L E ZEBU.
BOS TAURUS IN D i e u S.
I L en est du genre des Boeiiis comme de la plupart des grands animaux j le volume de
lem-s dépouilles a empêclié d'en recueillir beaucoup dans les cabinets j les voyageurs
qui les ont observés sur les lieux n'en ont point donné de bonnes figures ni de descriptions
détaillées, et les naturalistes ne pouvant établir de comparaisons,restent dans la
plus grande incertiiudu sur lenomlwe des espèces et sur la généalogie des variétés.
On comple conmimicment cinij espèces que l'on regarde conmie différenles de
notre Hoeuf connnun ; savoir: le BiiJ/le^venu de l'Orient euÉgvpte, eu Grèce et en
Italie, pendant le mo\en âge, et irés-commun aujourd'hui dans tous ces pays, quoiqu'il
n'y existai poini du temps des anciens; h Buße du Cap ou des riotleiitols^vemar-
(juable par ses énormes cornes, dont les bases se louchent sur le milieu de la tête; le
Vacl-, Boeuf à queue de Che\'al^ ou Boeuf grognant^ de Tartaric et surtout de Thibet;
^hIP*-' '»^''^i/wf', de la Baie de Hudson, qui a les cornes disposées conmie celui du
Cap, mais qui est.beaucoup plus pel il ; et \'Jrni ou Buffle sauvage des Indes; toutes les
autres races de Boeuis, soit domestiques, soit sauvages, à bosses ou sans bosses, répandues
dans les deux continents, passent pour être descendues d'une seule et même
espèce, dont la souche est, dit-on, ÏJurochs ou Boeufsauvage des forets de la Lithuanie.
BuiTon c[ui a établi cette opinion, ne nous paraît pouriani pas l'avoir mise hors de
doute. Ii se fonded'aboril sur la supposition qu'il v a 5 dans le nord de noire continent,
deux races de Boeufs sauvages, l'une sans bosse, qui est l'Aurochs, et l'autre bossue, qui
est le Bison, et que ces deux races produisent ensemble des individus féconds. Cette
dernière circonstance n'a pas été observée inmiédiaiement , mais elle se conclut par un
long circuit; le Boeuf donicsli<|ue ou Zébu, produit avec le B(cuf domestique sans
bosse; or, le premier esl un descendant du Bison; le second en est un de l'Aurochs;
donc le Bison et l' Aurociisproduiraient ensemble. Il est clair que ce raisonnement suppose
(|ue l'Aurochs et le Bison sont différents, et (|u'ils ont produit, l'un le Boeuf et
l'autre le Zébu. Voilà la c|uesliou qu'il faut examiner. C'est dans les témoignages des
anciens (jue Buffon cherche ses premières preuves de l'existence de deux i-aces.
Arisioie parle <l'un Boeul'sauvagedes montagnes situées entre la Pcïîonie ei laMcdie,
qu'il nonnne Bnnam.i-,ia descriplion (ju'il en fait est si détaillée, qu'on voit qu'il avait
l'animal sous les veux: « il est grand comme un Taureau, dit-il, mais plus épais et
» -jdus cour! de corps ; sa peau, étendue peut seivir à coucher sept personnes. Son e/ico-
» lure est revêtue d une crmière de poils plus doux et plus sen'és <pie celle du Cheval.
» O-He crinière est d'un gris roussâtre ; elle descend jus<pte sur les yeux. Le poil du
» resl.e du corps est blond. On n'en ifoit point de noirs ni de roux. Les pieds sont velus
» et fourchus ; les dents et les parties intérieure.'! sont .lemhlablesà celles du Boeuf. Hist.
» an. 1. i \ . c. 45. et de mirab. aus(\ initio. » Jusque là cette descriplion ne contient
rien d'essentiel f|ui ne s'a<'cordcavec l'Aurochs; car l'Aurochs a aussi toujours les poils
du cou plus longs que les autres; c'esl ce (]ui suit (|ui a embarrassé les naturalisles :
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