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8 LE RHINOCEROS U N I C ORNE.
Dans les figures que j'ai sous les y eux , l'urèfhre présente une singularité ti-ôs-remarquable; c'est
qu'il se renfle subitement vers le cinquième inférieur de la verge, de manière à représenter un
ellipsoïde allongé; il se rétrécit ensuite pour sortir sous la forme du petit champignon dont nous
avons pai-lé. Mais il parait que les parois de ce canal ne se renflent presque point à l'endroit du
bulbe. Il paraît encore que les canaux déférents se réunissent avec les canaux excréteurs des
vésicules séminales poiu' former un canal commun qui débouche dans l'urèthre par une seule
ou-\'erture. I,a vessie a son plus grand diamèUe situé en ti-avers. Les reins sont à hiiuteur égale
dans l'abdomen.
Les deux poumons ne sont point divisés en lobes ; ils ont chacun près de deux pieds de
longueur sur seize pouces de largeur : le coeur a quinze pouces de long sur un pied de diumôtre :
l'épiglotte représente un triangle presque équiiatéral. En avant de cliacun des venti-icules de la
glotte, est une petite ouverture en forme d'arc de cercle vertical, dont la concavité est «ouniée
en arrière : ces ouvertures donnent chacune dans une petite excavation de la base de l'épiglotte.
L a langue, qui a près de deux pieds de long, peut se diviser en trois parties. I.a partie antérieure,
terminée par une cotirbe demi-circulaire, est garnie des petits filaments dont j'ai parlé plus haut;
la partie moyenne est absolument lisse; la postérieure a en avant des papilles à calices assez
nombreuses et placées en quinconce. Un peu plus loin, vers la base de l'épiglotte, sa surface
est mamelonnée, et sur les côtés de l'épiglotte et du lai-ynx, il y a des tubercules percés chacun
d'un pora
Nous pourrions suppléer à une partie de ce qui manque dans cette anatoniie par ce que
Spai-mann nous dit touchant celle d'un Rhinocéros bicorne de onze pieds et demi de long qu'il
a disséqué, si les détails de cet Auteur ne manquaient pas de vraisemblance en certains points.
11 dit, par exemple, que le canal intestinal n'avait que 28 pieds de long, et que le coecuni
n'était qu'à trois pieds et demi de distance de l'anus. La première assertion n'est guère croyable
pour un animal herbivore, et la seconde ne peut absolument point s'accorder avec nos figiues.
jVL Thomas dit dans son anatomie d'un jeune Rhinocéros, faite à Londres en 1800, que les
intestins grêles étaient fort coiu-ts-, que la peau se mouvai t facilement sur la chair, attendu qu'elle n'y
était attachée que par une ceUulosité très-lâche ; qu'il n'y avait point de pannicule chai'nu, et il en
donne pour raison que l'animal n'en avail pas besoin, vu que l'épaisseur de sa peau le rend
insensible aux piqûres des insectes, et que d'ailleurs sa dureté l'aurait empêchée de céder à un
muscle si faible.
L'individu qu'il a disséqué, et qui était seulement de la faille d'une génisse de deux ans, n'avait
que quatre molaires de chaque côté.
1/Auteur trouve, connme Sparmann, de grands rapports entre les intestins du Rhinocéros et
ceux du Cheval; seulement, dit-il, le coecum était beaucoup plus considérable.
I l décrit et représente les villosités intérieures de l'intestin grêle; mais seulement vers le haut,
là où elles sont pyramidales.
E rapporte enfin une structure qu'il croit avoir observée dans l'oeil du Rliïnocéros, et qui consiste
en quatre brides d'apparence musculaire, qui s'attachent à la face interne de la sclérotique, à égale
distance autour du nerf optique, et qui s'élargissant, vont embrasser le grand cercle de la choroïde
et se confondre avec elle. M. Thomas suppose que ces brides doivent servir ù changer la forme
de l'oeil, et à raccourcir l'axe visuel lorsque l'animal veut considérer des objets éloignés.
Lorsque nous reçûmes la dissertation de M. Thomas, nous cherchâmes aussitôt i\ vérifier son
observation sur des yeux de Rhinocéros que nous conservions dans l'esprit de vin ; il nous parut
que ces brides n'étaient autre chose que les nerfs ciliaires, entourés d'un pou plus de cellulosité
qu'à l'ordinaii-e : cependant comme il a examiné des yeux frais, il a pu mieux voii' que nous.
Au Jardin des Plantas, Pluviôse an XII.
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