L E MAKI MOGOCO
E T
L E MARI BRUN.
LEMUR GATT A. LIN. LEMUR FULFUS. GEOF.
P A R E. CXEOFFROY.
LES Makis stml tics êtres tout à fait singuliers, à museau de Renard et à pattes
do Singe: ils semblent destinés à remplir l'intervalle qti'il y a entre les animaux
qu'une ressemblance grossière rapproche de l'Homme, et les véritables quadrupèdes;
car ils tiènent des premiers, par les organes du mouvement, et des seconds, par
la forme conique et la longueur de la tête. Les dents incisives qui ne peuvent
varier, à moins que les organes de la digestion et quelquefois ceux de la préhension
ne soient en même temps modifiés, indiquent aussi ces mêmes rapports, puisque
les Makis ont quatre incisives a la mâchoire supérieure et six a celle d'en bas, comme
les carnivores.
Cependant c'est des Singes qu'ils se rapprochent le plus : ils ont de même deux
mamelles placées au devant de la poitrine, les organes de la génération toujours
visibles à l'extérieur, l'humérus appuyé sur une clavicule complette , les mouvements
de pronation et de supination aussi faciles que dans l'homme, un pouce écarté
des autres doigts et susceptible de leur être opposé, les yeux placés au devant de
la tête, et surtout la fosse orbitaire distincte de la fosse temporale, caractère
d'autant plus important, qu'on ne le retrouve plus dans aucun autre mammifère
digité.
Mais avec tous ces caractères commtms, les Makis diffèrent assez des Singes pour
qu'où ne les ait jamais confondus dans le même genre: une pliysionomie fine et
agréable; une taille svelte et élégante; les jambes de derrière plus longues que
celles de devant ; im poil doux, soyeux, abondant et d'une extrême propreté ; la
position des dents incisives, les supérieures éeaHèes par paire, les inférieures dirigées
en ai>anf ; tels sont les traits qui distinguent ces jolis animaux.
Ils oui de plus un caractère qu'on serait tenté de négliger, parce qu'il fait partie
des organes les plus sujets à varier ; c'est l'ongle du deuxième doigt des pieds de
derrière, qui est long, arqué, creusé en gouttière, et terminé en pointe: cet ongle
est le seul qui ait cett^e forme, les autres sont comme dans les quadrumanes, courts
droits et applatis. Cette singularité mérite d'autant plus qu'on y fasse attention,
(¡n'cllc s'étend non seulement à tous les vrais Makis, mais encore à d'auu-es petites
familles qui en sont voisines, et qui s'en distinguent pourtant par le nombre et
la position des incisives, la forme et la longuetn- respective des organes du mouvement,
les proportions du crâne, etc. Ainsi la plupart des organes de quelque
valeur varient dans ces animaux qui forment la deuxième division des quadrumanes: