
Les ornithologistes ne sont pas d’accord au
sujet de cet oiseau, quoiqu’il soit très-commun
en France ; Brisson, Mauduyt, Sonnini- et
Frisch ont fait deux espèces de la Linotte proprement
dite3 sous la dénomination de grise et de
rouge 'j Latham et Gmelins sous celles de Frin-
gilla linota et de Fringilla cannabina. D ’un autre
côté, Belon , Linnée, Olina , Gesner, Mont-
belliard, Meyer, Temmincket Latham, dans
le deuxième supplément à son Synopsis y n’en
font qu’une seule espèce. Guidés par de nouvelles
observations souvent réitérées, nous nous
sommes assurés que réellement la Linotte grise
et la Linotte rouge sont le même oiseau sous deux
vêteméns différens, l ’un d’hiver et l’autre d’été.
En effet, toutes les deux, vieilles, jeunes, mâles
et femelles sont grises à l’arrière-saison , et se
ressemblent tellement qu’on ne peut distinguer
les sexes, si l’on n’a égard à la bordure blanche
des pennes primaires de l’aile, laquelle est plus
large et a plus d’éclat chez le mâle que chez la
femelle, La couleur rouge qui caractérise pendant
la saison des amours, commence â percer
chez les adultes vers la fin d’automne ; mais, à
cette époque, elle est terne et n’occupe que la
partie moyenne des plumes, dont l’extrémité est
d’un gris-roussâtre, de manière qu’on ne l’aperçoit
qu’ en les soulevant. Plus le printemps approche
, plus cette couleur s’étend et s’embellit,
et vers le mois de mai, elle est d’un bel éclar
chez le mâle âgé de deux ans et plus, et moins
étendue chez l’oiseau dans sa première année}
enfin, elle prend quelquefois une nuance orangée
chez les vieux} alors, les Linottes qui restent
grises sont des femelles.
Ce n’est pas seulement sur la tête et lapoi^
trine du mâle que le plumage éprouve des variations;
chez lu i, l’occiput et la nuque deviennent
d’un cendré clair, de gris et de rous-
sâtre qu’ils étoient immédiatement après leur
mue. Le brun-marron des plumes du dos prend
un ton plus beau et plus prononcé ; le croupion
passe du gris et du blanc-roussâtre au noirâtre
et au blanc pur. Telles sont les Linottes mâles
dans l’état de liberté ; mais il en est tout autrement
si on les tient en captivité ; le rouge dis-
paroît, le^ brun-marron reste terne, le gris de
l'occiput et de la nuque garde sa teinte roussâtre ;
plus on le garde en cage, plus les belles couleurs
s’atténuent, et elles finissent pat* disparoître totalement.
Cette espèce fait ordinairement son nid dans
les buissons épineux, et souvent dans les joncs
marins; elle en compose l’extérieur avec de$l
tiges d’herbes grossières, et l’intérieur de bourre, I
de laine et de plumes ; la ponte est de quatre à I
six oeufs blancs, tachetés de noirâtre. Elle fait I
deux et trois couvées par an.
L e ramage de cette Linotte est très-agréable, I
et son gosier se ploie facilement aux différens I
airs- qu’on desire lui enseigner ; on parvient I
même à lui apprendre à répéter distinctement I
quelques mots de quelque langue que ce soit, I
Petite vie } petit fils y baise^y ba:se% petit fils, sont I
des demi-phrases qu’elle prononce franchement I
et avec un accent si touchant, qu’elle semble!
exprimer le sentiment.
Lemâle,*en hiver, dontBuffon adonné lare-l
présentation sur lap/. enl. n. 5 $ ,f ig - 1, a les plumes!
du dessus de la tête d’un gris-brun dans le milieu I
et bordées de roussâtre ; celles du dessus du cou, I
bordées de gris ; le dos, le croupion, les scapu-1
laires, les couvertures supérieures des ailes, d’uni
brun tirant sur le marron et bordé d’une nuance I
plus claire ; les couvertures du dessus de la queue, |
noires dans leur milieu, blanches à l’intérieur et I
gris-roussâtres en dehors ; le tour du bec et des I
yeux et la gorge, d’un blanc-roussâtre ;; les!
plumes du devant du cou, d’un gris rembruni;|
celles de la poitrine, d’un rouge obscur et ter-1
minées de blanc-roussâtre, de manière que leI
rouge est très-peu apparent; les côtés du corps, I
roussâtres ; le .ventre et les jambes,. d’un blanc I
sali de roux ; -les couvertures du dessous de lai
queue, blanches , avec une légère teinte rousse; I
les grandes couvertures les plus extérieures des I
ailes, noires dans leur milieu, blanches à l’intérieur,
vers l’origine, et grises à l’extérieur; les
rémiges, noires, excepté les trois plus proches
du corps qui sont d’un gris-marron ; toutes ont
leur bord intérieur blanc, et les primaires, leur
côté extérieur, ce qui forme sur l’aile, lorsqu’elle
est en repos, une bande longitudinale de cette
couleur; les pennes de la queue sont noires, bordées
de blanc sur les deux côrés. L a femelle,
dans- la même saison, ne diffère du mâle
qu’en ce qu’elle n’a aucun vestige de rouge sur I
la poitrine, et que le blanc des ailes est plus1
étroit. Les jeunes lui ressemblent.
L é mâle, en habit de noce, a le sommet de
la tête et la poitrine rouges; le derrière du cou,
cendré; le dos, les scapulaires et les couvertures
du dessus des ailes, d’un marron rembruni pur;
le croupion , d’un blanc mêlé d’une légère teinte
de roussâtre; les couvertures supérieures de U
queue, noires dans leur milieu et blanches sur
O R N I T H O L O G I E . 969
les deux côtés ; les trois pennes alaires les plus
proches du corps, d’un marron rembruni ; le
te c , noirâtre ,.lavé de blanc à sa base en dessous;
le reste du plumage est pareil a celui d hiver.
Brisson, Ornith. corn. H MJ- «. 59 R H |
Linotte de vigne') (mâle en été) . Ibid. H «
(Linotte) (habit d’hiver). Buffon, Htst.nat. des
Oiseaux, tom. 4. p. 58, pl. enl. n. 1
(grande Linotte devigne) ( habit dete). Ibid. p. 50.
pl. enl. n. 1 s 1. fig■ ■ ( linotte ). L ’Eurbpe.
A L i n o t t e d e m o n t a g n e . F. Monuum.
F. Supra varia, subt'us rufescens ; uropygto rubro ;
rostrçjlavescente; pedibus nigris.
. Variée en dessus ; roussâtre en dessous ; croupion
rouge ; bec jaunâtre ; pieds noirs.
r ' Cette espèce, que l’on voit souvent e.11 bandes
très-nombreuses sur nos côtes maritimes ec septentrionales.,,
s’ÿ trouve seulement pendant 1 hiver,
de même qu’en Angleterre, où elle porte e
nom de Linotte française, parce qu’on croit qu elle
vient de la France, lorsqu’elleparoîc aux environs,
de Londres. Nous ne la voyons que pendant
l’hiver , et elle rie (se montre pas régulièrement
tous les ans : on est quelquefois cinq à six ans
sans en renconîrer. On dit qu’elle niche sur les
montagnes de la Suisse, mais nous n eiv avons
pas des preuves positives. , - ,
Cet oiseau, que 1 on a confondu tantôt avec le
le Sirerin cajtaret, tantôt avec la Linotte proprement
dite, et qui' se. trouve en double emploi
dans presque tous les ouvrages d’ornithologie,
est une espèce particulière et distincte, non-seulement
par son plumage, mais-encore par son
genre de vie, son cri, et par le chant du mâle,
qui n’est pas toutefois aussi agréable que celui de
la Linotte commune.
Le mâle a la tête, le dessus du cou, le dos et
les scapulaires, variés de brun foncé et de r„ous-
sâtre ; lés couvertures supérieures des ailes ^brunes
et téWniées de roux, ce qui donne lieu à
deux bandes transversales sur chaque aile ; les
rémiges, noirâtres ; les primaires, frangée? de
blanc à l’extérieur ; les pennes de la queue , pareilles,
et toutes, à l’exception des deux intermédiaires,
bordées de blanc en dehors.; le croupion
, d’un rouge-cramoisi, pur en été, et rayé
longitudinalement de brun en hiver et en captiv
ité ; les joues, h gorge, le devant du cou,
roux ; Je s côtés, variés de brun le ventre et les
parties postérieures, d un blanc lave de roossa-
tre ; le bec, jaunâtre en hiver, blanc en été.
*
L a femelle ne diffère du mâle que pat son crou-
pion roux, au lieu d’être rouge, et par une bordure
blanche plus étroite dans l’aile et dans la
queue. La Linotte à pieds noirs est^un.individu
de cette espèce, et non-pas une variété de la Linotte
commune, comme le dit Montbelliarci.
Frisch.pl. id [Steinhaenfling). Brisson, Ornith.
'tom. 5. pag. 145. n. 55. Buffon, Hist. natur.
des Oiseaux, tom. 4. p. 7 4* h Europe.
L . 5 T. E .. P.. R . I i .
L a L i n o t t e h u p p é e . 66, F. Flammea. F.
Fusca; cristâ corporeque subtùs flammeis ; ros-
tro pedibiisque Jlavescentibus. ^
Brune; huppe et dessous, du corps d’un rouge
de feu ; bec et pieds jaunâtres, ( Pl. 15 9, fig? 1 »
sous le nom de Pinson huppé. ).
L e pays de cèt oiseau n’est pas bien connu.
Linnée .croît'qu’il habite dans le nord de l’Europe
, et tous les ornithologistes allemands le
placent au nombre des oiseaux de l’Allemagne ;
M. Temminck l’a rapproché du Moineau de
Cayenne de la pl. enl. de Bufjon ,n . 18 1 ,fig . 1 ;
mais, ayant vu ces deux oiseaux .en nature, nous
croyons qu’il s’est mépris. UVie belle huppe rouge
domine sur la tête du mâle, dont le dessus du cou
et du corps, les ailes et la queue spnt bruns ; cette
couleur est plus, chfue à l’extérieur des péri nés
alaires et caudales ; coûtes les parties inférieures
sont d’un rougç clair, à peu près semblable à celui
d’une rose fanée. La femelle ou le jeune a , dic-
on-, les côtés de la tête et le haut de la gorge,
d’un blanc sale ; tout le dessous du corps, d’un
brun-rougeâtre, et le reste du plumage, pareil à
' celui du mâle. Brisson, Ornith. tom. 5. p. 15 5 E .
( P inson huppé). Latham, general Synopsis, tom. 1 .
part. i .p . 2.59. ri. I I . pl. 47- Vieillot, Oiseaux
chanteurs, pl. 1 9 , sous le nom de Fringtlle huppé.
Le nord de'l’Europe.
L . 4. E .. P.. R . ix .
* L a L i n o t t e t o b a q u e . 6y. F . Tobaca. F. Ca-
pistro titgro ; capite corporeque'suprà fuscescente-
cinereïs , nigrlcante variis ; subtus •pallide auran-
9io) uropygto flavo ; pedibus carnets.
Capistrum ribir ; tête et dessous du corps d un
gris-brun, varié de noirâtre ; dessous d’un orangé
pâle ; croupion jaune ; pieds couleur dé chair.
Edwards, qui a fait connoîcre cet oiseau, le
donne pour le mâle de la Linotte vengoline; mais
tomme tous les deux ont umchant fore agréable, et
que noqs avons vu en nature et v ivan te la Vmgoline
femelle, quin’â point de ramage, nous pouvons
G g g g g g