L'H Y E N E.
CAN IS HYMN A. LINN.
L a (lescri])liori f|u'Ar!slolc donne de celaninial, prouve qu'il l'a pai-fakeinenl connu ;
il lui ailribue la j^randeur el la couleur du Loup, avec une crinière semblable à celle
tlu Cheval, mais qui s'éLend loiit le long du dos, hisl. VL 32; il aiia(jue riloinnie,
ajoute-l-il, el reclierche la chair humaine jusque dans les lombeaux, ïhid. Vill. 5. Ce
i^rand naiuraiisle réfuLe ensuite en détail l'erreur déjà répandue de son lenips, que
l'iTyèae réunissait les deux sexes p i montre que celle erreur vieni de la fenle sans issue
située sous sa queue, 'on avait prise pour l'ori^ane du sexe féminin, el de ce que les
Tenielles sonl ])lus rares (|ue les mâles, et ()u oji en prend à peine une sur six individus.
Hisl. V"J. 52 \ de General, 111. (x Mais ces idées raisonnables fuirent bienuH élouffées par
des fables absurdes. Les Romains n'ayant vu d'Hyène que fort lard, sous Gordien qui
en lit voir dix, n'en parlèrent lonj^-lemps que sur les rapports des vojai^eurs,et d'après
les récits loujom-s merveilleux des Oiieulaux. L'Hyène, pour eux et pour les Grecs
qui ont écrit sous leur domination, n'est plus simplement hermaphrodite; elle change
de sexe lous les ans, IHlne \ Jll. 3o, et ilevient aiternativemeul mâle et femelle; elle
ne se borne plus à attirer les Chiens eu ijiiitanl le vomissemeni, elle contrefaii la voix
liumaine et appèie les Honunes par leur nom poui' les cg;u'er; son ombre ôie aux
Ciiiens le sens et la voix, iV/. ih. /Elien M. i^'-eilll. y^son seul regard rend les animaux
immobiles; son pied gauche assoupit sur le ciianip tout ce C[ u ' i l touche, jElien VI.
i 4 , et comme un éU'e aussi extraordinaire ne pouvait manquer d'êli'e doué de pi'opriétés
miraculeuses, la liste des remèdes magiques ou bizarres que fournissent toutes
les |)arlies de son corps est pres(|ue iiuerminable. Pline XXV III. 8.
On en avait aussi singulitn-emcnl altéré la description; son cou n'était point composé
de yertebres, mais formé d'un seul os attaché fixement à IV])ine; et sa bouche dépoui'-
vue de gencives, n'avait aussi 'un seul os continu au lieu de dents.
0[)pien avait ajouté un Irait précieiLX à la descrii>tion d'Aristote; l'Hyène, avait-il
dit, a le pelage varié de lignes transversales noires; mais ce fait était comme enfoui
dans cette (¡uaniité <le fables, et les jiremiers naturalistes modernes furent très-embarrassés
pour retrouver l'IIvène des anciens. Pierre Bélon imagina que c'était la
Civelte ; cet animal, par un singulier haxiu'd, porte aussi tous les caractères de forme
et de couleur assignés à riiyène par les anciens ; une crinière le long du dos, une poche
sous la queue, des raies transversales noires sur le corps; mais sa taille est beaucoup
moindre, et son odeur n'aurait pas inan(|ué d'être remar<|uée. Cependant Bélon avait
été dans les pays «ju'habite l'IIyènc, el il en possédai t, sans le savoir, une ilgure assez
exacte; mais celui (jui la lui avait donnée l'avait intitidée Loup-Marin ^s&ns autre désignation
;el Bélon la confondant avec le f/toi/i/f de la mer du jNord, qui porte aussi
dans i|ueli|ucs pays le nom de Lonp-Marin^ translbrma un quadrupède des déserts de
Syrie cl d'Afrique, en un amphibie des côtes d'Angleterre. Son erreur a passé dans
Gessner, dans AJtbovandc et dans Jonslon.
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