L E s A J O U. 3
prccéilent, était presqvie cnLièremcnL d'une icinic brim-f;iuvc iiniforinc; k peine
voyail-on un peu plus de bran aux cndroils ordinairenienl bruns-îioirâlrcs.
D'auires individus, au conlrairc, s'écarlcnt du lype primitif, parce qu'ils ont
beaucoup plus de brun. On en conserve un au Museum cjui a élé décrit par
Buflbn sous le nom de Sajou gris5 il est tout entier d'un brun-foncé, mOlé de
grisàU'e^ sa caloitc et le tour de son visage sont encore un peu plus foncés que
le reste. Il n'a rien de jaune aux épaules ni aux bras; son visage est gi'is-pàle.
Le Sajou cnrnu a les mêmes teintes que le Sajou ordinaire, la môme taille,
la même figure; seulement le jaune de son épaule s'étend sur le derx'ière de
l'oreille et sur la poitrine; les poils de son front forment une petite aigi-ette
au devant de chaque oreille. Ces aigrettes sont uu peu exagérées dans la figure
de BuiTon.
Les Sais les plus communs sont bruns-foncés, mclés d'un peu de grisâtre; le
sonmiet de la tète est plus foncé. Le front, le tour du visage, l'épaule, le dehors
du bras, est gris-pdle; il n'y a point de cercle brun autour de lu face.
Audebert représente un Sapajou qui a le tour du visage gris-pâle comme les
Sais; le pelage gi'is-brun, les épaules et les bras jaunâtres connue les Sajous ; la
poitrine rousse.
D'Azzara semble indiquer un Saï, quand il parle du front pâle; et un Sajou,
quand il décrit lu ligne brune qui descend sous la gorge.
Le ¿aï « gor^e blanche., de Bufibn, encore aujourd'hui conservé au Muséum,
est d'un brun très-foncé; son front,le tour de sa tête, son col (la nuque exceptée),
ses épaules, le dehors de ses bras et sa poitrine sont d'un blanc assez beau. d'Azzara
croit que cet état n'est qu'un degré de la maladie albine.
On voit donc beaucoup de variétés de couleurs et des nuances inlermé<liaîrcs
trcs-cinbarrassantes. Aucune des phrases de Linnoeus ne peut servir de caractère.
Si l'on compare même celles de son Âpella et de son Cajmciiia, on verra (ju'elles
ne diflcrent que par l'arrangemenl de mots, hors la calotte noire qu'il donne
de plus à sou Capucina^ mais (jui convient presque également bien à tous nos
individus. Pennant et Sliaw n'ont rien d'original.
Ce serait en vain qu'on voudrait employer la pali'ie, IcjS moeurs et la voix pour
distinguer mieux ces Sapajous. Ils viènent tons également de la Guyane, ou du
Brésil; ils ont tous la même voix, c'est-à-dire, dans l'état ordinaire un petit
sifïlemenl, et lorsqu'on les tourmente, des pleurs semblables à ceux d'un enfant.
Ils sont tous adroits, agiles, irès-agreables à voir sauter et gesticuler, susceptibles
de docilité et d'allachcmcni. L'individu représenté sur la Planche, chérissait son
niaitre, et le reconnut parfaitement après en avoir été séparé pendant trois mois.
M. Moreau de Sl.-Merry rapporte, dans l'ouvrage de d'Azzara, T. 11, p. aSy,
l'histoire d'un Sajou qui s'était attaché à lui, et qui le défendait comme un chien
aurait pti le faire.
Dans l'état de natiu-e, ces animaux vivent par paires dans les bois; la femelle
ne fait ordinairement qu'un petit, qui nait en novembre; elle le porte par-tout