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On n'en a conservé que dans cerlains cantons, où cl'auircs animaux seraient
trop ciiers à nourrir et dans les mines du Polosi, où il serait impossible d'employer
des ânes ou des Muleis à cause des précipices.
Il est donc à croire que sous ce rapport l'espèce serait peu mile à la France, si
l'on en excepte peul-éire quelques parties des Alpes et des Pyrenees;
Mais sa chair et son poil conserveraient citez nous toute lear utilité; la chair
des jeunes est semblable à celle des moutons 5 on s'en nourrit généralement dans
l'Amérique Espagnole; c'est par exemple uniquement pour cet usage qu'on entretient
des Lamas dans la Nouvelle Grenade, où il y a assez de Chevaux et de Boeufs pour
les usages ordinaires.
Bolivar dit que de son temps on en tuait 4,000,000 par an, pour les manger, et
qu'on €n employait 000,000 dans les seules mines du Potosi pour le transport du
minerai; mais il est probable que ce sont là des calculs exagérés.
Ulloa rapporte qite dans la jm-idiction de Riobamba, il n'est presque point d'Indien
qui n'ait un Lama pour son petit trafic.
On a dit que la laine des Lamas est assez épaisse pour qu'on puisse les charger
sans les bâter; c'est ce que nous n'aui-ions pas jugé d'après les individus de la Malmaison.
Cette laine ne donnerait que des étoffes grossières ; mais tout le monde sait le parti
que l'on tire aujourd'hui de la laine de Vigogne, pour produire des étoffes à la fois
très-chaudes et très-légères, qui n'ont pas besoin d'être teintes, mais qu'on porte
avec la couleur naturelle de l'animal. La laine de Vigogne sauvage est ordinairement
d'un roux-claii', mais les Pacos ou Vigognes domestiques sont souvent noirs, et
quelquefois b'iancs ou tachetés.
Il paraît que parmi les Lamas domestiques, on observe des variétés de forme
et de finesse du poli, comme il y en a de grandeur et de couleur.
Outre le Guanaco-Lama, qui est grand et à poil grossier, il y a le Paco-Lama,
qui est petit et à poil fin; l'Alpac, qui est bas sm' jambes, et a le poil fin et
noir, etc. Mais ces variétés sont le produit de l'esclavage, et n'ont point d'analogues
dans l'état de nature.
Les deux individus de Madame Bonaparte semblent être de la variété des
G uanaco-Lamas.
Frésier assure que le Lama ne vit que d'une herbe particulière, nommée Yclio,
très-commune dans les montagnes du Pérou, et quelques personnes ont imaginé
que ce serait là un obstacle à son acclimatement; mais nous voyons que cet animal
se contente très-bien de toutes les herbes de noire pays.
Fouillée est le seul auteur qui ait parlé de l'analomie du Lama; il décrit fort
exactement les estomacs d'un Guanaco, et il résulte de ses ohservaiiuns <juc (-es
animaux ressemblent, à l'égard de ce viscère, aux ruminants ordinaires, et (¡u'ils
n'ont point cet appendice celluieux de la panse, ou ce cinf(uième estomac particulier
au Chameau.
La meilleure figure de Lama est celle de Frésier, après laquelle celle de Buffon
mérite le premier rang; toutes les autres sont mauvaises.
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