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J / O T E D'EGYPTE.
riciircs; les iiiforieures sont Jaune citron. Les paltes sont rouges; Je bec rosei sommet
, le bout et Jes bords des iiiaudibuies noirs.
L'Oie d'Égvple,([uoi([iroi-iiîinaire des pa\\s chauds,s'iiabilueaisénicnlàlatenipéra-
Uire de nos climats-, on eu élève beaucoup eu Anj^leterre et eu France, et elle réussit
aupoinl<lc faire espéreiMju'elleysera un jouriiaturalisée. Elle iiiil deux pontes par an;
la première en venl6se( inar s ) ,el la vseconde en fructidor (septcndire). La fomollese
livre seule aux travaux de l'incubalion; le maie <pii en [oui temps ne la rpiil le jamais,
redouble alors desoins et de vigilance; ¡1 reste coustauunenL auprès d'elle, et donne
une très-i^ande attention à ce qu'aucun anitnal ne passe dans son voisinage; dans ces
momentsd'iuquiétudeilparaît d'un naturel sauvage et m^me farouche;l'Homme luimême
n'est plus un euuemi ([u'il redoute; s'il le voit avancer vers sa compagne, il
cherche d'aboi-d à l'intimider par ses cris, et s'il n'a pu y réussir, il le combat de l'aile
et du bec avec une opiniâtreté tpii le fait ordinairement sortir victorieuxde cet le petite
lutte. Lincubalion dure vingt-six jours; les petits naissent d'une couleur grisiitre uniforme;
la mère ne tarde pas à quitter son nid ei à les inviter à se jeter à l'eau; ils y
entrent sans beaucoup hésiter, et paraissent s'yplaireel y jouir de plus de sûreté; car à
terre ils n'osent perdre leur mère de vue, tandis que dans l'eau ils s'en éloignent et se
dispersent volontiers; mais le mâle qui partage avec sa femelle tout le soin de leur
éducation, s'occupe bientôt de les rassembler; s'ils sont trop écartés, pour qu'il puisse
les ramener à leiu' mere, il se décide à gagner la terre, et à ce signal toute la famille
se réunit autom' de lui : adultes au contraire, ces oiseaux nagent rarement ; et où l'on
voit qu'ils participent un peu des habitudesdes oiseaux de rivage, c'est qu'ils préfèrent
fuir en courant ou eu voltigeant, plutôt ipie d'aller au milieu des eaux chercher un
abri contre les tracasseries des curieiLx; ce n'est presque toujours qu'à la dernière
extrémité qu'ils ont recours à cet expédient.
Le mitle seul a un cri <{u'il répète fréquemment, en tendant le cou et la téle, ou
qu'il ne fait entench'e que de temps à autre en fermant le bec; la femelle fait les mêmes
efforts ; niais le son qu'elle rend est tout au plus comparable au sifllement grave d'un
gros Serpent.
11 y a de[)iiis sept ans des Oies d'Egypte a la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle;
on les conserve avec un grand nombre d'autres oiseaux d'eau, dans un grand
bassin fermé par des grilles; mais loin de se mêler avec ces oiseaux, elles leur font
[)erpétuellement la guerre; on voit assez souvent le mdle se jeter brusquement sur
l'oiseau le plus à sa portée, et d'un coup d'aile l'éloigner de sa femelle ou l'écarter de la
iioiuTilure préparée pour tous.
En Egvpie sa patrie, j'ai eu peu d'oci'asions de voir cette espèce; je sais seulement
qu'un la trouve plus fréciuemment aux environs du ]Nil que sur le bord des lacs; elle
s'éloigne des habitations; cependant on l'a tuée sur la montagne C[ui domine le Caire,
et sur laquelle est bâtie la citadelle.
Il paraît certain que les anciens Egyptiens l'ont parfaitement connue; car je ne puis
douter que ce ne soit à elle que se rapporte un passage d'Hérodote sur le C/wnatopex.
Ce nom (Oie-Renard), a beaucoup exercé la criiitjue des modernes; Bclon rapj)li(|ua
(.l'abord au llarle, puisau Cravant;et un anglais nonuné Turner crut qu'il désignait le
L O I E DÉGYPTE. 3
T.,lon,e, d'a|,rcs rette re„,ar,|uc ,|ue .'est le sei,i paliMipèdc ,„i ni, avec ie
Hraiard ccappor l ur„que et singulier,le sllereom,neluicla„sun le.-rie,- /.asé,i„lils
le do.vci I.a,vl,er eni rau, ,«, ,,„ivi„.nl le «.„.¡.„enl He B,.io„, et les „a,„r-,li,les
a,loplèrei,t la ,nnjeeltire lie Tm ner.
De „OMvelIcs re, l,e,x:l,es „•'ont iléeidé à „'aibnem-e a„e„r,e ilc ees ilé,e,-„lina,ions.
Les le,nples de I l-,»vpte supeneui-e, il„n, tous le.s i„i,rs se 1,-onïenl ornés de lal.leanx
el re,-ouverts ,l'iuseriptious l,iérogl_ypl,ii,i,es, .son, de vù-itables ,„a„„siTÌ„ que j'ai
en, devo,r, onsuller à l'occasion du Clieualopcx.
Eu li.,nul dans I li™dote ,p,c les anciens avaient ,nis cet oiseau au n„,nb,.e des
aun,,..,,..sacrés, et dans Horus-Apollo, ,p,'ils le ligi,raient dans les hiéroglvphes.pour
S,gn,l.erla ten,Ire.ssereconnaissante,les enR,nts,il était tout na,i„-cl ,1e s'at',eud,-e à en
vo,r la figure souvent répétée dans les divi-rses s,-è„es ,p,i décorent les n.ouuments
i p p h e , , . , ; n,on attente ne fut j,as trompée; je re,na,-,,i,„i un oi.,eau palmipède enlou,-é
de tous les attributs de la divinité, et le plus souvent ,lans les „ré„res tableau.^ tnte
Ib,.s: uul doute alors ,,ue j'avais sous les veu.x le véritable Chenalope.. ; j'en reconnus
I cspece avec d au,an, plus de Ècililé, cp.'il était c|uel,,uefois, priu. ipaleinent ,la„s u„
pet,, le,,,pie de Tl.èbes, s,:ulplé el en niéme teu.ps colorié: c'était l'<Jic d'Égjpte Cetle
delernunal.ou est d'ailleurs la seule qui conviene aux renseignements fournis par
tlicn. Cet ane en, en parla,,, ,lu Chenalopex, nous apprend qu'il était ainsi nontmé à
cau.se de .,„ parfaite .-e.sscnblance avec l'Oie, et de son na.urel rusé et méchant conrme
ccliu des Kena,.d.,. Ce n'est doue pas d'un Canard, encore moins ,1'un oiseau qui „ici,e
sous terre ip,',l esl ici question;EIien n'eilt pas manqué de rapporter celte dernière
cu-conslan<x, si elle eût été .-ounue de son ten.ps; il donne en outre au Cl.enalopex
une ta,lie supérieure à celle du Tadorne, et il .ajoute que quoiqu'un peu moins grand
quel O,e sauvage, cet oiseau est beaucoup plus courage,ex; qu'il ne redoute ni l'Ai-le
m le Cl,al ; qu',1 les combat et réussit à les éloigner de son nid. "
Les anciens %pt iens lui rendireut de grands 1,0,™,ages; une ville de l'É^ypte
supérteure, Cbenoboscion, lui était dédiée et en portail le nom. Ou le proposait p,îur
n,odele aiLx pa,-ents dont on voulait exalter l'anroiir et le dévouetnent pour lettrs enfants
, parce .|u'on avait oKservéqu'il vient, conrme la Perdrix, s'offrir et se livrer sous
les pas du clias.seur pour sauver ses petits.
Le ,-ito.ye„ Delauuay, bibliothécaire du Muséunt, eut un jour occasion de vérifier
ee la,t : ,1 se promenait dans le bassin des oiseaux d'eau, avee un de ses amis qui ,e
d,r,gea, .sans le .savoir, ve,-s une Oie d'Égypte qui couvait; le n.âle, que le besoin de
nou,-r, ture avait conduit à l'autre bord ,1e la piè,;e d'eau, ne s'en lu, pas plutôt appe,-cu
qu ,1 v.ut a l,re-d'a,le fond,-e sur la pc-.sonne qui lui avait donné .le l'inquiétude; après
quelques efforts il s'abatlil aux pieds de .son ennemi et parais.sail en,.-ore vouloir luì
ièì'mer passage.
i ; o i e .l'Egypte,dans le.systi'nie théo.gouique des anci,-nsÉgyptiens, se,-vait encore
au du-e d'Ilo,-„.s-Apollo, i, exp,-inrer la piété filiale, .sans doute pa,-ce que les jeimes'
devenus a,lulles, continuent .le vivre .sous l'autorité de leu,-s pareuts.
i;Oie .l'Egypie n'avail enco,-e été figurée que par B,«son et par Buffo,, ; ce de,-nier
en a pubhc .|uatre ligures en comptant celle en noi,- qui accompagne son texie; elles