^ L A X I s F E M E L L E ,
pale <jiic le bas du dcvanl du cou. Ce même bas du cou est, dans l'Axis, d'iin
fauve pareil à celui du dos.
Le Daim se disliiigue éminenmient des autres Cerfs j>ar ses fesses d'un beau
blanc, relevées de chaque côlé par une bande noire qui sépare ce blanc du fauve ;
et sa queue, noire en dessus, blanche en dessous, parlacie encore neliemenl pour
l'oeil cet espace blanc en deiLx parties égales.
Dans l'Axis, les fesses sont du môme fauve que le reste; leur partie pâle, qui
provient de la couleur du dedans de la cuisse, est cachée ]xu' la queue. Celle-ci
est également fauve en dessus, blanchâtre en dessous, avec une légère bordure
nointtre entre le fauve et le blanc, vers la pointe.
En général, nous devons remanpicr ici qu'on de\Tait s'attacher à ces coulem\s
du derrière pour distinguer les espèces de Cerf; elles sont consianles dans les deux
sexes, et ne varient point, par les saisons, comme le bois cl le pelage du corps. _
Ainsi , le Cerf ordinaire, qui est tout brun en Hiver, et qui, l'Été, porte des
taches d'un fauve un peu plus clair que le fond de son pelage a en tout lemps,
et dans les deiLx sexes, la queue et une grande lâche sur la croupe, d'un fauve
clair.
Le daim est, l'Été, d'un fauve vif, moucheté de blanc ; l'Hiver, d'un brun
très-foncé, sans aucune tache; mais le beau blanc et les trois bandes noires de son
derrière le font reconnaître en tout temps.
Le Chevreuil, soit roux, soit brun, a toujours la croupe et le derrière d'un
blanc pur.
Si l'on nous avait donné des notes exactes sur ces points de conformation dans
les Cerfs d'Amérique, leur histoire ne serait pas aussi embrouillée qu 'elle l'est
encore; mais on s'est attaché au bois, et ce bois, outre qu'il num(|ue aux femelles,
change, chaque année, de forme dans les mâles. Ces changements sont bien connus
pour les espèces de noire pays, et on ne risque point de Jimltiplier les êtres par
celle considération ; mais on les a beaucoup moins observés dans les pays étrangers.
En Amérique, ils ne sont pas même toujours dépendants de la saison , et ils
arrivent à des époques variables et incertaines, qui tièncnl seulement à l'individu.
On n'y a donc rien de fixe qui puisse servir de guide.
Pour revenir à noire Axis, outre ce (jue j'ai déjà décrit, on peut rcma)-i[uer
qu'il a la poitrine, le venire et le haut de la face interne des cuisses, blancliiiires;
le bas de cette face, les jambes, les avant-bras, les tarses el les carpes, biain paie;
les bonis des pieds blancs; le tour <lc ses yeux est plus paie que le reste de sa téte;
la convexité de son oreille est gi-is-brun, plus pâle à sa base; son b(»rd interne est
noirâtre avec un point blanc ii sa base.
j;,V\is diffère considérablement du Daim, en ce que, changeant, comme lui,
de poil deux fois par au, il ne change point de couleur, et (ju'il conserve son
pefage moucheté l'ITiver connue l'Été. Eu générai, les changements qui dépendent
des saisons, sont toujours moins martpaés dans les espèces de la zòne torride, i|ue
dans celles des pays tempérés, et encore moins que dans celles des pays froids. C'est
OU B I C H E D U G A G E.
ainsi que les arbres de la zòne torride ne sont jamais sans feuilles, el que les Lièvres
du ]Nord deviènent tout blancs en Hiver.
L'Axis femelle est un peu plus grande que la Daine; sa téte est un peu plus
alongée et plus pointue.
Nous n'avons point encore vu l'Axis mâle; mais auiant qu'on en peut juger par
la description de Daubenion , il ne difÎ'ère point de sa femelle par la disiribuiion
des coulein-s. Jl atteim à peu près la taille du Daim; ses bois sont ronds comme
ceux du Cerf; et, dans les individus qui ont été décrils, on n'a observé que deux
andouillers, dont le plus grand part de la base, et le plus petit est voisin de la
pointe. C'est ce que les Auteurs ont nommé cornua trifurcaia. 11 esi possible que
le nombr e de ces andouillers n'aille jamais au-delà de deux, et que, passé lUi certain
âge, le bois n'augmente, connne celui du Cerf, qu'en voltnïie et en rugosités.
Pennant parle d'un bois à trois pointes, conmie celui de l'Axis, mais beaucoup
plus grand, qui se Irouve au Muséum Britannique; il a deux pieds neuf pouces
anglais de longueur, et est blanchâtre, ridé et fort épais. Ce Naturaliste croit ce
bois venu de Ccylan ou de Borneo, et assure avoir appj-is de M. Loien, qui a
résidé long-temps dans la première de ces Isles, que l'on trouve dans l'une et dans
l'autre une espèce de Cerfs, de couleur rougeâtre, à cornes ainsi tvifourchues, et
qui égale le cheval en grandeur; ceux de Borneo fréquentent les lieux bas et
marécageux, et se nomment , dans le pays. Cerfs d'eau.
Le même Pennant assm-e qu'on trouve dans les forêts montagneuses de Cevian ,
de Borneo, de Celèbes et de Java, un autre animal de ce genre, dont les bois
resseml)lent encore à ceux de l'Axis, mais qui est de la taille de notre Cerf, et
dont le pelage est fauve et sans taches. Il vit en iroupes quelquefois de cent. Ceux
de Java et de Celebes deviènent très-gras. On en fait de grandes battues, et l'on
en tue beaucoup dans ces occasions. Leur chair, séchée au soleil ou salée, se
conserve.
Il serait bien important que les Voyageurs dirigeassent leur attention sur ces
Quadi'upèdes, voisins des noires, qui habitent les pays étrangers, et qu'ils fixassent
nos idées sur leur identité ou non-identité avec ceux de ce pays-ci.
L'Axis ressemble assez aux autres Cerls par ses moeurs; il a seulement une
habitude fort singulière, que l'on a remarquée dans les deux Biches de la Ménagerie,
et qui consiste à alonger son cou, et à le tordre de manière que la gorge regarde
le ciel. Ce mouvement a beaucoup de rapports avec celui de l'oiseau nonuné 'lorcol.
Il frappe lous ceux qui observent l'Axis; mais on ne peut ni en deviner la raison,
ni même savoir à quelle occasion l'animal le fail ; car on le voit le répéter plusieurs
fois en quelques minutes sans cause apparente, et le cesser tout à fait ensuite pendant
des heures entières.
Le cri de cet Axis femelle n'est pas tout à fait semblable à celui de la Birhc;
c'est un petit aboyemenl houi, houi, houî c|u'elle fait entendre lorsqu'on l'inquiète.
Ou reste, sa manière de manger, de rimiiner, de iliir, de combattre, de rendre
ses excréments, est absolument comme dans la Biche.