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L A L I O N N E.
FELIS LEO, FOE MINA.
P A B LACÉPEDE.
D I'.vvis que l'on a consacré des ménagerîes au progrès des sciences physiques, aucun
de ces élablissemenls n'a renfeimé, j e crois, un aussi gi^and nombr e d'individus de
l'espèce du Lion, que l'on en voyait, il y a u-ès-peu de joui-s, dans la ménagerie du
Muséum national d'iiisioire naturelle. On y comptait un Lion et quatre Lionnes
adultes, (rois Lionceaux mdles et deux Lionceaax femelles. Peu de temp.s auparavant,
on y avait vu un auU'e Lion dont le citoyen Toscan, bibliothécaire du Muséiun, a
publié une histoire aussi insU'uctive qu'intéressante et bien écrite, et qui était plus âge
que le Lion adulte qui vit maintenant dans cette môme enceinte. 11 n'est donc pas
surprenant que l'on y ait recueilli sur l'espèce d u Lion, les obsei-vations précieuses que
nous allons présenter dans cet article. O n a pu faci lement , en examinant attentivement
ces onze individus, a jouter des faits encore inconnus à ceux que les naturalistes avaient
déjà rassemblés pour l'histoire de cet animal fameux, qui , doué de la gi-andeur, de la
force et de la beauté, majestueux dans ses traits,supei'be danssonat i i tude, rapide dans
ses m o u v eme n t s , ardent dans ses affections, terrible dans sa colère, bravant le pouvoir
de l'homme, ayant lutté contre les demi-dieux des temps héroïques et rehaussé le
triomphe des plus ^ a n d s conquérants, chanté parles poètes, divinisé par la mythologie,
placé dans le ciel comme l'emblcme de la puissance du soleil, a été, dans tous les
temps et dans tous les lieux, recherché, représenté, célébré, redouté, et cependant
chéri.
Buflbnapeint le Lion: tàchonsd'esquis.ser quelques traits de la Lionne.
Le Lion a , dans sa physionomie, un mélange de noblesse, d'assurance, de gravité et
d'audace, qui décèle pour ainsi dire la supériorité de ses armes et l'énergie de ses
muscles. La Lionne a la gi-ace et la légèreté. Sa téte n'est point ornée de ces poils longs
ot touffus qui entourevu la face d u Lion, et serépandeni sur son cou en flocons ondulés;
elle a moins de parure; mais, douée des attributs distinctifs de son sexe, elle montre
l^his d 'agrément dans ses a t t i tudes , plus de souplesse dans ses mouvements . Plus petite
que le I Jon, elle a peui-éire moins de force; niais elle compense par sa vitesse ce qui
manque i\ sa masse. Connne le Lion, elle ne touche la terre que par l'extrémité de ses
doigts ( i ) ; ses jambes élastiques et agiles paraissent, en cfuelque sorte, quatre ressorts
toujours prêts à se débander pour la repousser loin du sol, et la lancer à degiMndes
( i ) Voilà poui'ciiioi le Lion, ainsi que les aub-es Feh's, esl placé paiini les niaimiiifères digiù'grades.
Voyez le laljleai.i iiiétliodiqiiedes niainniiféres, que nous avons publié dans le (roisièiiie volume
des Mémoires de la classe des sciences physiques et nialhémaliques de l'Institut nalioniil, el d'après
lequel nous avons lait disposer la collection des jnaiiimil&res du Muséum d'hisloii-e nalm'oUe.
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