
10 4 2 O R N I T H O L O G I E .
Bec plus long que la tête, arrondi et garni à
sa.base d’un faisceau de plumes longues, roides
et décomposées} mandibule supérieure crochue à
_ la pointe , plus longue que l’inférieure.
Narines petites, situées vers le milieu du bec.
Langue entière, charnue.
Cou alongé.
Rémige i rç. la plus courte de toutes 3 les $ c.,
6e. et 7e. les plus longues.
Cuisses, posées hors de l’abdomen ; jambes à
- demi emplumées.\
Pieds.tétradactyles.; trois doigts devant, réunis
à leur hase pat une.membrane.*, un derrière,
élevé.de terre.
Queue courte.
L Cariama habite dans les forêts arides,
principalement sur les collines pierreuses de TA-
métique méridionale;., il vit de reptiles terrestres,
•principalement de secpens.et de lézards..
Le Cariama proprement DIT. I. C. Sauro-
phagus. C. Carpore grisea > rufo et fusco mixto ;
rostro suprà nigricame , subtus aurantio; pedibus
aurantiis ; fronte cristatâ.
Corps.mélangé de gris, de roux et de brun ;
. bec noirâtre en.dessus, orangé en dessous; pieds
orangés ; front huppé.-
L a partie, historique du Cariama étoit si peu
connue-,?qu>’on. en a fait un oiseau des marais, en
disant qu’jl les fréquente et qu’il vit de poisson
et de reptiles aquatiques,; au contraire, il ne se
tient point près des eaux, ni même dans les.lieux
bas; il se plaît sur la lisière des forêts claires, I
sèches et élevées, et de préférence sut les collines
pierreuses. Sa nourriture se compose de
, reptiles er d’insectes terrestres. M. deAz ara,à
qui nous devons ces détails, est persuadé qu’il
ne boit jamais et qu’il ne mange point de grains.
On le rencontre réuni par paires ou en petites
troupes; il fuit l’homme de très-loin , et Ton
assure qu’il ne prend son vol qu’à, la dernière
extrémité; cependant on est parvenu à ie rendre
domestique ; J alors, on. s’est aperçu qu’il porte
je cou droit, vertical, et la tête toujours levée.
. Son regard esc fier et dédaigneux, sa démarche
grave et mesurée, et quand il soupçonne quelque
sujette crainte, il examine avec attention autour
f)de .|liiiavant de se décider à demeurer ou à
. prendre sa course ; c’est sa seule défense, et il
n’ijiquiète jamais aucun autre oiseau.
Les naturels du Paraguay l’appellent S aria > et
les Brasiliens Cariama. L ’un et l’autre noms ont
rapport à son cri, assez, semblable à celui-d’un |
jeune Dindon, mais si fort, qu’on rentènd àUn
mille de distance. On assure que sa chair.est dé.
licate; aussi , les Espagnols, l’appellent Faisan.
Il est rare au Paraguay et ne se trouve point vers
J a rivière , de la Plata. .Comme sa' livrée ne $3
.présente point chez cous les individus avec des
couleurs'rout-à-fait pareilles, nous en don itérons
plusieurs. descriptions.
1 °. Le Sari a a , selon M. de A.zara, les plumes
du corps et du dessus de la tête blanches; celles
du cou, de la gorge et de lapoitrine, d’un brun-
blanchâtre, longues, à,tige très-faible et à barbes
désunies.; une ligne blanche au-dessus de l’oeil •
les pennes des ailes, noires , avec dç.s ligues
transversales blanches et piquetées de noirâtre;
les deux pennes du milieu de la queue, brunes;
les autres, avec.une large bande noire sut leur
milieu et une blanche à leur extrémité ; il règne,
depuis les narines jusque près de l’angle antérieur
de l’oeil, une rangée de plumés en éventail
longues de deux pouces au moins, fermes et â
barbes désunies. Ces, deux rangées de plumes
forment, en se joignant l’une à l’autre, une
espèce de toupet étale , qui se courbe sur le
bec et le couvre ; la partie nue des jambes est
orangée; les cils des paupières sont noirs;.le,'tout
de l’oeil est blanchâtre : des individus ont. le bec
totalement d’un rouge de corail. On soupçonne
' que ce sont des femelles , qu i, dans le reste,.ne
diffèrent pas des mâles.
20. Le Cariama du Brésil n.’ayant été décrit
que d’après Marcgrave, et peut-être même sur la
mauvaise figure que cet auteur a, publiée , iLen
esc résulté des erreurs , quand on luii donneiun
bep court, des doigts longs et des ailes qui 11e
s’étendent guère, étant pliées • au-dessus, de .l’origine
de la queue, tandis ^quelles aboutissent à
peu près au milieu. Si son plumage est tel qu’on
le dit, il diffère du précédent en ce qu’il a,une
huppe nohe et cendrée; la tête,, la.gorge, le
cou et tout.le corps, gris, variés de brun et d’un
peu de roussâtre; les .pennes primaires, de l’aile
et la queue , brunes., roussâttes et grises, -
3°. Le Cariama qui.est au Muséum, d’histoire
naturelle, et qui est représenté sur. la planche B>
fig. 3, de la 2 e édition du nouveau Dictionnaire
dyhistoire naturelle, diffère.encore des deftix précédent
; les plumes de la huppé et du front sont
noirâtres; celles de l'occiput, de-la nuque et du
dessus du cou, longues-de trois pouces, conformées
comme celles du S aria* mais elles sont
roussâtres., et chacune est traversée par dpuze à
quiüze lignes tcès^troétes et formées par des
ORNITHOLOGIE .
t a c h e s Iso’ées et d’Lihe nuance sombre;lès plutnes
du dessus des.ailès et du corps sont de la mêtae
-couleur, mais la teinte des lignes est plus prononcée
et tire au cendré sur les ailes ; la gorge,
je devant du cou et toutes imparties inférieures |
sont d ’un roux très clair, avec une raie longitudinale
d’un roussâtre presque blanc sur le millieu .
d e c h a q u e plume; la teinte rousse se dégrade isur 1
le ventre et sur les parties postérieures', au point I
qu’elle est presque blanche ; les grandes p.cnhcs ;
des ailes et celles de la queue sont noirâtres er
bordées dé roux à 1 extérieur, et les pennes oau- ;
dales ont à leur -extrémité une large tache «
blanche. Marcgrave , Bras. 2 0:3. Latham } Index
.{P-àlamedea-ciist.atzi), Brissoity O'rmthôl.tom. 5.
p. 516. n. I. Buffbn , Hist, nalur. des Oiseaux >
tom. j . p . 3 2 5 . VAmérique méridjutmalei-
L . 30. E .. P.. R. 12.'
* * * G enre .
CH A V A R IA , Opistholophus. Parra , Linn. Lath.
Corpus oblongum.
Caput cristatum.
Rostrum capite brevior3 pennis brevissimis
basi instractum > conicôrcohvexum ; mandibula
superior subfoifnicata, inferiore longior§ apice
ourvata.
Hares glabra, perv'u.
Lora glabra.
Co llum 'dongatum.
AU longissimt, calcafibus duobu$> validis,
acutts y recurvis munit A ; remigibus 3*., 4 1., 5*.
omnium longissimïs.
Femora extra abdomen posita; tibia, setni-
plumosA ; tarsi validij crassi.
Pedes telradactyli ; digiti très ant-erwres elon-
gatï.y- eXteriofes basi membranâ connexi; posticus
unus , apice insistens,
Càuda cuneata > rectricibus 14.
Opistholophus habitat in lacubus et iniindatis j
Jhtminis vieillis ; herbis vient at - in locis aqua- '
tïcis nidificat ; - ova 1 parit. P u lli recens natï è
nido discedunt. \
Corps oblong.
Têse huppée.
Bec plus court que la tête., -garni à^sa base
de plumes rrès-cbmtes, côriico-oonvexe mandibule
supérieure un peu voûtée, plus longue
que l’ inférieure , courbée à la pointe.
Narines nues, ouvertes. x
Upturns' g l a b rçs^
-Cou ,alongé. . .
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Ailes très-longues, armées de deux éperons
robustes, aigos.et recourbés; les 3e. , 4e. et 5 e.
rémiges les plus longues de toutes.
Cuisses posées hors de l’abdomen.
Pieds ^tétradaçyyles; trois doigts devant,
aloîigés ; les extérieurs réunis à leur base par une
membrane ; un derrière, portant à terre sur le
bout;.
Queue étagée, à 14 lectrices.
Lé Chavaria habite près des fleuves, dans
les lacs et lieux inondés. Il vit d’herbes; niche
dans les dieux aquatiques. Sa ponte est de deux
. ceuf^ Les petits quiitent le nid dès leur nais-s.
sauce,
^ * Le Chavaria fidèle, i . O. Fidelis. O.
Cristâ occipitïs dependente ; corpore supra fusco ;
collo abdomineque nigris j&j temporïbns gùlâque al-
bis ; alulis spinosis ; rostro■ nigricante 3 pedibus
roseis.
Une huppe pendante sur l'occiput ; dessus du
corps brun; cou et a;bdomen noirs; tempes et
gorge blanches ; ailes armées d’une épine ; bec
noirâtre ; pieds roses.
Ce n’esc pas seulement dans les environs de
Carthagène de l’Amérique, près;du fbuve Sinu,
que l-on trouve cette espèce , mais encore dàns
les savanes noyées des contrées chaudes du nouveau
continent, et particulièrement au Paraguay
et sur les deux rives de la Plata, où l’a
observée M. de A-zara. Dans cette partie de
l'Amérique, le mâle y porte île notn àt Chaja 3
et la femelle celui de Chafalï, d’après leur cri, '
qui est ttès-fort, aigu et clair; ils le jettent assez
spiivent, non-seulement pendant le-jour, mais
en-core dans la nuit, pour peu qu’ils entendent
quelque bruit, et ils se répondent alternativement.
Ces oiseaux se tiennent tantùt seuls, tantôt
par paires, tantôt en troupes nombreuses ;
ils-ne fréquentent que les marécages, et si quelquefois
on les rencont re sur le bord des riv-ièces,
, c’est dans les endroits où l’eau est basse et peu
. courante; iis ne nagent point, mais ils encrent
dans Peau comme les Hérons j non pas pour
manger le poisson, les grenouilles et autres
animaux,car ils ne se nourrissent que déplantés
■ aquatiques. L e Ckaja se perche à la -Cimé des
plus grands arbres; à terre, sa démarche est
^ grave; il tient le corps horizontal , les jambes
fort ouvertes, la têceet le.cou en ligtlè verticale,
le beicum peu-baissé. I l s’élève quelquefois dans
I les airs on 'faisant de -longs circuits, jusqu’à ce
j ;qu’on ? le perde de vue. On-dit -que cette espèce
Q q ’m q 1