IP
2 L K Z E B II K
la coniinuaiion. Ciiaque cuisse porl e qiialre bandes jjlus larges que toutes les autres,
e t qui en dessinent très-bien la convexilé. Les quatre janil^es sont entom-ées de
rubans transverses et irrëguliers; le venire et le haut de la face interne des
cuisses sont blancs. Le tiers luoven de la queue est aussi blanc et sans bandes; les
longs poils qui la terminent sont noirâtres. La crinière commence au sommet de
la face antérieure du front, entre les deux oreilles, et se cont inue sur le cou ; elle
est partout com'te et droite, et les endroits blancs et noirs sont la continuation
des bandes contiguës du cou.
Telle est cet t e femelle. Le màle décrit par Daubenion, et con.servé dans le Cabinet,
p r é s e n t e les mômes couleurs, ainsi que deux autres que nous avons vus vivants,
e t nous ne savons pas comment Buffon a pu dire que Je Zèbre nuîle était r a j é de
j a u n e et de noir, et la femelle de blanc et de noir.
O n a lieu d'être plus étonné encore de trouver dans son ouvrage, Snpplém. Ill,
pl. ï\% une figure de Zèbre femelle dont les j ambe s et la croupe sont sans rubans,
e t dont la partie postérieure du dos est s implement mouclictée de noir. Le texte ne
d o n n e aucun éclaircissement à cet égard, et ne par l e ni de la figure, ni de l'individu
qu'elle représente. Mais en recotu-ant aux sources, on trouve que c'est une copie
d ' u n e planche d'Edwards, glan. 223, qui porte le même titre de Zèbre Jhnelle.
O n est assez d'accord aujourd'hui que celle planche représente un Coiiagga : il
est vrai qu'elle diffère assez notablement de celle que nous avons donnée de ce
d e r n i e r animal; mais nous savons aujourd'hui qu'il y a quelque variété pour les
couleurs dans l'espèce du Couagga ; nous en avons, au Cabinet, une peau où les
bandes brunes et grises du tronc sont plus marquées, et où elles se prolongent
obliquement sur la croupe, beaucoup plus loin que dans l'individu qui était vivant
à la Ménagerie, et que nous avons fait représenter. Il n'y a pas d'ailleurs beaucoup
d e bonnes figures de Zèbre, si l'on excepte celles de BiilTon, lome XI I , pl. I et II,
qui sont excellentes.
La pltis ancienne, qui est, j e crois, celle de Pigafetta, copiée par Aldrovande,
Solid, p. 417, et par Jonston , Quad. pl. V, L. I , est fort grossière, et faite avec
négligence, quoique le peintre ait l'air d'a,voir eu l'animal sous les yeux. La figiu-e II
d e la m ême planche de Jonston, et (-elle de K.oIbe, ITI, p. 26 de l'édition Trancaise,
sont faites uniquement didée. Celle de Knor r , Délie. II, tab. k. 8, est mal dessinée
et peu exacte pour la distribution des lian(le.s.
11 était naturel d'essayer l'union fin Zèbre avec l'Ane et le Clieval, pour voir
si elle serait féconde, et qtielle .serait la nature de ses produit.s.
L o r d Clive ne put y réussir, au rapport d'Allainand, qu'en fai.sanl peindre un
Ane des couleurs du Zèbre; il obtint ainsi d'une femelle Zèbre, u n petit que l'on
dit avoir été en tout semblable à .sa mère.
C e t t e expérience vient de se renouveler, sans que l'on ail eu besoin d'artifice,
e t M. Giorna en a publié le résultat dans les Mémoires de l'Académie de Ttirin,
pour l'an 11.
U n liomme dont le métier était de montrer des animaux, avait deux Zèbres,
une femelle de six ans, et un inàle de quatre ans et demi. La femelle entra en
L E Z È B R E. 3
chaleur le 27 floréal an 10; le Zèbre l'ayant recherchée sans succès pendant u-ois
jom-s, on lui donna tin Ane qui la saillit à diverses reprises pendant trois autres
j o u r s : il était noir, marqué de feu. Ce qui pouvait altérer beaucoup la certitude
d e l'expérience, c'est que le j e u n e Zèbre, animé peut-être par l'e.xemple de l'Ane,
sailht à son tour sa femelle plusieurs fois quatre jour s durant, après lequel temps
elle cessa d'être en chaleur. Au bout d'un an et quelques jours, le i 4 prairial
a n II, elle mi t bas un petit, qui fut trouvé mort , cl (|ue M. Giorna décrit.
Son pelage étai t d'un fauve chdtain sur la tête et sur le dos, et allait en s'éclaircissant
sur le ventre et le dehors des cuisses; celles-ci étaient blanches en dedans. La
c r i n i è r e s'étendait de la nuque jusqu'à la queue. Elle était mélangée de gris et de
n o i r jusrju'au gar rot ; tonte sa partie dorsale était noire.
Les raies noires du cou et du corps étaient fort étroites et; en grand nombre ;
celle qui partait du garrot potir aller à l'épaule, était quatre fois plus large que
les autres, et se partageait en trois à son extrémité inférieure. La croupe offrait
plusieurs raies parallèles, confusément nuancées avec le fond : les raies des cuisses
étaient plus nombreuses qu'au Zèbre, mais celles des jambes étaient semblables.
Il y en avait quantité de petites sur la ganache; le chanfrein en avait de fines,
grisâtres et parallèles, qui devenaient convergentes vers le front.
M. Giorna pense que ce petit était réellement un métis d'Ane et de Zèbre. Il
a j o u t e aux preuves de bâtardise que fournit déjà la différence des couleurs, une
touffe de longs poils sur le front comme aux Anons, et l'absence de peau lâche,
o u de vestige de fanon sous le cou.
Cependant ce naturaliste aurait désiré, avec raison, connaître les petits Zèbres
o r d i n a i r e s ; car il serait possible, dit-il, que ce que nous regardons comme des
d i f f é r e n c e s , fussent: seulement les caractères de tons les Zèbres nouveau nés.
INous avons heureusement les moyens de satisCiire à sa demande. Noire Cabinet
possède u n p'etit Z èbr e de cet âge, et e n a autrefois possédé un second qui a été donné.
Ils ne différaient l'un et l'autre de l'adulte, que par un poil plus crépu, comme
est celui de tous les jeunes animaux, et parce que leurs bandes, au lieu d'être
d ' u n brun noirâtre, étaient d'un fauve assez clair.
Il n'est donc pas douteux que le Zèbre ne puisse produire avec l'Ane; reste à
savoir s'il produirait avec le Clieval, si ces deu.\ produits seraient féconds o u stériles,
et s'ils n 'auraient point, comme le Mu l e t , quelques qualités précieuses qui pouiTaient
engager à les nniltiplier.
Les Zèbres purs ont long-temps passé pour indomptables. Le fait annoncé par
Billion, (|ue les Hollandais en avaient formé des attelages pour le Stathouder, s'est
trouvé faux : n o u s ne savons si ce qu'on dit que la reine de Por tugal en a aujourd'hui
un attelage, est plus vrai; mais ce qui est certain, c'est que le Zèbre de notre
Ménagerie est f()rt doux, et qu'il se laisse conduire, approcher et monter ¡iresque
aussi facilement <|u'Lni Cheval bien dressé.
Ce Zèbre, qui appartenait à M. Jansens, gouverneur de la Colonie Hollandaise
d u Cap, avait été pris jeune, et servait, dit-on, de monture ordinaire au fils de ce
gqtlverneur. Lorsque le second navire de re.xpédition du capitaine Baudin repassa