L E CALLITRICHE.
s I M I A s A B^M A.
C'EST encore ici un Singe de la famille des Guenons, c'est-à-dire poui-vu d'abajoues,
ou de sacs dans les côtés de la bouche, d'une queue longue et non prenante,
et de'callosités sur les fesses. A l'égard de la forme de la téle, conmio à l'égard de
la taille, le Callitriche semble lenir le milieu entre les grandes et les petites Guenons ;
son museau, un peu plus saillant que dans celles-ci, l'est un peu moins que dans
celles-lir, la crête de ses sourcils surtout n'est pas aussi forte que dans les grandes
Guenons, ce qui rend sa physionomie plus douce que la leur. La longueur de son
corps, sans la queue, est d'un pied trois ou quatre pouces; la queue n'a guère
moins de deux pieds. Quant à la couleiu- du poil, ce Singe peut être mis au rang
des plus beaux. Sa tcle, son cou, son dos, ses flancs, les parties extérieures de ses
membres, et les deux tiers de la longueur de sa queue, sont revêtus de poils colorés
d'anneaux alternatifs noirs et jaunes, dont le mélange vu à une certaine distance,
parait comme un vert assez vif Le bout de sa queue est d'un beau jaune doré;
les jambes et les avant-bras lirent sur le gris brun; la gorge, tout le dessous du
corps et la face interne des membres sont blanchâu-es; les mains et la face sont
revêtues d'une peau noire, et stu- les sourcils est une bande étroite do longs poils
de cette couleur.
C'est à cause de cette teinte verte, si rare panni les quadrupèdes, que Buffon
a appliqué à cette espèce la dénomination de Callithrix, qui signifie leau poil, et
qui avait été employée par les poètes grecs comme une simple épithète. Les Latms
se sont, il est vrai, servi de ce mot pour désigner un Singe; mais il est facile de
voir, par ce qu'en rapportent Pline et son copiste Solin, que ce Callitriche des
Latins est fort différent de celui de Buffon. « Les CalUtriclws, disent ces auteurs,
» sont des Singes d'un aspect tout particulier; leur face est entourée d'une harhe
» et leur queue s'élargit à son extrémité. On assure quils ne peuvent vivre que
» dans leur pays natal qui est l'Ethiopie. » Nous connaissons plusietu-s espèces
de Singes, auxquelles cette description convient, et nous en décrirons une qui a
aussi vécu dans notre ménagerie; mais il est clair que celle de cet article n'est
pas du nombre.
Prosper Alpin, dans son histoire natm-elle d'Égjq)te, donne ce nom à plusieurs
Guenons barbtics; et Buffon en cile une comme pouvant être la même qtie son
Callilriche; mais on voit aisément par la description de ce voyageur, que c'est du
l^afas on Guenon rouge,{Siinia rubra) (]Li'il a voulu parler.
Le Callilriche tie BulTon est nommé Singe vert par presque tous les voyageui-s.
C'est sous ce nom qu'en oui parlé Adanson, Brisson et Pennant. Celui de Simia
Salioea (¡ne lui a donné Linnaius, n'est pas aussi facile h justifier; il scnible indiquer
que ce Singe vient d'Arabie, tandis que tous les auteurs s'accordent à le