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4 L E LION.
Le Lion dont nous donnons la figure est un des plus beaux cjui ayant vécu en capiiviié.
Il a été pris, ¡1 y a sept ans, entre Conslaniine et Bonne, dans l'élat d'Alger, à
environ trois journées de marche dans les lerres^ie Bey de Conslantine en a fait présent
à la république. Sa crinière n'a commencé à pousser qu'à trois ans et demi j elle cx'oît
tous les ans, ainsi que les poils de dessous le ventre-, la couleur en devient aussi plus
brune chaque année. Il n'avait guère qu'un an lorsqu'il fut pris j ses dents étaient dès
lors toutes venues^ c'est là l'épocjuc de la vie la plus dangereuse pour les Lions, du
moins dans l'état de captivité. Sur trois Lions et deux Lionnes nés dans cette ménagerie,
il en est déjà mort quatre delà dentition-, les trois Lions à treize mois et une
femelle à dix; la seconde femelle, qui a à présent douze mois, a réussi à pousser ses
canines et parait devoir vivre.
Ce grand Lion mange chaque jour neuf à dix livres de viande, et boit un demi seau
d'eau ; ses excréments sont solides lorsqu'il mange des os, liijuides t|uaud il ne mange
que de la viande, et en tout temps d'une odeur très-fétide et d'une couleur jaune. 11
urine à ciiaque instant et toujours en arrière. M. Lacépède a déjà donné à l'article de la
Lionne les détails nécessaires sur son rugissement.
Nous ajouterons à ces notes quelques (iiits que nous tenons du gardien Félix Cassai 5
I)ien loin que le Lion ait peur du chant du Coq, il prend le Coc] lui-même, et on lui en
a vu dévorer deux ou trois en quelques minutes. Il n'est pas eiïravé davantage du cri
du Cochon, et sa principale proie en Barbarie sont les Sangliers. Félix a vu emporter
un Sanglier par un Lion, comme un Loup emjiorterai t un Mouton ^ il a \ u un autre
Lion étrangler un Boeuf et le traîner à plus d'une lieue. On a observé en Barbarie que
les Lionnes font leurs petits dans des lieux marécageux, pour pouvoir se saisir plus
aisément des animaux i|ui viènent y boire. Le mùle laide à procurer la nourriture à
ses petits, ce qui peut faire croire que ces animaux vivent en monogamie, conjecture
confirmée par l'exemple de l'individu que nous possédons, et qui a refusé toutes les
femelles qui lui ont été offertes, excepté celle à laquelle il s'est attaché, et qui va incessamment
lui donner des petits pour la quatrième fois, en comptant son avortement.
Sa beauté extraordinaire aengagé M. Maréchal à le représenter dans un profd rigoureux,
afin <[uc les ainistes puissent en saisir plus exactement les proportions
Au Jardin des }Hautes, le 29 messidor an A.
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