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ordinaires. Leur poil était, sur toui le corps, de la même couleur, c'esi-à-dire
noir, avec un ou deux anneaux jaunes vers la pointe, et il n'y avait point ce large
espace fauve qu'on voii sur la croupe des Agoutis communs. Ces poils de la croupe
étaient encore plus longs à proportion, et il y en avait sur la nuque de irès-longs
que l'animal relevait lorsqu'il était en colère, cl qui lui formaient une crête plus
haute que les oreilles. Ces diflorences observées par le citoyen GeoiTroy, lui oui
paru assez considérables pour lui faire croire que ces Agoutis de la ménagerie
forment une espèce à part.
JIs avaient été achetés à Lorient, d'un capitaine de navire qui venait de Surinam.
Ils étaient màle et femelle. Le mâle ne présentait d'autre différence extérieure
qu'une teinte un peu plus foncée sur le dos^ ils s'accouplaient très-souvent, à peu
près à la manière des Lapins; mais ces unions n'ont rien produit. Leur nourriture
ordinaire consistait en carottes, en pommes de terre, en noix et en pain; c'étaient
les noix qu'ils aimaient le mieux; ils consommaient environ une livre pesant chacun
en vingt-quatre heures; ils soutenaient, en mangeant, leurs aliments avec les
pattes p i s ne buvaient jamais; leui-s excréments ressemblaient à ceux des Lapins;
leur urine était rejetée en arrière; sa couleur était un jaune foncé, et son odeur
très-fétide.
Ils n'ont montré aucune docilité; leur inquiétude et leurs mouvements désordonnés
ne finisssaient point; ils coupaient les fîls de fer de leur cage et en rongeaient
sans cesse le bois. Personne ne pouvait les manier; ils se défendaient à
coups de dents et jetaient des cris semblables au grognement d'un Cochon. Leur
poil se hérissait dans la colère et tombait coimne celui de la Mangouste, et
comme les piquants du Porc-Epic le font eu pareille circonstance. Jls dormaient
peu et d'un sommeil u-ès-agité.
BufFon est le seul auteur qui ait donné, à notre connaissance, une bonne figui'e
de l'Agouti. Seba en a représenté un encore humide de l'esprit-de-vin d'où on
l'avait tiré,/.)/, l^i, Jlg. 2. Les poils de la croupe, rapprochés par l'humidité,
forment une espèce de queue qui a porté Brisson à faire, d'après cette mauvaise
figure, une espèce que Gmelin a réduite à une variété de l'Agouti; ni l'une ni
l'autre opinion ne peut être admise.
Il n'y a nul doute que le prétendu Lièvre de Java, de Catesby, ap. t. 18, ne
soit aussi un véritable Agouti, sur le climat duquel on aura trompé le duc de
Richement, qui le donna à peindre à ce naturaliste.
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