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L'Autruche a du reste tvès-peu cl insiinci, et ne montre iiucune inielligei
peuples des pays qu'elle habite s'accordent à en faire un emblème de stupidiiéj ils
vont jusqu'à prétendre que lorsqu'elle a caché sa léle d emè r e un arbre et qu'elle ne
voit plus le chasseur, elle se croit elle-même à l'ahri de ses regards cl de sa poursuite.
Son cri est faible et rare; il ressemble presque à celui d'un pif^eon. La voix du mâle
n e diffère de celle de la femelle que parce qu'elle est un peu plus forte. Lorsqu'on
les tourmente, ils menacent en soufflant à peu près ('omuie les oies. Ils témoif^nent
encore l e w colère en élevant les ailes et la queue, et en les secouant. Le inàle frappait
d u pied contre les planches de l'enceinte où il était retenu, avec autant de force qu'on
aurait pu le faire avec un marteau. Ce sont sur-tout les chiens dont la présence
paraissait leur être le plus désagréable.
Buffon dit que les Autruches sont irès-lascives et s'accouplent souvent. Tlievenot
assure qu'elles s'assortissent par paires, et que le mâle n'a qu'une femelle, qu'il
conserve toujours.
O n les a vus s'accoupler à la ménagerie. La femelle s'accroupissait; le mâl e avait
beaucoup de peine à s'an-anger : il prenait les plumes du dos de sa femelle dans son
bec, et eu arrachait presque toujours quelques-unes.
La femelle a pondu cette année six oeufs dans l'espace de deux mois : il y en a eu
trois sans coque. Un de ceux qui étaient parfaits, et qui était aussi grand que les
oeufs d'Autruche qu'on apporte de leur pays natal, ayant été pesé immédiatement
après avoir été pondu, s'est trouvé de deux livres quatorze onces; ce qui est bien
au-dessous des rappor t s exagérés de quelques naturalistes, qui les font aller à quinze
livres. On a prépar é deux de ces oeufs, et on leur a trouvé un goût préférable à celui
des oeufs de poule.
On a essayé d'en faire éclore, mais sans succès : peut-être n'étaient-ils pas fécondés,
le mâl e étant déjà mor t lorsqu'ils ont été pondus.
Dans l'état sauvage l'Autruche pond, selon Ai-istote, vingt-cinq oeufs; selon
illughby, jusqu'à cinquante, et jusqu'à quatre-vingts, selon Élîen; mais douze à
quinze seulement par couvée, selon BulTon, et elle fait deux ou trois couvées par an,
La coque de ses oeufs est fort épaisse, et on la sculpte pour en faire des vases à boire
ou des ornements.
Dans la zone torride, l 'Autruche se borne à placer ses oeuf s dans le sable, au soleil,
qui les fait éclore sans incubation; mais en deçà et au-delà des tropiques, elle les
couve avec soin, et par-tout elle les garde et les défeud avec courage. Elle ne-fait
point de nid. On ignore le temps nécessaire pour faire éclore les petits : ceux-ci
peuvent marcher et courir en sortant de l'oeuf
INous avons examiné un fétus tout prêt à sortir de l'oeuf II étaitrecouvert par-tout
cie plumes, même aux eudi-oils (|ui doivent étx'e nuds par la suite. La couleui- de son
plumage est d'un gris roussàtre tacheté de noir. Il y a trois lignes longitudinales noires
sui- la léle et sur le derrière du cou.
Ij'Autruche habile toute l'Afrique, depuis la Barbarie jusqu'au cap de Bonne-
Espérance;elle se plaît sur-tout clans les déserts sabloneux. Elle est aussi très-commune
en Arabie, et il paraît qu'autrefois on en trouvait plus avant en Asie, mais qu'il n'y en
a plus aujourd'hui.