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beaucoup plus bas que le ci-áne; la nuiclioire ¡ufériem-e a suMout ses branches
iiionlantes extrimeinciU hautes el larges, et la léle, au lieu de se prolonger en
arrière, prend la l'orme d'une pyramide. Cette forme de Idte tient à une strucltu-e
parlii-tJière des organes de la voix. Nous donnons aux espèces qui en sont douces
le nom générique d'Allouate, et nous réservons celui de Sapajou à ceux qui ne
l'ont pas. On pourrait encore séparer des Sapajous proprcmenl dits, le Comía, C|ui
approche un peu des Allouâtes par ses mâchoires et par ses organes de la voix,
niais qui se distingue éminemment de tous les Singes connus, parce que les pouces
de ses mains sont d'une pelilesse extraordinaire et presque enlicrement cachés
sous la peau. Tomes ces séparations Êites , il reste encore assez d'espèces de
Sapajous pour que la nomenclattue en soit fort embrouillée; et il est d'autant
plus difficile de les caractériser, qu'avec une certaine ressemblance généralé entre
les espèces, il y a, dans chacune, des variétés nombreuses pour les teintes du poil.
Au lieu donc de suivre avenglémeni, ou de vouloir réformer trop tôt ce qui
a été fait à cet égard jusqu'à présent, il faut lâcher de décrire et de comparer
rigoureusement les iudi\idus (¡u'ou aura occasion de voir vivants, et engager les
Voyageurs à publier avec détail ce qu'ils observeront dans le pays natal de ces
animaux. Ou peut remarquer stu^lout l'insuffisance des descriptions actuelles dans
ce qui concerne le Sajou et le Saï.
Buffon en établit d'abord deux e.spèces, le Sajou et le Saï, auxquelles il a depuis
ajouté le Sajou cornu-, Linnicus eu fait cinq, Simia JpcUa, Capuciîia, Trcyida,
J'atuMis el Morla. La nomenclature do ces deiLX Auteurs n'est pas même flicile à
accorder. Pennant ne rapporte pas les noms de Liinioeus aux mêmes espèces de
Buffon que Gmeliii. Au moins une des espèces ajoutées j w Linnreus, la dernière,
était un individu non adulte. D'Azzara semble ne vouloir faire de tous les Sajous
et de Ions les Sais qu'une seule et même e.spèce.
Jusqu'à jlrésent, l'opinion de Buffon, qti'il n'y a que deux espèces principales,
le Sajou et le Saï, nous parait la pUis plausible ; et voici à peu jjrès comment
nous croyons pouvoir en délerminer les caractères.
Le Sajou a le visage pâle, entouré d'un cercle de poils bruns, étroit par en
bas; le Saï a le front et tout le tour du visage garni de poils pilles: hors ce premier
p o i n t , il est difficile de rien trouver de fixe.
Les Sajous les plus communs sont d'un brun-fauve; le sounnet de leur lête,
leur nuque, le cercle du tour du visage, les avant-bras, les cuisses, les jambes et les
quatre mains sont d'un brun-foncé; la (jueue est presque noire; l'épaule el la face
extérieure du bras sont d'un jaune-])i\lc ; le visage a quelques poils d'un gri.s-])âle.
On en conserve au Muséum deux individus conformes à celle description.
On y en conserve un troisième plus pelit, i|ui a la poitrine jauniiire, toutes ses
teintes en général plus pâles, et les bras, eu |)articiilier, jiresque blanchâtres.
Celui que notre Planche représente n'avait pas même les cuisses brunes; elles
étaient du même fauve que le dos.
Un individu femelle, qui a vécu à la Ménagerie en même temps que le