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y, L E B U B A L E.
Buhalc Cl le Caama étaient le même animal. Il est cependant vrai qu'ils sont
íliíTérenis; nous avons eu occasion de nous en assurer sur plusieui's peaux et
scjueÎcties de l'un et de l'autre que possède le cabinet. Le Caama a la lôie plus
longue et plus élroite à proportion que le Buhale\, la courbure de ses cornes en
avant et en arrière est beaucoup plus prononcée, tandis qu'elles s'écartent beaucoup
moins de côté; elles sont aussi plus grandes à proport ion, et ont des anneaux
plus nombreux cl plus marqués^ leur extrémité est lisse cl ircs-pointue. Sa couleur
est un fauve bai plus brun sur le dos. Une grande tache noire cnloure la
base des cornes. II y a aussi une bande noire sur les deux tiers iuférieiu's du
chanfrein; une ligne étroite sur le cou, et une bande longîiudinale sur chaque
jambe sont de la même couleur, ainsi que le bout de la queue. Ces différentes
marques sont brunes plutôt que noires dans la femelle du Caama; mais elles y
sont encore très-distinctes, tandis que les Bubales de l'un et de l'autre sexe n'en
ont aucune.
O n ne sait presque rien de particulier sur les moeurs de cet animal dans l'état
sauvage ; Shaw dit seulement qu'il marche en troupes ; que ses petits s'apprivoisent
aisément et paissent avec les troupeaux de Boeufs; qu'il court, s'arrête et
se défend comme la Gazelle. La direction des pointes de ses cornes le force cependant
à adopter une manoeuvre particulière. Lorsqu'il est vivement pressé, il se
r e t o u r n e , se porte avec fureur conti-e l'assaillant,en tenant sa téte enti-e ses jambes,
et la relevant subitement lorsqu'il est à proximité, il fait d'énormes blessures.
C'est au citoven Geoffroy que je dois cette observation.
Cet animal appartient à tout le nord de l'Afrique, et surtout au désert. Il en
vient quelquefois en EgA^pte boire dans les mares ou dans les petits canaux d'arrosement,
mais ils s'enfuyent à l'approche de l 'Homme. Les anciens lo connaissaient
ti'ès-bien, et les Français en ont trouvé plusieurs figures fort reconnaissables parmi
les hiéroglyphes des temples de la liaute Iigypte. Le^ Bubales qu'on a eus dans les
ménageries, étaient assez doux et mangeaient toutes sortes de substances végétales.
Nous ne pouvons rien dire du nôtre, parce qu'il a péri presqu'en arrivant,
des suites d'une blessure qu'il avait reçue dans le transport de Versailles au Muséum.
On dit du Caama qu'il est fort commun au Cap où il vit en grandes troupes;
que sa vitesse est telle (ju'un Cheval ne peut l'atteindre, et que son cri ressemble
à une espèce d'éternuement-, les femelles ne font qu'un petit fju'elles met tent bas
en septembre et quelquefois en avril. Les colons éloignés de la ville en font sé-
< lier la cliaÎr pour la manger.
On ne sait point quelles sont les limites assignées par la nature à chacmie de
ces deux espèces, ni si elles habitent en commun quclqu'ime des contrées inicrmécHaircs
entre le Cap et la Barbarie. Forster, et après lui Buffon, avaient pensé
que le Coba ou grande Vache brune du Sénégal, était le même que lo Bu])alc.
Gmelin rapporte <;e Coba à l'Aiililope pourpre, Anùlnpr pyf^arga, et Pennant
donne une figure de la tête du Caama pour être celle du Coba. Ces auteurs se
sont tous trompés. Le Coba est luie espèce bien disiin< te des trois aiiircs, tuais
que l'on ne connaît que par ses cornes figurées dans Bufl'on, loin. \ l l , ¡>1. 5?.,
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f g . 2. Elles existent encore au Muséum, et la comparaison que nous en avons
faite avec celles de tous les animaux ci-dessus, ne laisse aucun doute à cet égard.
11 n'y a encore que deux figures du Bubale, celle de Perraut et celle de Buffon,
assez ressemblantes l'une et l'autre, quoique l'élévation des épaules n'y soit pas
assez marquée. La figure de Seha, jd. 42 du tom. p r e m i e r , 4 , qu'on rapporte
ordinairement au Bubale, appartient au Caama.
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