L A GAZELLE
CORINNE.
ANTILOPE CORINNA.
L i E mol Antihpe désigne aujourd'hui, parmi les naturalistes, un genre nombreux
de quadrupèdes ruminants, parmi lesquels on range la Gazelle des Arabes et près de
trente autres espèces. Quoique ce nom ait une apparence grecque, il n'était point
connu des anciens. On trouve seulement dans l'ouvrage des Sij: Jours, attribué h
EusimUits, qui vivait sous Constantin, le nom A'JntImhpos, pour signifier un
animal à longues cornes, dentelées en scie. Alhcrl le Grand a désigné depuis le même
animal par le mot de Calopus, et d'autres écrivains du même temps, par ceux
d'Anatopos, SAntapLos et SAplalos.
Gemer croit que c'est le même dont parle la lettre non authentique d'Alexandre
à Aristote, sur les merveilles de l'Inde, et dont les longues cornes pointues et
dentelées perçaient les Macédoniens.
Quoique les descriptions que uous venons de rappeler contiènent quelques traits
fabuleux, il e.st assez facile de voir qu'elles tirent leur origine d'un animal réel,
savoir de l'espèce appelée aujourd'hui l'asan, Cant. OiyxJ ou peut-iitre de i'Algazd.
Bocliart croit que ce mot anlholopos vient du copte pantholops ^ qui sif^niiîe
Licorne. Comme ic Pasan est U'ès-vraisemLlablement Tiininial qui a donné lieu aux
récits fabuleux de la Licorne et de l'Oijx, la conjecture de Bocliart s'accorderait
assez bien avec la nôtre.
Quoi qu'il en soit, c'est Ray qui a le premier employé le nom à'Jnlilope pour
désigner une des espèces qui le portent aujourd'hui ^ et c'est Pallas qui en a rendu
l'acception générique, lorsqu'il a séparé ce gem-e de celui des Chèvres, avec lequel
Linnoeus le confondait.
Ce nouveau genre a été adopte par Pennant, par Schreber, par Gmelin, et par tous
les autres naturalistes. En effet, les Antilopes diffèrent des Chèvres à plusieurs égards.
Leur taille est plus svelte, leur poil plus court; elles ont le port élancé des Cerfs, et
ressemblent encore à ces derniers quadrupèdes par les larmiers ou fossettes Cju'elles
ont sous les yeux j leurs cornes sont rondes et le plus souvent lissesj celles des Chèvres
sont anguleuses et toujours grossièrement ridées en travers; l'axe osseux qui les soutient
est plein, tandis <|uc tous les autres ruminants à cornes permanentes l'ont creusé
de sinus qui comnuuii(juent avec ceux du front.
Les moeurs des Antilopes sont fort soc'iables; presque toutes les espèc^es vivent en
irou|>es plus ou moins grandes, dans les vastes déserts de l'Afrique; l'Asie en possède
aussi <|uci(|ues-unes,et l'Europe deux seulement, le Chamois et le Saiga. 11 n'y en a
point en Améri(|ue, non plus qu'aucun autre petit ruminant à cornes creuses.
Le gi'and îiombre des espèces a engagé Daubenton à diviser ce genre en plusieurs