I N T R O D U C T I O N ,
engagé des artistes liabiles ( les citoyens Maréolial et Reclouté ) ,
à peindre siu- du vélin , et à représenter dans différentes situations
, les animaux vivan ts que Von amène au Muséum, et à contiluier
ainsi cette superlje collection de peintures, de plantes et
d'autres êtres organisés, commencée par la numilicence de Gaston,
frère de Louis XITI, exécutée j)ar les Robert, les Basseporte, le
célèbre Van-Spaendonck, et déposée dans la bibliothèque du
Muséum oil ces végétaux avaient vécu.
Le citoyen Miger s'est chargé de multiplier, par la gravure,
toutes celles de ces peintures sur vélin, qu'a produit le pinceau
du citoyen Maréchal, et particulièrement celles qui offrent l'image
de mammifères ou d'oiseaux observés dans des circonstances
intéressantes.
On aura atteint, par l'exécution de ces gravures, une partie
du but que nous venons d'indiquer.
Pour parvenir à l'atteindre en entier, on joindra à chaque figure
un article relatif à la conformation et à l'histoire de l'animal dont
les traits am-ont été gravés ; et c'est par mon ami et confrère le
citoyen Cuvier, de l'Institut National, l'un des plus grands anatomistes,
des meilleurs écrivains, et des plus savants naturalistes
de l'Europe, que sera écrit le texte qui accompagnera chaque
planche.
Lorscpie mes occupations me permettront de me charger de
cpielques-uns de ces articles, mon nom placé au bas de ceux que
j'aurai faits, indicpiera le plaisir que j'aurai eu d'associer mon
travail à celui de mon ami.
Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que l'ouvrage dont
nous parlons, étant une copie iidèle de la ménagerie du Muséum,
servira, comme cette ménagerie, à faire connaître avec précision
les effets des divers degrés de la domesticité sm- les animaux
féroces, sur les animaux sauvages, sur ceux que leurs qualités
paisibles rendent propres à être retenus auprès de l'homme,
associés à ses labeurs, attachés à son sort, et enfin, sur ceux
dont la sensibilité très-vive les he à lui, par l'affection la plus
profonde et la plus durable.
C'est, d'ailleurs, dans une ménagerie telle que celle dont on se
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propose de mrdtiplier les bienfaits, par l'ouvrage à la tète diupiel
nous traçons quelques lignes, que l'on pourra connaître la véritable
figure d'im très-grand nomlire d'animaux très-dignes d'attention.
C'est dans rme enceinte semblable (pi'on pom-ra tirer des
conclusions justes de leur conformation, observer, par exemple,
sur les Éléphants, les Rhinocéros, les Hippopotames, les Lions,
les Tigres, les Ours marins, les Autruches, les Casoars, etc., les
résultats de la composition, de la réunion et de la séparation
des principaux organes, la sensibilité plus ou moins grande aux
diverses températures, aux différents aliments, aux odeurs, aux
couleurs, aux impressions sonores, le mode de l'accouplement,
le temps de la portée, la durée de l'incubation, etc.
C'est avec le secours d'un monument tel que cette ménagerie,
qu'on parviendra à créer la science de la physionomie des animaux
, plus réelle que celle de la physionomie de l'homme, parce
que leur pantomime n'exprimant pas d'idées, ne peignant que des
sensations, et n'étant jamais altérée par le déguisement, est plus
simple , plus forte et plus vraie.
L'ouvrage dont nous terminons l'introduction, pourra donc
être considéré un jour comme le complément nécessaire de toute
histoire des animaux. Peut-être sera-t-il du petit nombre de ceux
qui survivront aux révolutions de la science, parce qu'indépendant
de toute hypothèse et même de tout système de classification,
il ne présentera que des images exactes tracées par la plume ou
gravées par le burin.