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 seuls;  alors  il  est  tems  de  leur  donner  la  
 liberté',  et  pour  cet  effet  on'  choisit  un  jour  
 obscur  et  pluvieux  pour  leur  ouvrir  la  porte  
 vers  les  quatre  heures  après  midi,  afin  que  
 craignant  d’être  mouille's,  et  voyant  sur-tout  
 la  nuit  approcher,  ils  s’éloignent  peu,  et  
 rentrent  bien  vite. 
 En  ménageant  ainsi  les  premières  sorties  
 des  ces  oiseaux,  ils  voltigent  autour  du  
 Colombier,  comme  s’ils  cherchoient  a  connoi-  
 tre  le  terrein,  ce  qui  dure  jusqu’à  la  fin  du  
 jour,  qu’ils  se  renferment.  Ces  Pigeons  doivent  
 être  bien  nourris  d’abord,  afin  de  les  
 attacher  à  leur  première  demeure ;  ils  y  reviendront  
 avec  plaisir,  si  on.  leur  donne  l de  
 tems  en  tems  du  chéncvis"  ou  du  sarrasin. 
 D’autres,  pour  empêcher  qu’ils  ne  dispa-  
 «roissent  sans  retour,  leur  arrachent  les  
 maîtresses  plumes  des  ailes  ,  afin  que  ne  
 volant  que  foiblement  ils  ne  puissent  s’éloigner  
 du  Colombier,  mais  la  même  cause  qui  
 -les  empêcheroit  de  s’écarter  ne '  les ' empêche-  
 roit-elle  pas  aussi  de  gagner  le  gite  s’ils  
 S’étoient  égarés?  ne  seroit-ce  pas  alors  aussi 
 leur  ôter  les  moyens  d’échapper  à  la  voracité  
 des  oiseaux  de  proie,  .dont  ils  deviendroient  
 inévitablement  les  victimes? 
 Pour  garnir  un  Colombier  ,  les  Pigeons  
 d’un  gris  foncé  ou  noirâtre  sont  préférables  
 aux  blancs,  non  pas  qu’ils  soient,  comme  
 on  -l’avance  sans  fondement,  plus  féconds  
 que  ceux-c i,  mais  uniquement  pareeque  les  
 blancs  offrent  au  Milan un  point  de  mire  assuré,  
 et  il  est  certain  que  dans  la  chasse  que  cet  oiseau  
 carnassier  donne  aux  volées  de  Pigeons,  
 ceux de  cette  couleur  sont  toujours les  premières  
 victimes,  aussi  est-ce  dans  la  vue  d’eviter  
 ces  inconVéniens  que  beaucoup  de  propriétaires  
 lorsqu’ils  désirent  conserver  des  couvées,  font  
 la  revue  des  nids  pour  en  soustraire  Icâ  
 Pigeonneaux  blancs. 
 Pour  bien  laisser  garnir  uii  Colombier,  on  
 ne  doit  y  prendre  aucun  des  Pigeonneaux  de  la  
 première  année,  et  même  aucun  de  ceux  de  
 l’année  suivante,  à moins  que  ce  ne  soit  ceux  
 qui  viendroient  fort  tard,  on  ne  réussiroient  
 pas,  et  l’oii  sera  assuré  de  tirer  dès  la  troisième  
 année  un  produit  fort  avantageux de  son  
 Colombier ;  après  ce  tems ,  on  en  vend  et oü 
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