L 'O I E D'É G Y P T E.
ANAS MGYPTIACA,
PAR É. GEOFFROY, (i)
L'OIE d'Éftypte n'appartient pas exclusivement à la contrée dont elle porte le nom :
on la trouve aussi en Espagne, en France et même en Angleterre : il y a lieu de croire
qu elle est généralement répandue dans toute l'Afrique, différents voyageurs l'ont vue
sur la côte orientale de cette grande péninsule, et Sonnerat l'a rapportée du cap de
Bonne-Espérance.
Cet oiseau n'est pas tellement bien connu que sa détermination ne soit susceptible
de quelque correction. BuiTon, après l'avoir décrit et figuré sous le nom d'O/e
d'Egypte, ( pl. enlu. N. 579 ) en donne en outre deux autres figures sous la dénomination
ài Oie armée, ( pl. enlu. N. 982 et gSS ); mais il suiTu de jeteruncoup-d'oeil
sur ces trois figures pour se convaincre qu'elles apparticnent à la même esj^èce. Ce n'est
pas qu'il faille rayer l'Oie armée de la liste des oiseaux nageurs j la description qu'en
donne Buflbn se rapporte réellement à une espèce distincte ; cette description est empruntée
de W illughby, et a pour objet un oiseau de Gambie, remarquable par un long
éperon à l'extrémité de l'aile, une petite caroncule au sommet du bec et un plumage
d'un pourpre obscur : ainsi il n'y a que les deux figures dont cette description est
accompagnée qu'il convient de rapporter à l'Oie d'Egypte.
Ce qui a pu occasionner la méprise échappée à Buffon, est un trait d'organisation
commun à ces deux espèces. L'Oie d'Egypte, sans posséder un véritable éjjeron aussi
allongé que dans l'Oie de Gainbie, jouit pourtant d'une armure analogue ; c'est une
tubérositéosseuse,arrondie et assez saillantepour que l'oiseau s'en serveavec beaucoup
d'avantage, soit qu'il attaque ou qu'il se défende.
11 est moins grand <jue l'Oie sauvage, plus svelle et surtout plus haut monté sur ses
jambes. Son plumage est richement et agréablement varié ; ledos est finement rayé, sur
un fond l'oussdtre, de petits zigzags d'un brun noir;la poitrine et les flancs offrent le
même dessin sur un fond d'un blanc mat ; la poitrine est d'ailleurs terminée un peu
plus bas par une large tache d'un roux marron ; le tour des yeux et un petit collier sont
de cette même couleur <|ui leint aussi, maïs faiblement, le dessus du cou ; la gorge est
blauclic, ainsi que les Joues, le haut de la tète, le ventre et les couvertures des ailes 5
celles-ci sont travcrséesàrextrémitéd'unrubannoirétroit;Ìln'ya(|uelesdouzegi'andes
pennes c]ui soient entièrement noires; les douze moyennes sont d'un vert bronzé cliangeant
en violet; les dernières, voisines du corps, ont leurs barbes externes, les seules
visibles [)ar la superposition des plumes, d'un roux exlrêincment vif et extrêmement
éclatant;la queue est d'un brun changeant en violet, ainsi que ses couvertures supé-
(1) Les articles sans nom d'auleur sont tous du citoyen CuviER.