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L ' I C H N E U M O N .
VIVERRA ICHNEUMON.
PAR E. GEOFFROY.
S sommes obligés de contredire le sentiment de Buffon sur les Ichneumons ou
Mangoustes: il a c rudevoi r rappor teràune seule espèce toutes les diversitésdecouleur
et de grandeur que la plupart des naturalistes avaient déjà constatées de son temps.
Persuadé, d'après un passage équivoque de Prosper Alpin, que ces animaux étaient
domestiques en Égypte, il supposa qu'ils pouvaient y avoir dégénéré et subi quelque
variété ; mais nous avons eu occasion de vérifier sur les lieux mêmes que nulle part on
n'y souffre de Mangoustes beaucoup trop voraces, et conséquemment beaucoup u-op
infidèles pour qu'on les élève jamais habituellement dans les maisons, et nous nous
sommes assurés en outre que leur taille et leur pelage n'y éprouvent aucune altération.
Nousavons donc tout lieu de croire, comme l'avait déjà soupçonné Edwards, qu'il y a
plusieurs espèces de Mangoustes: nous en avons en eiTet reconnu trois qui nous paraissent
différer autant par leur grandeur respective, les couleurs de leur pelage, que
par le lieu de leur origine.
La première espèce est la Mangouste de Buffon, ou la Mangouste des hides orientales:
elle atteint rarement au-delà de centimètres; sa queue, toujours moins
longue, finit en pointe; son pelage est orné de bandes transversales alternativement
rousses et noirâtres, au nombre de 26 à 3o ; le dessous de la mâchoire inférieure est
fauve, le bas des jambes noir. Elle est connue aux Indes sous les noms de Muiigo et de
Mangiiiia^ d'où Buffon a dérivé celui de Mangouste. Cest de cette espèce en particulier
qu'il est question dans les aménités deKoempfer,(pag. 574), dans les voyages du
P.Vincent-Marie, dans les actes de la société ¿es curieux de la natm-e(pag. 211 ) , et
dans Linn8eus,sous le nom de Flverra Mungo. La fig. de Buffon, ( torn, io, pl. 19) est
exacte; j'ai été à portée de la comparer à un individu vivant que possède le conseillerd'état
Regnault de St-Jean d'Angéli.
La deuxième espèce se trouve au Cap de Bonne - Espérance : on en connaît trois
bonnes figures originales; celles de Vosmaèr, d'Edwards,(pl. 199)61 de Buffon, (sup.
vol. 3 , pl. 27. ) Cette Mangouste est d'un cinquième plus grande que la précédente : sa
queue se termine de même en pointe; son pelage est plus clair, d'une couleur uniforme,
lantsur le dos que sur les pattes; une teinte jaunâtre, obscurcie par de petits
trails bruns,enest l a coulem'doininanle. Daubenton l'a connue; c'est à cette espèce
qu'appartient la première panie de sa description de la Mangouste, tandis que la seconde
se rapporte à la figure de Buffon, ( vol. 13 ) ou à la Mangouste des Indes.
Enlin, la troisième espèce est celle qui fait lesujet de cet arlicle. Je ne sache pas qu'on
l'ait encore trouvée aulre part qu'en Égypte: elle est devenue tropcélébresouslenom
à' fclimntmon pour qu'on ne doive pas lui laisser cet le dénomination. Cest la plus grande
des Li'ois, ayant jusqu'à 5o ccnlime 1res de long, sans compter la queue qui est de la