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C'est dans leur asyle criiiver, et au moi s de ma r s , que les femelles iiieLtenl bas.
Elles portent par conséquent au moins six ou sept mois. L e nombr e de leurs petits
est ordinairement de deux^ ils suivent leur mè r e pai--tout, et vivent de son lait jusqu'à
l'hiver quj suit leur naissance j on dit même que la mè r e les porte sur son dos
lorsqu'elle nage. A cet dge le poil est plus Un et plus blanc. Il jaunit toujours plus
ou inoins dans les adultes.
On ne sait point jusqu'à quel dge cet animal peut pousser sa vie. La Ménagerie
possède, depuis sept ans, un individu qui avait toute sa taille lorsqu'il y a été amené 5
il estvi-ai qu'il est devenu aveugle, et (ju'ii paraît avoir encore d'autres inlirmités.
La chair de l'Ours polaire est mangeable; mai s sa graisse a une odeur fétide de
poisson. Le s Hollandais cités plus haut , prétendent avoir éprouvé des effets pernicieux
de son foiej mai s Pallas assure qu'on n'a rien observé de semblable en Sibérie. Au
cont raire, on attribue des vertus médicales à ce foie, et sur-tout à sa bi le, que l'on
emploie pour l'angine et le mal vénér ien,et que l'on prétend avoir sauvé queîcjuefois
des agonisants, en excitant en eux une sueur salutaire. Sa graisse sert c omme to])ic(ue,
et sa fourure est plus estimée que celle de l'Ours brun.
Nous avons dit qu'il n'existe point de bonnes figures de l'Ours blanc. En effet, celle
d'Ellis ( Voyage à la haie dHudson ) a la téte trop courte. Celle envoyée par
ColUnson à Bujfon, et insérée par celui-ci dans son supplément tome IIJ ¡n-4''-,
l'a beaucoup trop minc e et trop pointue. On a un peu corrigé ce défaut dans celle
de Pennant ( Spi. of. quadr. p. 388 ) , qui n'est pour le reste qu'une copie de la
précédente. Celle de Pallas ( Spicil. zool.Jasc. X I V , tab. i . ) a la tête deux fois trop
grosse et les pieds mal faits.
Cet animal n'était pas inconnu aux anciens : il est parlé dans le livre de Mirahilibus ^
attribué à Aristote, d'Ours de couleur blanche que produisait la Mysie: peut-être
étaient-ce seulement des Our s terrestres; mais le grand Om-s blanc que Ptolomée-
Philadelphe fil voir à Alexandrie, selon Oïlixène le Rhodien , cité par Athénée, était
probablement notre Our s polaire. Comine les environs de la me r Noire et de la me r
Caspienne étaient alors beaucoup plus froids qu'aujoiu'd'hui, il n'est pas impossible
qu'on Y ait rencontré quelquefois de ces animaux, et Ptolomée s'en sera aisément
procuré par le commerce dont ses états étaient le centre.
Albert le Gr and, Agricola et Olaùs sont les pi'emiers modernes qui ayent parlé de
l'Ours blanc maritime.