L E C O U A G G A.
EQUUS QUAGGA.
I L est probable que les voyageurs onl confondu long-temps le Couagga avec le Zèbre,
sous le nom commun à'Ane ou de Mulet raye : du inoins cette faute a-t-elle été commise
même par un écrivain assez instruit en histoire naturelle, le célèbre peintre
d'oiseaux, Edwards.
Le général Gordon, cet officier si zélé pour l'histoire des animaux, et à qui nous
devons la connaissance exacte de tant d'espèces du midi de l'Afrique, est encore celui
qui a le premier distingué le Couagga. Cet animal diffère du Zèbre pai- sa taille qui est
moindre, par la forme de sa tète qui est moins alongée et plus élégante, et par ses
oreilles qui sont plus courtes; de façon que le Couagga approche beaucoup plus que
le Zèbre de la beauté du Cheval 5 il ne ressemble à l'Ane que par sa queue, qui est aussi
dégarnie de longs poils à sa racine; encore ceux de sa partie inférieure sont-ils beaucoup
plus longs que dans l'Ane et le Zèbre. Les jambes du Couagga sont déliées, et ses
sabots petits et bien faits. Les bandes transverses qui ornent d'une manière si éclatante
tout le pelage du Zèbre, sont en grande partie effacées sur celui du Couagga5 ce dernier
lient, à cet égard, une sorte de milieu entre le Zèbre et l'Ane, dans lequel on
n'apperçoit plus qu'une seule de ces bandes, celle de la croix, dernier vestige d'un
ornement plus complettement accordé aux deux espèces voisines: le Couagga n'a en
effet de bandes bien marquées que sur la tête et sur le cou, et des traces légères de
bandes sur les flancs \ le reste du coi-ps en est dépom-vu.
Le fond de la couleui' est, sur la tète et sur le cou, tm brun foncé tirant sur le noirâtre;
sur le dos, les flancs, la croupe et le haut des cuisses, un brun clair, qui pâlit et
se change en gris-roussátre sm' le milieu des cuisses; leur partie inférieure, toutes les
jambes, tout le dessous du corps et les poils de la queue, sont d'un assez beau blanc.
Sur le fond brun de la tête et du cou, sont des raies d'un gi-is-blanc, tirant sur le roussâtre;
elles sont longitudinales, étroites et serrées sur le fi'ont,les tempes et le chanfrein,
transversales et un peu plus écaiHéessur les joues; entire l'ceil et la bouche elles
lornient des triangles, parce qu'elles sont larges au milieu et étroites aux deux bouts; le
tour de la bouche est tout brun et sans l'aies ; le bord de la lèvre supérieure est grisâtre.
11 Y a dix bandes sur le cou; la crinière ne va que jusqu'à la neuvième; elle est courte,
bien droite, comme celle d'unClieval, qu'on aurait coupée et peignée avec soin; elle a
une taclic blanche vis-à-vis de chaque bande du cou ; les intervalles sont gris-bruns; sur
l'épaule sont quatre bandes parcillcsàcellesducou, mais qui se raccourcissent par degrés
jusqu'à la quatrième qui est la dernière de toutes ; le reste du corps n'oifi-eplus que
des rayures à peine sensibles, d'un brun plus clair sur un brun plus foncé. Sur tout
le long de l'épine du dos, règne une bande d'un brun-noirâtre, accompagnée de chaque
côté d'une ligne étroite gris-roussâti'c; ces trois lignes se continuent sur la partie
de lu queue qui n'a pas de longs poils.
Telle est la description du Couagga mâle adulte qui fait le sujet de notre planche ;