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ses ailes, quoique Irès-rarcourcis, onl cependant le même nombre ei à-peu-prcs les
mômes formes que ceux des autres oiseaux.
L'AiiirLichc a l'ceil bon et la vue ferle; elle entend très-bien, ([uoi qu'en ail dii
Léon l'Africain: mais son got\i el son odorat sont très-faibles. Elle avale pôle-méle
avec ses aliments des pierres, des morceaux de métal el (l'autres corps nuisibles ou
au moins inutiles à sa nourriture. L'individu représente dans la planciie, avait prés
d'une livre pesant de pierres, de morceaux de fer ou de cuivre, et de pièces de
monnaie à demi usées. Cette iiabitudc de l'Auirucbe a fait croire à quelques auteurs
qu'elle digérait le fer. Il y a tlu moins cela de vrai dans celle opinion, (|ue les
morceaux qu'on a trouvés dans son estomac, n'étaient pas seulement usés comme
ils auraient pu l'être par la uituraiion avec d'autres corps durs; mais c|u'ils avaient
été évidenmienl rongés par quelque suc, ce que l'on voyait sur-tout piu- l'inégalité
des gerçures que ce suc avait produites. Nous nous en sommes assm'és sui- l'individu
que la planche représente. Les fragments des clous qu'il avait avalés présentaient
toutes les marques d'une vraie corrosion.
L'Auiruclic souffre souvent de ce peu de discernement qu'elle met dans le choix
de ce (¡u'elle avale. La trop grande quantité de cuivre l'empoisonne quelquefois;
des clous et d'autres corps durs et pointus peuvent percer les membranes de son
estomac. Nous avons trouvé, dans l'épaisseur du mésentère de celle que nous représentons,
deux clous de fer qui ne pouvaient y être arrivés qu'en traversant les parois
de l'estomac; ils avaient provoqué une concrétion verdétre irès-dure, qui les encrotitaii
enlièrement.
L'Autruclie est d'ailleurs extrêmement vorace ; e t , quoique le grain et l'herbe
fassent la base de sa nour r i ture, elle dévore indisiinclemeni toute espèce de substance
végétale ou animale. L'orge paraît être l'aliment qui lui convient le mieux. Celle
qui est encore à la ménagerie en mange chacjue jour (jualre livres accompagnées
d'une livre de pain el d'environ dix têtes de laitue. Elle boit en été quatre pintes
d'eau par jour ; en hiver, où l'on est obligé de la tenir renfermée, elle en boit plus de
six; ce qui réfut e le récit des Arabes, adopté par B u i f o n , q u e r  u i r u c he ne boii point,
Elle s'arrose très-souvent avec son eau, et se roule ensuite sur la terre; ce qui annonce
un grand besoin de se baigner.
Ses excréments sont secs et noirs, et par petites boules, comme ceux des moutons.
Ils soiii enduits d'une matière blanche, comme ceux des autres oiseaux. Leur réjeclion
est toujours précédée de celle de l'urine.
L'Autruche peut devenir excessivement gi-asse. Celle que nous avons dissé((uce
avait deux ou trois doigis de graisse sur toutes les parties <le son corps.
Cet oiseau est pourvu d'une très-grande force musculaire, sur-tout dans les jambes ;
il peut lancer derrière lui des pierres ires-lourdes à une distance considérable.
La rapidité de sa course surpasse celle de tous les animaux connus; elle est telle
que ceux qui la montent sans en avoir pris petii-à-peiit l'habitude, soni bienlùl
suiToqués, faute de jwuvoir reprendre leur lialeiue. Les ailes lui servent à accélérer
cette course en frappant l'air; mais elles ne sont pas à beaucoup près assez grandes
pour élever la masse de son corps au-dessus du sol.
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