  une  carnositè  arrondie,  de  la  
 grosseur  d’une  cerise,  semée  de  tubercules,  
 s’élève  sur  la  base  de  la  mandibule  supérieure  
 du  bec.  Ces  appendices  ,  quoique  
 extraordinaires,  ne  nuisent  pas  à  la  parure  
 de  cette  Colombe  ;  elles  ajoutent  même  à  
 sa  beauté,  principalement  lorsque  ces  car*