L E RHINOCEROS
u N I C O R N E.
RHINOCEROS UNICORNIS.
LES Rliinocéros qui sont les plus grands des Quadrupèdes, après les Éléphants,
mérilent presque autant que ceux-ci l'attention des naturalistes, par les singularités
de leurs moeurs et de leur naturel. Mais comme ils n'ont point été réduits en
domesticité ; comme ils sont naturellement farouches ; qu'ils vivent solitaires, et
qu'on n'en approche point sans danger, ils ont lotijours été beaucoup moins
connus, et ce n'est que dans ces derniers temps que l'on a en des renseignements
précis, même sur les points les plus apparents de leur organisation. Les caractères
du genre ne sont point équivoque.-i. La corne qu'ils portent sur le nez, suffirait
seule pour les distinguer de tous les autres animaux : elle n'est point creuse
comme celle des Boeufs et des Moutons, ni osseuse comme celle des Cerfs et
des Daims; mais elle est solide comme dans ces derniers, et composée, comme
dans les premiers, de fibres d'une nature analogtie à colle des poil.s. Ils ont de
plus les pieds tant de devant que de derrière divisés chaetm en trois doigts, ce
qui ne se trouve dans auctm autre animal. Comme ils sont plus bas sur jambes
que l'Éléphant, et que leur téte n'est point garnie de défenses, ils n'ont pas reçu
de trompe : seulement le ntilieu de leur lèwe supérieure s'alonge un peu en pointe,
et jouit d'assez de mobilité et de force pour que l'animal' puisse l'employer k
arr-acher les arbres ou les branchages dont il se nourrit. Les dents molaires des
raiinocéros sont au nombre do 38, et ont des formes u-és-déterminées ; celles
d'en bas représentent, par leur couronne, un double croissant ; celles d'en haut
sont carrées et offrent une ligne saillante à leur bord externe, et deux autres
perpendiculaires à la première, qui ont elles-mêmes de petits crochets latéraux;
les creux qui restent entre ces lignes varient beaucoup, potu- l'étendue et la figure,'
selon que la dent est plus ou moins usée. Les dents antérieures ne sont pas en
mémo nombre dans toutes les espèces, et 11 y en a une qui en manque totalement.
La difficulté de voir et surtout de comparer ensemble les Rhinocéros, a relardé
long-temps la connaissance des véritables caractères de leurs espèces. Ces animaux
ont été rares ilans tous les temps. Aristote n'en parle point du tout. Le premier
dont il soit fait mention dans l'histoire, fut celui qui parut à la célèbre féte de
Ptok-niéc l'ldlaihli,hi-(i)^ et que l'on fit marcher le dernier des animaux étrangers,
appareimnent comme le plus curieux et le plus rare. Il était d'Élhiopie. Le premier
<[ue vit l'Europe, parut aux jetts de Pompce. Pline dit qu'il n'avait qu'une corne,
et que ce nombre était le plus ordinaire (2). yhigiule en montra un autre,
lorsqu'il triompha de Cloopatre. Dion Cassitls, qni rapporte ce fait, ne détermine
(i) Alhenée, I.iv. V. (2) Pline, Liv. VIII, Chap. io.
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