4 LA PANTHERE.
voir que JeursTi^essont toujours les même s que nos PanllièrcsactuelJes, ei que leurs
Panilières sont des espèces seeonclaires beaucoup j>lus petites, comme le Serval ou
autres. Bosman avoue qu'il na pu recoimaître parmi les Tigres de Guinée aucunes
différences fixes.
Au milieu de ces incerliludc.s el de ce^ conlradtrlions, nous n'avons qu'un parti à
prendre, c'eside décrire exaciemenl el successivemeuL ce qui s'offrira à nous , comme
si rien n'eût élé fait. Cesl là le but principal d'une ménagerie, el nous espérons (jue
l'ouvrage actuel atteindra ce but , autant (ju'il sera possible, avec nos moyens.
L'animal que nous allons décrire est celui que les marchands il'aniiuaux nomment
ordinairement Panllicre; il nous est apporté d'ordinaire des côtes «le Barbarie, et se
prend dans les forêts du MoiU Allas. Nous en avons eu quatre individus à la ménagerie
••, deux sont encore vivants: c'est le plus jeune des quatre, mort il j a deu,\ ans ,<|ui
a servi d'original à cette gravure. Celui que je prends pour sujet de ma description,
est le plus grand des deux (jui vivent aujourd'hui : il a le fond du poil d'un fauve clair,
sur le dessus et les côtés <lu corps, et sur la face externe des menibi-es ; leur face interne
et tout le dessous du corps sont d'un blanc un peu tiraiU sur lecenciré; toutes les parties
sont couvertes de taches, excepté le nez qui est d'un gris-fauveuniforme^lcs taches
de la téte, du cou, du haut des épaules et des quatre jambes , sont pleines, petites et ne
forment ni anneaux ni roses; elles sont j)lus gi'andes sur les jambes de derrière qu'ailleurs
; celles des parties postérieures du dos sont en forme d'anneaux noirs, interrompus,
et dont le milieu est un peu plus foncé que le reste <]u poil ; celles des côtés du
corps forment des anneaux plus petits et plus interrompus que les précédents. Tout le
dessous du corps et l e dedans des membres ont de gi-osscs taches noires, simples et
irrégulières pelles forment sous le cou deux ou trois bandes noires, iiuerronipues. Les
taches du bout de la queue soni [>1 us grandes que les autres el placées sur un fond plus
pâle. La mâchoire inférieure est blanche, avec une grande tache noire sur chaque côté
qui contribue beaucoup à donner du caractère à la physionomie; la máciioire supérieure
est fauve, et a des lignes de points noirs disposés très-régulièrement.
L'autre individu vivant diffère de celui-là, en ce (ju'il est un peu [»lus petit , que son
pelage est plus gris,ses anneaux plus interrompus, leurinilicu j>lus pâle, et en ce que
les taches en anneaux se portent plus avani sui- le <-ou et plus bas sur les cuisses.Sa téte
parait un peu plus fine et ses pieds de dcvatu un peu plus larges. Le jeune individu qui
a servi de modèle à la figure, avait les taches et anneaux plus larges, les taches ])leines
des cuisses beaucoup plus grandes, et celles de la queue plus petites. Le fond de son
pelage était d'un là uve plus vif.
La peau rapportée par le citoyen Desfontaincs a en général plus de noir, et les taches
du mi l ieu du dos sont si rapprociiées qu'elles semblent faii c une bande noire qui suit
la direction de l'épine. Le fond de cette peau est |)lus pâle (|ue ccbii des nôtres.
Ces peaux à fond pàle, mais dont les taches sont larges et espacées comme (-elles
de l'individu gravé, se trouvent chez les fourreurs: ils recherclK^iitde préicrence cette
variété poui- les couvertures de chevaux, et c'est sans doute celle<lont Buffon aura Hut
son Onc e , tandis fjue l e spe a iuà fond fauve auront étércgardé<;s|)arlui <;onune appartenant
à son Léopard: nous soirmies persuadés qu'elles viènent toutes de la même
espèce.
LA P A N T II È R E. 5
Nousarons liésité quelque lemps à prononcer iiffirmtiliTeiiienl sur la grande Panlliire
des fourreiu-s, à [aelies parfaitement ccillées; est-celain'mal que nous venons
de décrire, parvenu à un lige avancé? Est-ce sa femelle qui , au rapport des anciens,
est toujours plus grande que le mâle? Est-ce une espèce dillérenle? On ne pourra
décider les deux premières ([uestions que lorsqu'on aura vu l'animal entier vivant et
son squelette, ou lorsque les voyageurs ne se contenteront plus d'indiquer d'une
manière vague les animaux à peau tigrée, mais qu'ils en donneront de bonnes fi»m'es
et des deser iptions exactes, toutes les fois qu'ils le pourront. Quant à la dernici'c
([uestion, nous croyons pouvoir la nier, parce que nous avons vu dcjiuis peu,au
cabinet de l'école vétérinaire d'Alfort, deux Panthères de même grandeur, et prises
dans le même pays, dont l'une a des taches en forme d'yeux, et l'antre de simples
anneaux interrompus. Nous pensons donc qu'il faut effacer l'Once et le LéopartI de la
liste des quadrupèdes, pour n'y laisser que la Panthère.
Les Grecs ont connu la Panthère sous le nom de Pardalis-, Xénophon en décrit la
chasse ; Aristote indique avec exactitude plusieurs traits de son organisation, etOppieu
eu donne une description assez reconnaissable; il eu inditjue m ême de deux gi-andeurs
différentes, dans lesquelles on a voulu reconnaître la grande Panthère et l'Once, quoiqu'il
dise que sa petite espèce est la jucme que le Lynx.
Les Rojnains donnèrent au Pardalis le nom àe Paiilhera, qu'ils tirèrentd'un mot
grec (jai désigne un tout autre animal. On voit, par la description qu'en donne Pline,
que c'était sur-tout la variété à fontl blanchâtre qu'ils désignaient par ce nom. Jamais
aucun peuple ne vit autant de Panthères que celui de Rome. S(raurus en montra cent
cinquante à la fois à ses j eux, Pomjiée quatre cent-dix, Auguste <¡uatre cent-vingt. Elles
étaient alors plus communes et plus répandues qu'aujourd'hui ; l'Asie mineur e en était
pleine: Coelius écrivait à son ami Cicéron qui gouvernait la Cilicie : « Si je ne montre
» pas dans mes jeiLx des troupeaux de Panthères, on vous en attribuera la faute. »
Xénophon en place même enEurope,sui"lemoulPangée eu ï l irace,ct au nord de la
Macédoine; mais peu de temps après .Aristote assure qu'il n'y en avait ¡ilus qu'en Asie
et en Afri(|ue.
Le mot Parchís a été employé par les Romains, d'abord sans doute pour exprimer
quehjue variété de couleur, qu'ifs ont cru ensuite devoir attribuer au sexe,el enfin ce
mot a été regardé conune synonyme de celui de Panthá-U] (luaiiL k Leopardus, il a
désigné dans son origine un produit, supposé du Lion et de la Panthère, que l'on disait
être un I.,ion sans crinière; on l'a employé depuis Jules-Capitolin, poui- désigner la
Panthère elle-niême.
Aujourd'hui la Panthère et ses variétés sont conmiunes dans toutes les parties de
rAfri(jue, depuis la Barbarie jus(|u'au Cap. Les [)lus belles viènent de Maroc et de
Constaïuine. Si le Tigre-chasseur des Persans n'était pas une sorte de Lvux, comme je
Iccroisjilfaudraitacbnetirc quela Panthère ou sa variété blanchâtre, l'Once,s'étendent
fort avant dans la haute Asie, et qu'il y eu a jusque sur les frontières de la Tartane Cl)inoise.
Ou assure même (¡ue la Chine fournit à la Russie des peaux tigrées toutes semblables
à celles d'Once.
La force de la Panthère, les grands sauts qu'elle peut exécuter, ses canines aiguës,
Im
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